Beurk !
Ishii Sogo a toujours su faire de ses films des expériences sensorielles fortes. De ses premieres tentatives où l'énergie l'emportait sur les faiblesses d'un scénario ou une mise en scène pas toujours parfaits à ses oeuvres plus récentes qui mèlent atmosphères envoutantes et sophistication extrème, une place considérable a toujours été laissée au ressenti, quitte à ce que ce dernier prenne le pas sur le contenu du film. Dans
Dead End Run, ce postulat se vérifie toujours. Mais c'est là la principale tare du film, car si ressenti il y a, c'est la consternation et l'incrédulité qui le composent en majorité. Qu'est il arrivé à Ishii Sogo ? Qu'a-t-il bien pu se passer entre
Gojoe, son admirable film précédent et cette caricature très laide et très vide de son cinéma qu'est
Dead End Run ? Impossible d'y répondre. Pourtant les faits sont là, il n'y a rien dans
Dead End Run, rien sinon du brassage de vent, et un exercice formel dont on se serait bien passé. Vingt ans plus tôt, Ishii Sogo tournait
Shuffle (son adaptation d'un manga d'Otomo) avec pour but de s'essayer à une mise en scène énergique et speedée, à l'image de ce que Tsukamoto allait faire plus tard. Ici, partant dans l'aventure sans avoir l'ombre d'un sujet à traiter, il semble avoir cherché à se prouver que lui aussi était capable de réaliser un film comme Michael Bay. Verdict : oui il y arrive. Et ce n'est pas une bonne nouvelle.
Ishii Sogo dans l'impasse
Très grosse déception de la part de ce cinéaste japonais de premier plan qu'est Ishii Sogo (au moins comparable à un Desert Moon rayon grosse désillusion c'est dire), Dead End Run ressemble à trois courts métrages mis bout à bout et trois mauvais avec ça qui hors le casting trois étoiles auraient pu etre réalisés par n'importe quel tacheron issu de la publicité et/ou du vidéoclip qui réaliserait son premier long et croirait que le cinéma c'est de la publicité en version longue. Réponse électrique à l'héritier Tsukamoto, Electric Dragon 80 000 V était déjà à deux doigts de sombrer dans ce genre de travers mais s'en tirait le plus souvent avec les honneurs. Moins inspiré cette fois, Ishii se plante en beauté. Ici, tout n'est en effet que compilation d'effets clippesques gratuits cherchant à en mettre plein la vue, un Best Of du pire du cinéma des années 80 avec 20 ans de retard.
Quel est le fil conducteur d'ailleurs? En voyant les deux premiers sketches, on pourrait croire qu'il s'agit d'un exercice de style où chaque récit se déroulerait dans une impasse sauf que le dernier se déroule sur un toit d'immeuble, le premier virant vite au mauvais clip de Bjork rayon comédie musicale, le second au face à face bidon de polar, le troisième au mauvais film de prise d'otages s'achevant comme de la mauvaise SF. Absolument chaque effet de mise en scène et/ou montage est utilisé de façon gratuite: montage épileptique des moments de course et d'une bonne partie du film, caméras portées qui donnent le mal de mer et donnent l'impression de voir un réalisateur de publicité qui vient de découvrir Fukasaku, utilisation du grand angle digne du pire des tacherons, superpositions d'écran foireuses, ralentis de Wong Kar Wai du pauvre, alternances noir et blanc/couleur gratuites, caméra qui tourne mal autour des personnages, filtres chromatiques bidon, usage raté de la focale... Sans compter un travail sur le son aussi subtil qu'un tank et des halos de fumée sur fond de photo ultraléchée nous ramenant aux moments les plus cauchemardesques du cinéma des années 80.
En un mot comme en cent, Dead End Run est un ratage total. Ishii Sogo s'en relèvera-t-il? On espère ne pas avoir assisté à la mort d'un cinéaste japonais qui compte, que ce n'est qu'un reve, que Dead End Run n'a jamais existé ailleurs que dans nos pires cauchemars...
un moyen métrage marquant et trippant
ISCHII sogo nous propose là un film que l'on peut qualifier d'ofni: expérimental , auteurisant, outrancier, malin, fouillé.... en tous cas quelque chose d'inédit.
la réalisation clippesque à souhait est une grande réussite à certains moments, avec une liberté équivalente à IWAI shunji, plus artificielle peut être, liberté que l'on retrouve rarement ailleurs que dans les courts-métrages
.
ça reste hyper japonais, malgré la quasi absence de dialogues. on pense à plein de choses, de TSUKAMOTO à IWAI donc, mais il y a quand même une forte personnalité.
après une première partie vraiment réussie (avec la fille), très poétique et touchante, ISCHII brouille un peu les pistes, et propose quelques séquences un peu en retrait, trop étirées peut être, mais ponctuées par des passages forts. vers la fin ça reprend un peu plus d'intérêt, avec une bonne tension dans la scène d'hôtage. (asano tadanobu dans unrôle fort là encore)
expérimental mais moins hérmétique et éllitiste qu'un PISTOL OPERA, ça tire un peu sur le SABU et le IWAI (PICNIC, UNDO, ALL ABOUT LILLY CHOU CHOu).
ISCHII sogo est un des réalisateurs japonais intéressant à suivre, qui n'hésite pas à pousser ses délires à fond, avec bohneur sur ce DEAD END RUN comme ELECTRIC DRAGON.
attention quand même, pour apprécier mieux vaut le regarder dans le noir, au calme avec l'esprit ouvert, libre de préjugés et prêt à tripper.
ps: la critique d'ORdell robbie est bien argumentée et assez fondée, mais il n'empêche que l'on peut très bien se laisser prendre par la main et apprécier ce film d'ambiance.
Ishii est un salopard de p'tit génie et c'est tout.
Je lis partout sur le net que c'est un vain exercice de style.
Au premier abord, on peut en effet dire qu'exercice de style n'est pas faux, mais ce n'est pas que ça.
Tant pis pour ceux qui n'ont pas pu voir au-delà des images, mais encore une fois, Ishii livre un film (du moins, sous forme de 3 courts-métrages, liés par les mêmes thèmes : raisons de vivre, impasses au sens propre comme figuré, et introspections) viscéral, dans lequel sons et images sont utilisés avec une maîtrise remarquable.
Si au prmier abord, chaque sketch paraît chaotique et plutôt flou, on comprend au fur et à mesure qu'on se rapproche de la fin de chacun où il veut en venir.
Par le biais du fantastique (femme morte-vivante qui communique avec son assassin, homme qui affronte son double), -ou imagerie mentale, à voir...- excepté pour la 3eme parcelle, Ishii traite des thèmes cités plus haut avec brio et de façon moins complexe et vague qu'il n'y paraît (en tout cas, ça m'a parlé perso).
La musique, tantôt comédie musicale (si.), tantôt jazz sombre, ou encore orientale, est vraiment parfaite et contribue aux tensions instaurées (le 2eme sketche à ce titre est hyper tendu, une sorte de combat de samouraï moderne) par le visuel et le sonore.
Bref, j'adore ce type.
Il donne dans un trip plutôt experimental encore une fois (toutes proportions gardées, il y aura toujours "pire" dans le genre bien sûr), et c'est ce qui me fait comprendre qu'en majorité, beaucoup de monde n'ait pas adhéré (le mot est faible quand on regarde les notes de par ici par exemple...majorité proche de 0, carrément).
Nouvel essai de style pour ISHII Sogo.
Il nous donne l'impression avec ces 3 sketches de trois histoires liées et différentes à la fois. Cependant, comme dans l'habitude du réalisateur, le découpage des scènes est catastrophique et le scénario s'enchaîne aussi très maladroitement. On a droit également au filtre flou et aux couleurs métal dans la même fibre que "Electric Dragon 80.000 V" au niveau du visuel. Reste une envie de faire quelque chose d'original, certes, mais c'est resté pour moi le seul intérêt de ces courts métrages signés ISHII Sogo.
ça commence mal, on se dit que l'on a encore affaire à un énième v-movie, bien pourrit, fait par un réalisateur encore surestimé. Et puis ça part en vrille, mais une belle vrille, surtout la 2ème et 3ème, voir la 1er si on y revient, avec une musique qui nous transporte dans ce non film, et ces non histoires, juste une impasse, finalement courte et longue à la fois...