Petite comédie sans prétention avec pour thème principal le rejet social en milieu scolaire, j’ai pourtant mis un moment avant de m’y intéresser, probablement à cause de l’affiche peu accrocheuse, comme le remarque également le Joyeux. Je suis donc passé à côté de son passage dans les salles coréennes, ce qui est bien malheureux vu qu’il y avait là une excellente occasion de s’y rendre !
Donc, malgré ce pitch peu attrayant, qui semble annoncer quelques passages larmoyants, ce sont plutôt des larmes de rire que le film nous procure. Et ceci grâce au personnage principal, interprété par l’étonnante Gong Hyo-jin.
Je vous avouerai qu’elle ne m’avait pas particulièrement marqué lors de ses précédentes apparitions, dans Memento Mori ou Guns & Talks. Il m'a fallu donc attendre 2008 qu’elle décroche deux rôles dans deux très bons films, Sisters on the Road et celui-ci, dans lesquels elle semble être carrément indispensable à leur réussite. Deux personnages qui prouvent sa capacité d’adaptation, au point où ne distingue presque plus l’actrice de son personnage. Gong Hyo-jin est pour moi passée du statut de bonne actrice à celui d'actrice culte à surveiller de très très près, et j’espère sincèrement qu’elle trouvera encore plus de films qui sauront rendre honneur à son talent. Il ne manquerait plus qu'elle soit honorée d'un prix. Ah ben tiens, justement, c'est ce qu'elle a réalisé avec ce film, obtenant le titre de meilleure actrice aux Korean Film Awards 2008.
L’histoire est malgré tout prenante, et part en roue libre grâce à cette suite de gags, la plupart du temps très bon et parfaitement servis par le sens du rythme des interprètes. Mais il y a aussi un côté pathétique dans cette lutte perdue d’avance qui touche et qui ne nous semble pas inconnue. Il reste quand même à déplorer la baisse de régime lors de la résolution du film, sous forme de parodie de procès, où je m’attendais à plus de crise de nerfs et de folie, mais qui se contente de remettre les choses en place. Heureusement, la fin reprend le comique de la première partie. La réalisation ne présente pas vraiment de particularité, elle sert ici directement la narration et l'humour et ne cherche pas à imposer de forme de style. Néanmoins, contrairement à de nombreuses comédies coréennes, le montage est bien rythmé sans être exaspérant, et on évite heureusement l'impression d'accumulation de saynètes.
Et enfin, je suis très content que mes connaissances de russe et de coréens aient pu me faire comprendre un des gags du film !
(Merci à Gilles pour ses corrections, bien que pénibles....)
Rares sont les comédies coréennes à faire vraiment rire ces temps-ci. Mais Crush and Blush est de celles-ci : les comédies qui vous prennent dès le début et ne s'arrêtent qu'à l'arrivée du générique de fin. Ici, Gong Hyo-Jin devient la reine incontestée de la figure comique coréenne et montre encore une fois que son talent comique n'a d'égal que celui à jouer des rôles extrêmement différents à chaque fois. Dans la peau d'une prof de lycée mise à l'écart par tout le monde, elle se lie d'amitié avec la fille du professeur qu'elle aime, mais qui ne lui voue aucune attention. Ensemble, elles essaient de faire chavirer l'intérêt que porte une autre prof pour cet homme, mais leurs tentatives ne font qu'envenimer la situation. Comme dit déjà, ce film est hilarant. Les gags sont bien trouvés, même s'ils ne sont pas tous originaux. Le film est vraiment porteur d'une très bonne humeur qui reste le long du métrage. Même en fin, lorsque la partie un peu mélo (mais pas moralisante) arrive, la comédie ne cesse de revenir à la charge, et pour ceux qui peuvent supporter un brin d'hystérie féminine, c'est à se plier en quatre.
Le début est sympa - même si 1/ c'est pas toujours très fin voire même caricatural, et si on peine parfois à saisir les motivations des personnages, pour le moins obscures et sans doute un peu artificielles et 2/ les pointes branchouilles "v'là que je te fous un caméo de BJH pour te montrer comment j'suis trop un film cool" ça me fait pas rire. La messe est dite quand dans la dernière demi-heure le film part en sucette, avec moultes pleurs, déclarations à la schtroumf et bons sentiments.
ATTENTION: il ne faut surtout pas se laisser tromper par l'affiche incroyablement laide (un comble pour la Corée, championne en artwork avec les thaïs), ni avec le pitch un peu mollasson. "Crush & Blush" est de la trempe des comédies survoltées à la "Dasepo Naughty Girls" et "Shim's Family"; des comédies totalement survoltées, qui finissent par emporter l'audience dans son avalanche de gags plus drôles les uns que les autres.
En revanche, comme avec les deux autres films mentionnés, "Crush & Blush" est incapable de tenir le rythme sur la distance; la seconde partie est donc un peu moins réussie, mais réussit à reprendre de la vitesse en toute fin du film.
Faut dire aussi, qu'il y a du beau monde pour épauler Lee Kyoung-mi, déjà réalisatrice d'un très réussi court-métrage, "Fell good story" en 2004. C'est grâce à son travail en tant qu'assistante de réalisation sur "Sympathy for Lady Vengeance" de Park Chan-wok, que ce dernier consent à financer son premier long et vient même faire une apparition surprise (le passant lors de la prise de photo de classe), tout comme Bong Joon-ho (dans l'école d'anglais); et puis l'entier film ne tient finalement que par l'extraordinaire talent de Gong Hyo-jin, vraie comédienne au talent inné et timing comique impressionnant, qui mériterait de s'imposer comme une future grande figure comique du cinéma coréen au même titre qu'un Stephen Chow hongkongais ou Jim Carey américain…Rien que ça…