Cowboy Be Bad
Hardos de donner un avis objectif là-dessus pour qui vénère l'anime. Ca et là on me dit que c'est cool, qu'on a binge-watché la version live, ailleurs que c'est de la daube en boîte. Je partais perdant au vu de la ba, mais j'avoue que le premier épisode ne m'a pas déplu. La suite relève du grand 8 : un épisode moyen, un mauvais, un plutôt bon, un passage pourri là, un autre sympa ici... A l'arrivée ? L'aspect buddy movie m'a draîné jusqu'au bout. Il fonctionne. John Cho incarne à lui tout seul le côté hybride du projet. Acteur américain d'origine coréenne, à près de 50 balais il joue avec une nonchalance à la Samuel L. Jackson un Spike Spiegel qui, s'il n'a plus grand chose à voir avec celui de l'anime, se tient plutôt bien. Idem pour Mustafa Shakir en Jet Black, gros "black" de service - bien ouéj - parfaitement crédible dans le rôle. Leur binôme petit nerveux / gros balèze renvoie à du
Bob Morane / Bill Ballantine ou encore à Fafhrd et au Souricier gris du
Cycle des épées de Leiber. Basique, mais efficace. Tout tient autour d'eux, du chien Ein, composante plutôt bien gérée, de quelques beaux visuels et du score qui reste celui que l'on connaît, toutefois étiré ça et là jusqu'à l'absurde. Le morceau
Vitaminless - Doggy Dog n'illustre plus les aspects canins du show par exemple, juste une transition lambda, ce qui est un peu plus... con.
Le reste est au mieux passable, au pire gênant. Les actrices censées être charmantes se sont fait ravager la gueule à coup de chirurgie esthétique. On ne croit pas une seconde que des mecs puissent tomber amoureux d'un morceau de plastique. Ere du temps : Faye devient possiblement homosexuelle - se rapprochant ainsi de la Motoko Kusanagi des
GITS-SAC - tandis que quasiment tout le casting semble garder une porte entrouverte sur une option LGBTQ++ Pi 3.14. On le doit peut-être au créateur Christopher L. Yost, déjà derrière le multicolore
Thor Ragnarok - cette remarque ne relevant pas du jugement, juste du ressenti.
Le fil rouge, dans l'anime, était assez ténu. Il s'inspirait des flash-backs aussi épisodiques que mémorables d'
Il était une fois la révolution de Sergio Leone. Deux hommes, l'Irlande, l'IRA, une femme, un triangle amoureux assez trouble, une amitié trahie... Ce bel emprunt, en celà qu'il était bien digéré, permettait de conserver une certaine légèreté et un dosage enlevé assez miraculeux. On traitait d'autres sujets en chemin, quoi. Là, c'est la cata. La grosse fausse-bonne idée de gonfler le vilain Vicious bousille tout et décrédibilise l'univers. Son temps de présence à l'écran est assez aberrant : il surpasse même sûrement celui de Faye et de Jet. Temps de présence qui explicite sans doute l'effacement du gosse Ed. Pourquoi donc ?! A force, cette mode de donner une telle voix au chapitre aux méchants me paraît des plus suspectes. Et voilà Vicious désormais relié à
Pierrot le fou, épisode one shot culte de Watanabe (alors challenger au très beau
Batman contre le fantôme masqué, le personnage de Pierrot le fou étant un pendant évident du Joker), ce qui aspetise la force de cet électron libre surgissant comme un chien dans un jeu de quilles. Résultat ? Le propos se fait plus lourd et l'infiniment grand du cosmos semble réduit à une ville et sa banlieue. Bravo.
Si le final qui se borne à copier/coller un autre épisode culte,
Ballad of a Fallen Angels, score identique à l'appui, entérine la déception, en mode optimiste on peut rêver d'une saison 2
(*) s'affranchissant de son modèle. Mais pour celà, il faudrait embaucher de vrais scénaristes pour créer, pas juste des types s'échinant à boucher tous les trous - parfois même aussi vulgairement que le double sens de cette expression - constance américaine de tout remake foireux. Bon point quoi qu'il en soit : l'anime, remis sous les projos, est aussi dispo sur Netflix. Et là : kiffance totale, comme qu'ils disent les djeuns.
(*) MAJ au 12/12/21 : saison 2 non validée a priori - show annulé.