Junta | 4 | Un bon film qui déçoit malgré tout. |
Flying Marmotte | 3.75 | |
Alain | 3.5 | |
François | 2.75 | |
Ordell Robbie | 2.5 | un polar qui amplifie qualités et défauts du précédent Mak et le maintient à ni... |
Après un encourageant The Blood Rules , Marco Mak réalise un nouveau polar et cette fois l’affiche en jète. L’histoire, à défaut d’être originale est efficace (peut-on encore faire un scénario original pour un polar ?). Un flic (Daniel Wu) doit s’infiltrer dans l’une des 4 mafias de HK, celle dirigée par Brother Tin (Eric Tsang). Il aura une relation avec sa femme (étant donné que ce dernier ne peut plus « l’honorer » depuis quelques années suite à une altercation, elle éprouve des besoins physiques compréhensibles) et sera son bras droit. Seulement le pouvoir lui fera oublier qu’il est avant tout un flic.
Les acteurs jouent très bien, Daniel WU Yin-Cho confirme tous les espoirs qu’on porte en lui (en espérant que je ne suis pas le seul). Il commence à s’imposer et contrairement à un tas d’autres acteurs, lui a un réel talent et le prouve à chaque nouveau film. Eric TSANG Chi-Wai n’est plus à présenter, il enfile parfaitement le rôle de chef de triad. Suki KWAN Sau-Mei s’en sort mieux que dans Blood Rules, son jeu est un peu plus en retenue mais ici les scènes de mélo sont un peu plus courtes. LAM Suet comme dans Running out of Time est celui par qui des petites touches d’humour arrivent. Il nous gratifie de petits passages tout au long du film, jusqu’au dernier moment …
La réalisation est très stylisée, Marco MAK Chi-Sin utilise le noir et blanc sur certaines séquences, des ralentis, … l’ensemble est vraiment classe. La musique a un style rétro, genre vieux film de gangster et ça colle parfaitement à l’histoire et l’ambiance. Mak a une obsession, le corps de Daniel Wu : on le voit en train de « se la remettre en place » lorsqu’il épie la femme du Boss, puis sous sa douche où il se touche, torse nu dans les vestiaires de la police, à la piscine, dans un sauna, etc… Cela ne m’étonnerait pas qu’on revoit dans le futur une collaboration entre les deux.
Donc tout est bien me direz vous , et bien non, l’un des éléments essentiels des polars est ici tout à fait banal. Je parle des gunfights bien sûr. Alors que dans The Blood Rules ceux-ci étaient soignés mais le scénario pêchait par son côté trop mélo, ici le scénario et la réalisation sont bons mais les gunfights sont plats. Pourquoi n’a-t-il pas continué ce qu ‘il avait amorcé dans son précédent long-métrage ? Dommage car ils auraient pu apporter une cohésion à l’ensemble et permettre au tout de frôler l’excellence.
Au final, on a l’impression d’avoir vu un bon film auquel il manque un petit quelque chose. Dommage car Marco Mak peut faire d’excellentes choses, on le sent et on le voit, laissons lui encore un peu de temps, je pense et j’espère que l’avenir confirmera mes dires. Mais en cette période de disette pour ce genre, Cop on a Mission est quand même hautement conseillé à tout fan de polar qui se respecte.
Cop on a mission amplifie les qualités et les défauts de l'assez prometteur (dans le contexte HK, tout est relatif) Blood Rules.
Si les parties polar de Blood Rules étaient déjà réussies, les scènes de genre dégagent ici une mélancolie jazzy bienvenue. La volonté de Mak de calquer le rythme du film sur un morceau de jazz fait meme passer l'abus de ralentis wooiens: il sont les bienvenus car il n'y a pas cinéaste plus jazzy que Woo (qui n'a pas donné par hasard comme deuxième métier à tequila jazzman). Du coup, certains éléments de Blood Rules passent au second plan, notamment le coté obsédé par leur look et la frime des voyous qui est moins mis en avant. Les scènes de piscine fournissent d'ailleurs un bon contrepoint au récit et sont une façon originale de montrer la solitude des indics. Y transparait d'ailleurs la fascination de Mak pour le corps de l'indic. Par contre, le triangle amoureux n'est pas mieux exploité que dans Blood Rules et les discussions indic/femme du boss, le boss/sa femme sont une avalanche de lieux communs niveau téléfilm. Les scènes entre l'indic et sa femme, entre l'indic et la femme du parrain sont filmées de façon pubeuse et on peut dire la meme chose du final. Le noir est blanc est utilisé de façon gratuite. On a beaucoup plus de combats à mains nues (plutot honnetes) que de gunfights et les gunfights, très bien montés, sont un peu moins inventifs que ceux de Blood Rules (sauf la scène du camion). Au final, Mak ne fait que maintenir le niveau mais au moins ne déçoit pas. Vu que ce n'est jamais qu'un second film en un an, Mak demeure un cinéaste hk à suivre qui est encore capable de trousser des polars très imparfaits mais parfois inventifs: dans le marasme actuel, c'est déjà pas mal surtout une année où la Milkyway a beaucoup déçu et où les comédies navrantes abondent.