Arno Ching-wan | 3.5 | Du "young sherlock" jubilatoire |
Ikari Gendo | 4 | Un passage (très) réussit au grand écran, et surtout un film qui sait s'ouvrire... |
Il était évident qu’une série à succès telle que Détective Conan ne pouvait pas ne pas voir fleurir les adaptations. Ainsi le manga et la série le petit garçon à lunette s’attaque au 7ème art. Pour le meilleur ou pour le pire ?
Compréhensible même pour les non-initiés, un bon moyen de prendre contact avec l’univers de Conan
Bon nombre de films tirés de série sont avant tout des films commerciaux destinés aux fans et relativement incompréhensible pour qui n’a pas déjà une certaine connaissance du sujet.
Bien au contraire, ici, le staff a choisi de s’adresser à un public aussi large que possible. Ainsi après la résolution d’une petite enquête qui permet de montrer toutes les capacités de Conan on saute le générique pour avoir en lieu et place une présentation très complète de l’histoire et des personnages. Cette séquence dynamique et très bien faite présente parfaitement l’histoire et son contexte, les malheurs de Shinichi et l’apparition de Conan. Un modèle du genre ! On en regretterais que les autres films tirés de série n’en prennent pas de la graine…
Une histoire passionnante qui tient bien une durée inhabituelle pour une enquête du jeune détective…
Tiens, mais il ne s’agit pas d’un meurtre en chambre close ? ? ?
Même si ce film n’est pas le volet des aventures de Conan qui mettra le plus en évidence ses capacités de réflexion, celui-ci n’en est pas moins très intéressant.
Tout d’abord le scénario ne présente aucun temps mort. Ensuite il propose une enquête relativement longue pour laquelle il s’agit plus d’anticiper et de protéger des vies que d’arriver après coup et de démasquer le coupable. Ainsi il peut préserver bon nombre de rebondissements et de scènes d’action, ainsi que toute une succession de petits challenges qui mettront la perspicacité de Conan à l’épreuve pour éviter que les bombes ne causent de véritables carnages…
Ainsi l’enquête sait durer sans s’épuiser. Elle reste malgré tout moins profonde et tordue que celles du manga par exemple (pour tout dire il est facile de trouver le coupable avant que Conan ne le dise…). Reste tout de même quelques moments de bravoure… L’énigme proposée par Moriya Teiji au début du film tout d’abord, puis l’épisode des trains piégés ou encore la façon dont Conan confond le coupable. De véritables moments de bravoure que tout fan du manga saura savourer !
Au final un scénario plutôt réussi, même si un peu (tout petit peu) différent de la tradition du manga (déjà, il n’y a pas de meurtre en chambre close, d’où rupture ;-).
Dessins et animation dans la droite ligne de la série TV
Le film reprend le concept graphique du manga et de la série. Aoyama Gosho a su créer un style, dynamique et percutant, très épuré et tout en angles et ruptures plus ou moins violentes. On aime ou on aime pas, quant à moi je trouve cette approche très intéressante et plutôt agréable, même si le dessin peut apparaître un peu simpliste face à des dessinateurs plus réalistes au talent confirmé comme Hojo Tsukasa. Toujours est-il que le chara-design de la série TV avait suivie la voie et qu’il en va de même pour le film.
Le tout est bien réalisé, dans la droite ligne de l’adaptation au petit écran, il n’y a pas de défaut visible dans l’animation. Un film agréable pour peu qu’on ne soit pas allergique aux design de Conan mais qui ne laissera pas non plus une trace indélébile dans l’histoire de l’animation pour ses qualités visuelles.