Hantée
"Comatose" est la toute première réalisation de Rizal Mantovani (Jelangkung) pour MAXIMA, la petite boîte de production qui monte, qui monte…
Fidèle à son habitude, il va piller l'entier dictionnaire du fantastique et d'horreur mondial pour le remettre à la sauce indonésienne avec ses purs effets de style de clippeur à lui. Ce manque d'imagination et d'inventivité pourra agacer certains, il n'empêche qu'il se pose en authentique leader de la nouvelle vague de films d'horreur indonésiens, même avec un film en mode mineur comem celui-ci.
"Comatose" se base donc sur un précepte typiquement indonésien, qui veut qu'un "coma" soit d'ores et déjà considéré comme une "mort"…ou plus exactement comme l'entre-deux-morts, dont revient la belle Abel (Miss Indonésie 2005 Nadine Chandrawinata) après une séquence directement reprise du célèbre "The Eye" avec une étrange silhouette dans le champ de vision flou de la patiente au réveil. Dès lors, elle se mettra à voir des morts…ou plutôt, elle se l'imagine, car se démarquant des 1001 autres productions du genre, Rizal laisse planer le doute, entre moments d'amnésie de la belle et des personnages secondaires entre le vrai et le faux.
On pense au "Sixième Sens", aux "Autres", à "Ring", au malais "Congkak" (beaucoup), mais plus particulièrement à "The Unseeable", œuvre de commande du réalisateur thaï Wisit Sasanatieng. Personne n'est ce qui semble vraiment être et en se posant du point de vue de l'héroïne amnésique et hallucinée, difficile de savoir faire la part des choses. Certes, Rizal n'est pas un artiste à part entière et se concentre davantage à ses effets visuels, qu'au développement de ses personnages, mais toujours est-il que les 2/3 du film soient suffisamment efficaces pour tenir en haleine jusqu'à…ce dernier tiers WTF ! Virant soudainement au thriller le plus noir, difficile d'avaler une explication grotesque desservi par une mise-en-scène insuffisamment gore pour cause de système de censure indonésien. Là, où le film aurait peut-être demandé de partir dans une ultra violence pour justifier le combat à la vie et à la mort de son héroïne, on se retrouve avec des joutes verbales pour seule violence et des moments cultes, comme celui où un personnage dit "Mon Dieu, je l'ai tué" – "Non, je suis encore vivante" – "ARGH!!! " et de recommencer à l'étrangler. Impayable.
Mais une fois de plus, tout n'est pas ce qui semble être…
Un bon petit divertissement malgré tout.
