Une ville d'amour et de désespoir
La qualité du film de WANG, c'est d'inverser le point de vue habituellement exploré dans le cinéma indépendant chinois et asiatique en général des jeunes à la recherche (identitaire) de leurs parents absents; cette fois, il se place du côté du parent, qui a été absent pendant 15 ans et part à la recherche d'un enfant devenu étranger. Une inversion, qui lui permet à la fois d'explorer un home d'âge mur à la recherche du temps perdu, de sa jeunesse, mais également intéressé par comprendre une jeune génération, qu'il n'appréhende absolument plus dans une société en plein chamboulement.
On va donc l'accompagner, caméra à l'épaule, dans la "petite" ville de Chongqing (35 millions d'habitants), là encore en pleine mutation et où le fameux SMOG bleuté confère un air de mystère insaisissable.
Sa route est jonchée de rencontres, qui lui apprendront autant sur son fils, que sur sa propre société.
Le résultat n'est pas déplaisant, avec une interprétation extraordinaire du personnage principal, des jolis moments de grâce (l'idée de l'agrandissement à l'extrême d'une photo floutée du film, comme pour tenter de discerner des traits connus dans un visage étranger), mais à la trame convenue et sans grande originalité. Certaines rencontres ne servent d'ailleurs à rien et la seule présence de Fan Bing-Bing, interprétant très mal une femme médecin semblent motivées par une reconnaissance locale (le film sera DISTRIBUE par un nouveau réseau indépendant !!) et internationale. Pari réussi grâce à la sélection officielle du film dans une compétition cannoise 2010 de niveau bien faible.
