Inutilement torturé
Adapté d’un roman du grand compositeur et écrivain indien Rabindranath TAGORE, Chokher Bali est un film bengali dans le plus pur style académique et intimiste, avec une forme proche de James Ivory par exemple. La photographie est très soignée, l’action se passe principalement en intérieur et consiste en une intrigue torturée sur le destin d’une jeune veuve aux desseins insaisissables : tour à tour charmante, mystérieuse, envoutante et manipulatrice, on parvient mal à appréhender le personnage de Binodini interprété par Aishwarya Rai, un personnage assez peu sympathique et qui n’est finalement prétexte qu’à une métaphore pas très finaude de la séparation de l’Inde et du Bangladesh. Rituparno Ghosh compose une œuvre très verbeuse qui a tôt fait de lasser tant il se noie dans le détail et dans le flou de son propos. Seules la beauté d’Aish, qui confirme s’il en était besoin son vrai talent d’actrice, et les scènes finales à Benarès parviennent à retenir l’attention.