Un film magnifique sur l'espoir, qui sait éviter le trop plein de sentimentalisme
La structure de C'est la vie mon chéri est très simple: la première partie fait sourire, alors que la seconde fait pleurer. La responsable de ces réactions émotionnelles est Anita Yuen. Oui, cette jeune demoiselle est coupable. Elle porte une bonne partie du film sur ses petites épaules. Le scénario n'a rien de transcendant, comme vous pouvez le constater ci-dessus. On connaît tous ce genre d'histoire de maladie qui vient s'immiscer dans une histoire d'amour. Alors il reste la réalisation et l'interprétation pour faire passer les sentiments qui sont le coeur de ce film.
Au niveau du casting, on trouve un Lau Ching-Wan encore tout jeune et assez à l'aise dans son rôle de musicien dépressif. Carina Lau interprète une chanteuse, tout comme dans He is a woman She is a man, autre film avec Anita Yuen. Son rôle est d'ailleurs assez semblable, et d'une importance moindre. Car le centre du gravité du film est le couple Anita Yuen / Lau Ching-Wan. Cette dernière est le vecteur d'évolution de ce couple et surtout de l'état d'esprit de Ching-Wan. J'ai très rarement vu une actrice afficher autant d'énergie, de joie de vivre, de simplicité et de justesse dans un rôle pourtant très commun. Certaines personnes
n'aiment pas Anita, et on peut les comprendre, car elle joue toujours un peu de la même manière, en apportant son énergie au personnage. Mais on ne peut pas lui reprocher son manque d'enthousiasme. Tout comme dans He is a Woman, She is a Man, elle emporte tout sur son passage, et son interprétation lui a permis de décrocher un Hong-Kong award de la meilleure actrice (le film en a décroché 6).
Ce qui est assez intéressant dans le rôle de Min, c'est que le sentimentalisme n'est jamais poussé plus que de raison (comme dans la plupart des mélos). Bon, bien sûr, il est évident que certaines scènes sont là pour le malheur du spectateur si je puis m'exprimer ainsi. Mais dans toute la première partie du film, on n'a que très très rarement des allusions à sa maladie. Le film n'annonce pas du tout la deuxième partie, et la sincérité d'Anita Yuen la rend très crédible. Cette deuxième partie n'est pas très développée, alors qu'on aurait pu attendre plus de scènes larmoyantes. J'ai été étonné de la retenue utilisée.
La réalisation est assez sobre, et évite les effets tapageurs. La musique est elle aussi assez en retrait. La main est laissée aux acteurs et à un scénario dont la simplicité a fait les preuves. Au final, si vous vous laissez emporter par la tornade Anita Yuen, vous apprécierez ce film très émouvant et son traitement assez sobre.
Entraînant, émouvant et contradictoire
Disons très clairement qu'il est difficile de résister à ce film, mais sa construction est telle qu'il décontenance facilement le spectateur plus habitué à une romance hongkongaise assez routinière qu'à ces changements d'intensité dramatique.
Si le film passe sans trop d'encombre ce cap, c'est au couple Anita Yuen / Lau Ching-Wan qu'il le doit. L'osmose entre les deux est presque parfaite, même si Anita aurait tendance à un peu trop prendre la pas sur lui à mesure que le film avance. L'énergie d'Anita est totalement communicatrice et toute la première partie du film repose sur elle et sur son opposition avec un Lau Ching-Wan à l'aise dans la peau de son personnage taciturne. A mon goût, cette première partie, menée tambours battants, est le meilleur moment du film pas seulement pour son interprétation mais aussi pour la description qui est faite d'un milieu musical populaire et qui trouvera un magnifique achèvement dans un boeuf très jouissif. Toute cette partie comédie est à la fois tendre, teintée d'humour et pleine de vie.
Sans vouloir dire que les choses se gâtent ensuite, la deuxième partie du film, plus courte, paye un peu le prix du changement de ton. A elle seule, elle aurait mérité d'être plus développée. Si cette prise de risque scénaristique est courageuse, elle laisse un goût d'inachevé, mais un goût que de toute façon on n'est pas près d'oublier non plus. Le traitement un peu brutal de la partie dramatique ne perd pas de la mettre au niveau d'un film comme Lost and Found sur ce plan. Cependant, l'ensemble reste à la fois totalement recommandable et magnifiquement emmené par le duo principal.
28 novembre 2005
par
jeffy
Un mélo mêlant maux et mots...
Une interprétation magistrale de la pétillante Anita Yuen, si pleine de vie qu'on en veut à la mort de nous l'enlever... Lau Ching Wan est un sacré cabot quand la vie lui en veut, avec sa tronche de chien battu il sait émouvoir le spectateur.
Une réalisation parfaite de Derek Yee, car très démonstrative et jamais voyeuriste, il traîte son sujet sans jamais sombrer dans le mélo larmoyant auquel pouvait prétendre le sujet.
Certes, Anita Yuen est la vie incarnée; certes, Lau Ching-Wan est une fois de plus sobre et intense; certes, toute cette petite historiette est très belle... mais?
Mais après, quoi?
Lau a perdu la joie de vivre, et au plus bas de l'échelle la retrouve incarnée en poulette merveilleuse et attachante mais condamnée à crever dans d'atroces souffrances. Bon, on a vu aussi basique et chef d'oeuvre à la fois, donc rien à dire à ce sujet. Donc après, quoi?
Lau Ching-Wan avec son éternelle mine de beaten dog (chien battu pour ceux qui ne sont pas fashion) la joue sobre, comme à son habitude; mais son rôle en reste néanmoins très beau dans la mesure où il fait ressentir en très peu de changements d'expressions l'évolution de son personnage. En cela, c'est un très bon comédien. Quant à Anita Yuen, même si elle fait toujours pareil, qui voudrait qu'elle arrête? elle est tellement jolie et lumineuse... donc après, quoi?
Ben après, il y a deux choses: le réa et le scénariste, un seul même homme, Derek Yee; et Derek Yee, s'il sait à quoi ressemble une belle histoire (car ne nous égarons pas: "C'est la vie..." est une très belle histoire, avec beau message d'espoir sympathique en option), sait beaucou moins comment la mettre en scène.
Parce que qui dit "mise en scène" dit ben euuuh "mise en scène". Et la mise en scène d'une histoire romantique, ça recquiert un minimum de pathos tant dans la réa que dans la BO. Sortir les violons, c'est souvent suicidaire; mais lorsqu'on a du talent, ne pas les sortir du tout, c'est très con. N'a t-il aucun talent? si, car avec un minimum de mise en scène classique, il arrive à faire un minimum d'impression. Mais ce n'est pas non plus le nirvana.
Et ca se ressent d'autant plus dans le final, bien trop abrupte, autant dire scénaristiquement émouvant, mais techniquement raté, à mon goût.
Moi qui est un preneur insatiable de ce genre de films... faire mourir ma Anita pour pas assez! :)
la melodie du bonheur
Comment ne pas etre emu devant ce drame tendre et intimiste...
Toute une ambiance oscillant entre le joyeux et le melancolique, des acteurs au top, un contexte original et une realisation sans exces offrent au film son entree au pantheon des plus beaux drames.
A voir au plus vite.
Très gros succès à l epoque de sa sortie, le film est resté dans la postérité pour avoir lancé les carrières de Lau Ching-wan et d'Anita Yuen. Passé ce detail historique, le film est objectivement un mélodrame très moyen et sans surprise. Le film est probablement trop hong kongais, je n'ai pas été touché. Néanmoins, le couple formé par les 2 acteurs suscutés est de 1er choix et l'alchimie fontionne à merveille.