Le chat est malade
J’ai beau retourner la question dans tous les sens, je ne parviens qu’à une seule réponse : ce film est nul.
D’emblée le film s’engage mal avec une introduction en cinéma d’animation de sorte à marquer immédiatement une filiation à la série animé et manga de Hojo Tsukasa rythmé par la musique du générique de la série. Le premier trouble surgit, les dessins des personnages n’a aucun rapport avec le/les originaux. Ce seul générique introduit l’idée d’un échec cuisant puisque tout en voulant jouer la carte de la référence, il exhibe son incapacité à le faire. Cat’s Eye se présente comme une perversion bas de gamme, un hommage fait de médiocrité.
Le film manque cruellement de moyen, ce qui ne serait pas dramatique s’il n’était pas à ce point vide de toute idée de mise en scène. La pauvreté de la mise en scène est tout simplement abyssale. L’action consiste souvent à mettre les acteurs devant un écran sur lequel est projeté un défilement et à leur souffler dessus pour faire croire à la vitesse. Aucun étalonnage, qui unifierait un peu les différentes surfaces, ne semble avoir été fait. L’image du fond tourne sur elle même pour faire croire que les chats courent au plafond. Quand Hitchcock faisait cela, il y avait un intérêt dans le procédé. D’une part il y portait un certain soin qui camouflait la technique, d’autre part il y avait une part d’innovation et de cohérence à réaliser un film entièrement en studio et enfin, c’était dans les années quarante / cinquante. Le même procédé fait en 1997 et « à la va vite »… sans commentaire.
Le scénario est quant à lui, non seulement abracadabrant mais également décevant au plus au point. C’est un Cat’s Eye batmanisé où la cachette est devenu une base secrète, le costume des voleuses un uniforme de super héros (avec cheveux qui poussent, masque de ninja et yeux de chat), la batmobile est devenue la catmobile qui se décompose en super trottinette à moteur, etc… Les ficelles sont énorme, la construction grossière et téléphonée, le déroulement sans surprise.
Il est dès lors évident que le film n’a qu’un intérêt : son trio d’actrices jouissant à l’époque d’une notoriété importante et en plein essors. Bref, ce film est un témoignage incontestable des ravages que peut faire le star-system sur le cinéma quand il cherche à en être la pierre de souche… navrant.