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Dernier train pour Busan

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Arno Ching-wan 3.5 Busan, mais c'est bien-sûr !
Ordell Robbie 3 Gros sabots marxisants et morceaux de bravoure.
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Busan, mais c'est bien-sûr !

On tient là le grand retour du film de zomblards de gauche ! Ca commençait à manquer dans ce paysage un poil trop survivaliste. Du coup, je vois enfin là un successeur à Romero. Merci, mec ! Avec en bonus un clin d'oeil au final de sa Nuit des MV aussi subtil qu'excellement conclusif, je suis comblé. Sur la forme, on devient sévère je trouve, exigeants. C'est bien foutu, certes, mais avouons qu'après World War Z (un très bon film catastrophe en director's cut pour ma part) et même après l'exceptionnelle bataille avec les zombis dans la saison 5 de Game of Thrones - une série tv ! - on peine à savoir si l'on tient là un blockbuster ou une série B. La barre a récemment été placée très haut rayon CGI ; là, parfois, ça pique. Une horde de mecs déguisés en zomblards allongés sur un matelas à peine caché accroché à la queue du train avé des fausses jambes en mousse qui pendent derrière, ça se voit. Et ça reste coréen : l'usuel pathos lourdingue est pénible et freinera la revoyure. Cela étant, ces scories ne doivent pas gâcher la fête : le spectacle est très plaisant, futé, et la morale, superbe, sur l'individualisme, m'a paru finalement presque plus claire et pertinente que le discours écolo/lutte des classes du Transperceneige, impossible à esquiver. Si l'on rajoute le bateau de Sea Fog, notons que les coréens aiment les moyens de transport-métaphores en ce moment.

Préférez-vous survivre en compagnie d'une bande de grosses buses ou mourir et rejoindre des gens sympas ? "People make the place", le réalisateur répond sans équivoque et s'en va rejoindre la horde des morts. Il semble nous dire qu'il faut pourrir afin que notre corps participe au développement durable, mourir pour que nos enfants respirent, aider son prochain en toute circonstance puisque, de toute façon, tout le monde va y passer et que depuis que le monde est monde il y a eu plus de morts que de vivants sur notre bonne vieille terre. On reste dans l'air du temps, on continue de causer générations futures et sacrifice, comme dans Interstellar etc. Du ciné fun et intelligent : bon voyage !

19 août 2016
par Arno Ching-wan


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