Compte-rendu de la performance de l'Etrange Festival 2004
Le montage original du film fait près de deux heures. Spécialement pour l'Etrange Festival, Ishii Sogo en a fait un remontage plus court à partir d'images du film accompagné d'un score composé pour l'occassion par lui et Onagawa Hiroyuki. En attendant de découvrir la version de deux heures dont l'avis sera alors ajouté, mon avis porte sur cette belle performance et ce beau cadeau d'Ishii au public parisien.
En 1982, le punk est déjà mort en Occident, les Clash se lancent dans un Combat Rock pas déshonorant, offrant quelques perles mais loin de leurs classiques passés. C’est pourtant cette année-là qu’Ishii Sogo offre un Burst City depuis devenu mythique parce qu'y figuraient les ténors du punk nippon. Dans sa version présentée à l'Etrange Festival, Burst City est ainsi un pur trip visuel construit autour de la scène punk japonaise, un magnifique concentré de l’énergie urbaine tokyoïte digne d'Electric Dragon 80000V, un condensé inégal que le cinéphile saoulé pourrait risquer de qualifier de long clip formaliste ou de cinéma expérimental poseur. Si la mise en scène est parfois brouillonne dans cette version, il ne s’agit pas ici d’en mettre plein la vue d’autant que certains passages révèlent un vrai regard de mise en scène n’oubliant pas de capter le détail révélateur. Le gros plan sur le pied d’un membre d’un groupe punk piétinant une pochette des Beatles nous rappelle par exemple qu’en 1977 les Clash chantaient qu’il fallait nettoyer la planète rock des dinosaures Elvis, Beatles et Rolling Stones.
Dans cette version, le film ne raconte rien au sens classique (même si ça raconte l’esprit d’une époque) mais ce chaos, cet océan de sensations, ce désordre sont finalement hautement no future, de la punkitude caméra au poing. Se télescopent ainsi des motards, des bastons entre punks et police, de la torture, des conducteurs too young too fast. Dans un chaos scénique, des musiciens crachent à la gueule du public dans des salles de concert pourries. Un groupe punk arrive accompagné d'un ralenti iconisant. Les lieux désaffectés, mornes, tristes ne sont pas sans rappeler la grisaille industrielle du Nord de l'Angleterre. Ce Nord de l'Angleterre qui nous donna tant de grands groupes punks et new wave. Une performance en forme de cinéma se cherchant, improvisant, capable de se perdre dans le brouillon pour mieux offrir ensuite un éclair électrisant, à l’image d’un courant musical ne se caractérisant pas par sa maîtrise de la technique instrumentale mais capable d’offrir des prestations scéniques non planifiées, toutes à l’énergie et capables d’offrir des moments de grâce rock’n’roll.
Mais le plaisir d'énergie rock fait film ne serait pas complet sans une bande son adéquate pour rendre ce montage encore plus électrisant et accompagner sa puissance expressionniste. De ce point de vue, Ishii Sogo et Onagawa Hiroyuki s'en sont sortis avec les honneurs pour le score accompagnant le film composé spécialement pour l'Etrange Festival, score fait de boucan et d'électricité, de calme relatif et de tempête.
This Film should be played loud.
Compte-rendu publié sur le site le 11/09/2004.
Le dernier Tsukamoto, Vital, sort en DVD PAL anglais le 30 janvier 2006. Après ses coffrets Récit d'un propriétaire/Le Goût du riz au thé vert et Printemps tardif/ Eté précoce/ Voyage à Tokyo, l'éditeur anglais Tartan sort un troisième coffret Ozu comportant Bonjour, Fleur d'Equinoxe et le méconnu Crépuscule à Tokyo le 27 février 2006. Le classique SF de la TOHO The War in Space de FUKUDA Jun est édité en zone 1 le 25 avril 2006 avec une piste américaine et la piste japonaise d'origine sous-titrée anglais. Bye Bye Jupiter, film de Science Fiction d'HASHIMOTO Koji datant de 1983, sort lui en août 2006 et bénéficie des mêmes caractéristiques rayon pistes sonores. Toujours en zone 1, le direct to video de la série V Cinema de la TOEI Robokill Beneath Discoclub Layla est annoncé pour juillet 2006. Enfin, le cultissime Burst City d' ISHII Sogo sort en zone 1 le 27 juin 2006 chez Discotek remasterisé, avec du 16/9, dans une édition normale et un coffret série limitée.