Entrée en matière violente
Bugis Street est un film âpre, direct, dont la violence reste contenue dans les personnages et qui se manifeste à travers leurs frustrations, leurs incompréhensions et leur manque d'amour. Avec ce premier film qui ouvre sa trilogie, Yonfan nous livre aussi celui où le désir est le plus manifeste, le plus physique. A la différence de
Bishonen, les corps dans Bugis Street ne sont pas montrés pour être vus, mais s'imposent comme l'expression du manque des personnages. Le traitement que Yonfan fait des ces prostituées transexuelles n'est jamais caricatural, l'enfermement dont elles sont victimes au sein de cet hôtel n'est pas le fait de leur transexualité mais bien de leurs espoirs perdus. Au milieu de tout cela, la jeune Lian débarquant de sa campagne natale vient à l'hôtel Sin Sin perdre ses illusions sur la vie. Ce passage brutal de l'enfance à l'âge adulte vient entrer en résonance avec les désillusions de ces prostituées et permet de dépasser le critère de la sexualité pour rendre le film simplement humain.
06 septembre 2005
par
jeffy