Xavier Chanoine | 2.5 | Ne va pas assez loin dans sa critique |
Le chemin de la rédemption sera accompli lorsque Jong-Dae se rendra compte de sa bêtise : il y a l'appui de cet enfant gardé par Ki Soo, il y a aussi cette petite escort girl, qu'il humiliait hier et qu'il secourra demain, emprisonnée dans les mains d'un pervers scabreux. Le cinéaste tente alors de démontrer qu'il est fort possible de se trouver en comprenant ses actes passés, et Jong-Dae est le model même de cette rédemption non sans accros. D'abord bourreau pas malin puis justicier paumé, mais justicier tout de même, prêt à en découdre avec le personnel tordu de l'hôtel bordel où il bosse (s'apparentant d'ailleurs à une mafia locale) quitte à s'en prendre plein les dents. Voilà la morale, c'est en ayant des "couilles" que l'on peut avancer, joli paradoxe lorsque l'on sait que Jong-Dae n'en dispose plus que d'une. Une ironie ne masquant pourtant pas le manque de folie et une certaine hésitation de ton : oscillant entre film d'auteur parfois très propre et comédie d'action guère maîtrisée, Boys of Tomorrow se cherche sans se trouver. Les moments les plus idiots (les passages à tabac dans une majorité des cas) côtoient d'autres plus nostalgiques et auteurisants (les flash-back) créant une nouvelle fois son déséquilibre. Et si le directeur de la photo est capable du meilleur (les flash-back, le joli plan final sur l'autoroute) il propose aussi toute une palette de lumières et couleurs baveuses n'ayant rien à envier aux meilleur des Dessous de Palm Beach, notamment lors des -violentes- séquences se déroulant au sein de l'hôtel. Que dire aussi du personnage de l'escort girl dont on aimerait en savoir davantage? L'histoire de la perte de la bague, son complexe de petite taille, son avenir avec Jong-Dae ne semble pas non plus tout à fait tracé. Heureusement, le film ne se termine pas sur une note violente et poisseuse, juste sur les questionnements du môme envieux et curieux de savoir. Une relève plus qu'optimiste pour la jeunesse coréenne?