Mais ce n'est pas tout. Born to fight est à prendre obligatoirement au second degré avec un oeil bisseux frétillant. Quand les énormes cascades ne sont pas là, l'action se fait grosse rigolade crétine et l'excès plonge dans le fousmoiça total. Des deux footballeurs aux gymnastes en passant par le rugbyman, l'unijambiste, la gamine et même le vieux, tout cela est absolument tordant, crétin et traité avec un premier degré confondant. L'ennemi surarmé n'est même pas là pour être crédible. Les jeunes sportifs exécutent leur jolis mouvements démesurés et le terroriste ne fait presque rien pour les éviter, il se place juste bien dans l'axe histoire de se prendre la frappe en pleine poire. Ajoutons du massacre sans distinction de quoi que ce soit, des fusillades tout droit sorties d'Operation Wolf, de la grosse caricature de terroristes, des élans patriotiques que les américains n'oseraient jamais pondre. Tout est déformé, dilaté, complètement jouissif et uniquement voué à l'action. Il n'y a plus de structure comme dans Ong Bak, il n'y a plus rien qui tienne debout, juste une envie inaltérable de partir en vrille dans l'exploit le plus invraissemblable et l'excès le plus décalé. Un truc de barge.
Au contraire de Ong Bak pénalisé par ses failles assez flagrantes de réalisation en voulant jouer les grands, Born to fight est bien trop bis pour que l'on lui en tienne rigueur. Même les reprises abusives de ralentis ne sont pas de trop histoire de rire à nouveau ou d'apprécier les risques déments encourus. Le mauvais goût ambiant du fond comme de la forme se fait paquet cadeau, pain béni pour l'amateur, le tout sur une musique à faire péter ta 205. ça respire la fraîcheur des prés, l'insouciance d'un cinéma d'action sans barrière.
ps : quant à la brillante idée de Shubby du jeune moine qui se ferait décapiter ou de l'unijambiste qui deviendrait cul de jatte, ça pourrait être marrant !
Après la claque Nothing to Lose il y a 2 ans à Deauville, Born To Fight vient nous rappeler que le ciné thaï est bien le nouvel Eldorado du continent asiatique… pour accoucher de films crétin et jouissif.
Suite à une intro d’une grosse dizaine de minutes aux forts relents HK/GwG de la belle époque avec grosse fusillade, entrepôt qui pète, tronches patibulaires, le film se pose. Déjà on se dit qu’on est sur de bons rails et que c’est bien parti. Une fois cette intro passée on assiste à un grand moment « out of this world », en effet après la mort de son collègue, l’agent des Forces Spéciales de Police Deaw (CHUPONG Dan, un grand malade) décide de partir avec tous ses potes sportifs locaux (champions régional, national, olympique, tout de Adidas vêtus) faire de l’humanitaire dans un village perdu des montagnes en distribuant des peluches et couvertures. Bien que quelques blagues potaches parsèment ce passage, ce (petit) trou fait peur et on redoute soudain une romance naïve qui plomberait définitivement la belle entame. Heureusement une balle judicieusement tirée dans le crâne d’un des badauds du village annonce l’arrivée des narcotrafiquants et lance une fois pour toute le film dans la dimension Z.
Après des pleurs, jérémiades, exécutions sommaires de femmes et enfants la radio locale, comme chaque jour sûrement passe l’Hymne Nationale et là, les villageois comme les sportifs, dans un grand élan patriotique se révoltent et c’est tipar pour 40 min de pure folie où idées bis et cascades incroyables se côtoient pour notre plus grand bonheur. Même si le film est bien sûr différent d’ Ong-Bak, on est obligé d’y faire référence vu que c’est le même chorégraphe qui officie sur les 2 films et qu’ils sont les soi-disant nouveaux mètre-étalons du film d’action, et là la comparaison est rude pour Ong Bak. Born To Fight écrase ce dernier, ici point de longueurs ou de développement quelconque d’une pseudo histoire, c’est l’entertainment avant tout ! Les ralentis, gros défauts du film avec Tony Jaa sont également présents ici, cependant ils sont utilisés plus judicieusement. Là où Ong Bak passait 3 ralentis sur chaque séquences, Born To Fight en passe juste 1 (pour bien apprécier la scène) et à la rigueur ils refont la même cascade à un autre moment pour bien montrer qu’ils peuvent refaire ces séquences de malade.
D’ailleurs les cascades ont vraiment l’air d’être faites à l’arrache, et le mini making-of du générique final vient confirmer cette impression car visiblement certains cascadeurs se sont fait très mal. Plusieurs de ces séquences frôlent l’inconscience comme la désormais célèbre chute entre 2 camions où le cascadeur voit passer une roue à 30 cm de sa tête ou encore ces vols planés et autres coups de pied sautés.
La réalisation fait complètement amateur, il n’y a aucune photographie, on se croirait devant un bon film HK de la belle époque. Tous les méchants sont filmés en contre-plongée et une musique techno-rock-tuning du plus mauvais effet vient nous casser les oreilles (en plus des rafales de balles qui viennent de partout) pour le plus grand malheur de nos tympans. Cette « musique », aussi pénible et décalée soit-elle ajoute une grosse touche de charme à l’ensemble, espérons que Besson n’y touche pas pour sa sortie française. Il n’y a quasiment aucun effet spécial et c’est tant mieux car lorsque l’on voit la fumée du missile en CGI, on reste plus que perplexe.
Durant la dernière partie, les idées bis affluent et apportent une énorme plus-value au film : chaque sportif présent se servira de sa discipline pour terrasser les preneurs d’otages, ce qui fait qu’on assiste à du jonglage avec des grenades, des plaquages de rugby, du cheval d’arçon, de la barre parallèle, un magnifique drop que se reçoit en pleine tête un sentinelle tout en haut de sa tour, … sans oublier le magnifique hommage à Les Monstres de kung fu, le réalisateur connaît ses classique du mauvais goût ! Il y a également le chef du village qui ne s’est pas remis de l’hymne national et trimballera le drapeau thaï partout, même quand il est à 2 doigts d’y rester ou encore le héros Deaw qui s’il sait manifestement bien se servir de ses pieds et poings a plus de mal avec ses méninges et préfère hurler comme une bête pour arrêter un missile lancé sur Bangkok contrôlé par un ordinateur plutôt que de se servir du clavier et de la souris… un grand moment.
Vous l’aurez compris Born To Fight c’est du bonheur sur 1h30, de l’action quasi non-stop. A moins de faire un film où il n’y a aucun scénario (ce qui est presque le cas ici) il sera impossible de faire plus de fight tant l’histoire est anémique et sert juste à relier la superbe intro du génial finish. Le fait que ce film n’ait pas eu le prix à Deauville dans la section Action Asia (au profit d’ Arahan, pffiioouu) n’est qu’une anecdote et nul doute que Born To Fight comme son acteur principal ont un bel avenir dans le domaine de l’action.
P.S : pour vous donner une idée, voici la structure du film
Durée : 1h30
Intro : un peu plus de 10 min (action)
Humanitaire : 15 min (out of this world)
Prisonnier : 25 min (mixe de jérémiades et scènes d’action)
Final : 40 min (fight non stop)
Patrick Hernandez est pénard en Thaïlande. Il ne demande rien à personne, seulement d’exister avec ses paillettes, sa canne, son tube et sa thune pour être Born to be alive le plus longtemps possible. Malheureusement pour lui, des soldats du genre Born to fight tout ce qui bouge en ont décidé autrement : ils souhaitent le capturer pour l'échanger contre leur Colonel. Pas trop d'accord, Patrick fonce se planquer dans un petit village de gentils thaïlandais adeptes de leur nation, de leur drapeau, de leur religion et même de leur riz thaï.
Du coup, les méchants militaires attaquent les villageois, pour chopper Patrick mais aussi pour enquiquiner leur nation, leur drapeau, leur religion et leur riz thaï à coup de rangers dans la poële. Outré, Papat se met à chanter depuis sa planque pour donner du courage aux habitants, pris en otages ! Là, miracle, le destin transforme son tube en chant patriotique via le grésillement du seul poste de radio du bled. Littéralement dopés par ce chant, les villageois se rebellent et maravent grave les malfrats pour leur apprendre ce qu’est une putaing de nation !!
Gros tsunami visuel, Born to fight surfe sur la vague du dernier Ong-Bak en date, son côté toujours-plus le rapprochant cependant davantage d'un bon vieux Police Story. Le réalisateur n’est pas born de la dernière pluie et les dépasse constamment en mélangeant une horde de délires avec un truc voulu sérieux. Pour rappel : la nation, le drapeau, la religion, le riz.
Tellement de gens se font trucider ici que c'en devient complètement surréaliste. La production a sûrement dû apporter des habitants du village voisin pour que ça éclabousse autant. Cette chair à canon ne fait que servir de ponctuation entre les cascades de nos héros de sportifs, le "surplus" vivant justifiant qu’il reste un tas de villageois pour applaudir à la fin, servir la soupe à Patrick et, accessoirement, aux sportifs.
Quelque chose d’aussi violent avec pour unique prétention la nation et ses corollaires (le drapeau, la religion et, bref, vous avez compris l'idée maîtresse) ça énerve autant qu’un Chuck Norris pro américain à 2 balles zigouillant du sale nétranger avec en arrière plan un drapeau ricain flottant au ralenti. Autant ça passe largement dans Bangrajan (fait historique) et dans Ong Bak (une tête de statue pour la religion et un t-shirt pour la nation), autant là c’en est débile de démagogie inutile. C’est heureusement tellement mal foutu qu’un involontaire second degré constant transforme cette boucherie en chouette poilade, honteuse d’irresponsabilité pas assumée du tout du tout. L’esprit du spectateur, planqué devant son écran, se lâche alors complètement et, sans aucun scrupule, il en vient à souhaiter qu'un jeune moine bouddhiste lourdingue se fasse décapiter, voudrait qu’un des gymnastes se prenne l’entrejambe dans une barre asymétrique et prie pour qu’un unijambiste kickboxeur, certainement Born a 4th of juillet, devienne cul-de-jatte sur le champ. Sadique le spectateur? Peut être, mais toujours moins que ce film, parce qu’en Thaïlande on n’a pas de sous mais on a des types qui donnent leur vie gratos.
Born in the USA, The Boss a eu du bol : il a pu faire de la guitare et tester les limites de ses cordes vocales pour passer le temps. Les thaïlandais, eux, sont born pour se prendre des camions en pleine poire et tester les limites de leurs corps sans câble pour passer le temps. Ces mecs là cautionnent à leur façon le snuff movie, concept pas si éloigné que ça de ce genre de carnage. Le voyeurisme du spectateur, lié aux prises de risques de ces artistes, nous ramène plus aux délires propres au cirque qu’à un concept cinématographique.
Dès lors, on assiste à un film finalement plus vache landaise que thaïlandais, les Gruss s’éclatant là, sous nos yeux, en faisant tous plus ou moins les clowns sans pour autant arborer leur fameux nez rouge. Ce qui permet au joyeux sédentaire de pleurer de rire devant un joyeux massacre et d'applaudir, les yeux exorbités, fasciné comme il le serait devant le show d'une otarie contorsionniste ou celui d'un nain rotatif. On a rarement, si ce n'est jamais, vu un truc pareil.
Born to fight n’est malheureusement pas le digne successeur de Ong-Bak, que ce soit au niveau qualitatif, charismatique ou martial. Partant d’une intrigue des plus simplistes (une prise d’otage qui tourne au bain de sang), le film fait le pari d’en mettre plein les yeux au spectateur en accumulant les cascades les plus dingues vues au cinéma réalisées par de véritables tarés. Si on applaudit la performance à la limite de l’inconscience, on reste atterré par la dimension ridicule qui se dégage d’un grand nombre de scènes : des sportifs de haut niveau utilisent leurs compétences (foot, gym,…) pour mettre une bonne raclée aux terroristes (je vous laisse imaginer le résultat…), un nationalisme exacerbé et injustifié qui multiplie les plans de drapeaux thai ainsi que les slogans et les hymnes guerriers, ou encore un détournement de missile nucléaire pointé sur Bangkok vers la mer avec un grand ouf de soulagement souriant – mais en occultant totalement les éventuelles conséquences (radiations, voire tsunami ?). A la pointe de l’attaque, Dan Chupong se démène comme un beau diable mais ne parvient pas à masquer son incompétence lorsqu’il s’agit de se battre ; une sorte de Steven Seagal thailandais est peut-être né !
Il faudrait décerner un prix pour les cascades les plus dangereuses, surtout quand des fois elles ne servent pas plus qu'à montrer comment le cascadeur est burné. Il est vrai que c'est le but à l'origine de ce film : balancer plein de cascades spectaculaires histoire de bien montrer au monde entier que la Thaïlande est dans le coup et qu'elle enfonce le clou après le succès de Ong Bak. Cette fois, ils vont plus loin encore car les cascades sont encore plus spectaculaires et on y ajoute également plein de fusillades et de cruauté. alors dit comme ça, on pense que le film doit être un chef d'oeuvre d'action et en met plein les yeux. C'est vrai que ça en met plein les yeux ; mais moi je me suis ennuyé souvent ; la cause de cela : les fusillades sont pour la moitié stupides et mal foutues, et de nombreuses envolées de gymnastiques sont particulièrement inutiles, même si elles paraissent esthétique, comme par exemple le héros qui fait un triple salto-vrillé-appui-contre-le-mur, tout cela pour juste retomber sur ses deux pattes et attendre le méchant (qu'il tue d'une lancé de couteau ; je me demande encore pourquoi il a fait tout son foin). Et enfin, les ralentis sont agaçants ; il y en a trop et ça casse l'action, un peu comme dans Ong Bak comme on multiplie les replay. Bon tout de même, j'ai été subjugué par certaines cascades, notemment au début avec les camions et à la fin sur les motos, et il y a de la bonne actions ; mais trop de choses à améliorer à coté de ça
Certains trouvent déjà Ong Bak crétin et sans scénario. Mais le pire n'est jamais décevant, et Born to Fight va encore plus loin dans le grand n'importe quoi justifiant les cascades les plus démentielles. Le film a sûrement bénéficié d'un budget confortable pour une prod thaïlandaise, la photographie est correcte, il y a quelques grosses explosions. Mais d'un autre côté on sent le manque d'expérience par rapport aux grosses cylindrées US, la réalisation manque de punch, les cadrages sont un peu approximatifs. Tant qu'à parler de ciné US, on peut aussi faire un parallèle sur le patriotisme ultra-présent, aussi criticable ici que dans un Armageddon. On peut et doit continuer sur le grand n'importe quoi des scènes d'action qui en découragera plus d'un: on crashe une moto contre un mur et on repart avec 30 secondes plus tard, on utilise les compétences sportives des différents protagonistes pour faire de jolis mouvements manquant hélas de puissance à la frappe, et le tout le plus sérieusement du monde. C'est bien là le souci principal du film: tout est premier degré dans ce film, alors que le spectateur ne peut QUE tout prendre au second degré. Il fallait choisir entre un traitement dramatique et réduire un peu le délire des scènes d'action, ou bien choisir un traitement plus fun justifiant ces débordements. Le film ne choisit pas, et sombre ainsi dans le ridicule à de nombreuses reprises.
Heureusement il reste les cascades, bien plus impressionnantes que les combats plagiants Ong Bak sans réussir à l'égaler. Soyons clair, les combats (hormis les chutes) sont sympathiques, mais manquent d'engagement, avec leurs jolis mouvements de gymnastes. Par contre il est évident que les cascades sont de top niveau, rappellant ce que les cascadeurs Hong Kongais faisaient 15 ans auparavant. La plupart des chutes sont ahurissantes, tout simplement. Cela pose évidemment la question de la pérénité de ce genre de films, et surtout de son utilité. On aimerait que ces cascadeurs mettent leur vie en jeu sur des scénarios plus convainquants, sinon bon nombre d'entre eux sacrifieront leur santé pour des films qui seront hélas vite oubliés. Les fans de films d'action se doivent tout de même de jeter un oeil à ce film, ne serait-ce que pour ces chutes mémorables. En espérant que ces cascadeurs oeuvreront dans le futur sur de vrais films comme Beautiful Boxer plutôt que sur des démos comme celle-là.