Aurélien | 2.25 | Déjà vu... |
Elise | 3.75 | Portrait de famille |
Xavier Chanoine | 4 | Un grand film dramatique, teinté d'un humour irrésistible. |
Family Ties est la compilation de 3 segments qui se recoupent pour créer une grande histoire familliale sur deux générations. On peut ainsi voir comment une famille se divise et qu'est-ce qui la pousse à se reformer. Il s'agit d'une histoire parmi tant d'autres ; cela pourrait se dérouler totalement différemment mais, dans ce cas-ci, on ressent une grande profondeur, qui à l'air d'être du vécu tellement ca semble réel. Les événements se suivent sans trucage, et sans forcer dans l'accumulation de retournements de situation. On pourrait presque dire que l'histoire est banale, mais elle ressemble à n'importe quelle famille sans l'être ; en effet, ce que l'on imagine d'une vie familliale pour Monsieur Tout-le-monde, c'est vie sans histoire, routinère, n'ayant rien de particulier ; mais au final, c'est cette histoire qui est irréelle ; elle a l'air banale, mais c'est cette banalité qui la confond ; personne n'a de vie de famille banale et routinère, et ce film le montre bien en scindant son groupe, le reconstitue en partie, l'étale sur une seconde génération pour mieux comprendre ce qui se passe dans la tête des personnage.
D'ailleurs, de ce point de vue, on peut dire que les deux premiers segments servent d'installation au dernier. En effet, on se demande pourquoi dans les deux premiers, on ne nous explique jamais l'origine des problèmes familiaux, tout en nous montrant comment la situation se détériore ; alors que dans le dernier, on nous décrit l'imcompréhension qui se dévoile entre les deux peronnages d'après leurs caractères, alors que le spectateur, lui, saisit parfaitement où se situe le problème, en ayant connaissance des événements vus dans les segments précédents.
Donc on peut dire que le scénario est parfaitement élaboré pour nous parler d'une famille sans honte, sans trucage, et développer les sentiments et rapports familliaux qui naissent d'une crise. On peut également parler des acteurs qui sont géniaux, avec une petite mention pour Gong Hyo-Jin merveilleusement tragique.
A noter que le titre anglais, "Family Ties", tout en étant un bon titre par rapport au sujet du film, ne traduit pas le titre original qui dit "Naissance d'une famille".
Co-auteur du sidérant Memento Mori réalisé voilà sept ans, Kim Tae-Yong use de nouveau de son talent en réalisant cet excellent Family ties, petite perle d'humour grinçant et de romantisme, généreuse dans sa thématique abordée (relations intra familiales) et particulièrement intéressante dans sa mise en scène. L'histoire met en avant deux histoires sous-jacentes qui finalement ont chacune un parallèle, une cohérence : les retrouvailles tumultueuses entre un frère et sa soeur dont le premier débarque sans prévenir après cinq ans sans donner la moindre nouvelle. Joyeux, naïf, presque simplet et surtout irresponsable, son personnage est en parfaite contradiction avec celui de sa soeur en proie d'un mal être et d'un véritable malaise avec sa mère.
La seconde histoire raconte quant à elle les aventures amoureuses du jeune frère de Mira quelques années plus tard. Les deux histoires finissent par se rejoindre et créent ainsi cette cohérence recherchée, cet assemblage parfaitement sensique. L'une des qualités de Family ties est à mettre à l'actif de l'interprétation convaincante, de la fluidité du récit alternant séquences drôles au possible (l'accueil du petit frère chez la famille de celle qu'il aime) et d'autres plus fortes (les errances de Mira, les pétages de plombs sentimentaux de son petit frère). De plus, le métrage est soutenu par une bande-son tout simplement géniale, loin de la mièvrerie attendue pour le drama de base coréen, on ne remerciera jamais assez Cho Sung-Woo pour son travail pertinent et de qualité. En réalité, Family tiesc'est du cinéma complet à tous les niveaux, malgré quelques passes stylistiques superflues (le feu d'artifice de fin) qui n'apportent pas grand chose de plus à ce métrage bouleversant venu tout droit du pays du matin calme. Le cinéma coréen recèle d'une poignée de réalisateurs à suivre de près, la preuve ici.