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The Birdcage Inn

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.31/5

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11 critiques: 3.82/5



MLF 4
jeffy 4 Le pain quotidien...
Xavier Chanoine 3.25 Pas exempt de facilités, mais de bien beaux moments
Ordell Robbie 2 l'Auberge flotte puis tombe à l'eau
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Le pain quotidien...

Le film est assez déroutant, envoutant dans les premières minutes par sa photographie, lancinant par son absence de rythme et ses non-événements, avec un détachement et une mise à distance des personnages qui met en valeur l'intemporalité de cette histoire. A travers le sordide de l'histoire, la force du film est de nous laisser comprendre petit à petit que si les victimes existent, il n'existe nul coupable. Et je me suis laissé touché par ce plaidoyer pour la tolérance, sans qu'aucune fois cela ne devient racoleur ou sentimentaliste.

05 mai 2004
par jeffy




Pas exempt de facilités, mais de bien beaux moments

The Birdcage Inn a parfois la saveur d'un Bad Guy sans pourtant jamais convaincre pleinement. On ne retrouve pas la magie des grands Kim Ki-Duk, mais les ambitions du cinéaste sont déjà là, belles et bien présentes, à savoir modeler un univers jusque là très banal (ville maritime de Corée du sud) et le rendre inquiétant et totalement refermé sur lui-même par l'intermédiaire de décors étouffants (le Birdcage, les petites pièces où l'on fait l'amour, une terrasse où l'on y fait à la fois à manger et le bricolage), la seule forme de liberté est à mettre à l'actif des ballades en zodiac le temps d'une petite heure. L'eau obsédera une fois de plus Kim Ki-Duk pour ses prochains travaux (L'ile, Bad Guy, Printemps, Eté, Automne, Hiver... et Printemps, L'arc...) ce qui n'est pas une mauvaise chose quand on connaît la qualité de ses travaux. C'est dans le déroulement de ses contes et dans le rapport des causes à effet que Kim Ki-Duk arrive à convaincre, toujours par on ne sait quel procédé subtil à défaut d'être réaliste. Mais le réalisateur ne revendique pas le réalisme de ses oeuvres, pas même leur authenticité, il n'en a que faire. The Birdcage Inn est une chronique occasionnellement cruelle et surréaliste à l'image du cinéma de routine de Kim Ki-Duk, impliquant des protagonistes issus d'un milieu très modeste dans une descente aux enfers sexuelle afin de les confronter à leurs propres faiblesses (ici l'attirance sexuelle sur une jeune prostituée courageuse).

Mais si l'oeuvre de Kim Ki-Duk fonctionne par moments grâce à des retournements de situation malsains et à une frénésie sadique qui plait tant à ses fans (chaque erreur impliquera une ou plusieurs répercussions), à aucun moment la magie n'opère réellement, a contrario d'un Bad Guy admirable en tout point et traitant lui aussi de la condition de la femme en Corée et de la condition de la prostituée. Si le film est parfois porté par la grâce de ses personnages (admirable Lee Ji-Eun, redoutable Lee Hye-Eun), on ne ressent qu'à de trop rares moments de la compassion pour leur situation, leur condition sociale, car il y a toujours quelque chose de désagréable en eux. Et si le cinéaste expose le caractère primitif des hommes (l'appel du sexe est omniprésent, tout comme le voyeurisme), les femmes ne font qu'encaisser et manquent cruellement de rébellion. En fin de compte, The Birdcage inn est un brouillon des futurs travaux du cinéaste, souvent poétique et illuminé par un optimisme présent à petites doses, mais très souvent entaché par une écriture laissant trop de place aux facilités. Ceci dit, n'est-ce pas l'objectif d'un brouillon?



03 juin 2007
par Xavier Chanoine




l'Auberge flotte puis tombe à l'eau

Si Birdcage Inn marque un progrés -c'est pas difficile- par rapport à son précédent nanar parisien, on est encore loin de la réussite non originale de l'Ile. Durant tout le début du film, l'unité de lieu réussit à faire éviter à Kim Ki Duk sa tendance au parachutage des relations. On y voit les coucheries, les tensions hommes/femmes, les frustrations d'un puceau, la jalousie d'une femme à l'égard de la clients prostituée des lieux, un plagiste dragueur. On se marre une fois de plus des outrages de Kim Ki Duk à la gente animale: après les maquereaux dans le précédent, c'est désormais un poisson rouge dont on se demande ce qu'il a fait au cinéaste. On s'amuse également de voir de façon incohérente certains éléments de Bad Guy qui paraissent ici gratuits: la peinture à la Schiele de la prostituée, les reflets, on y voit au travers d'un sac de poisson rouge, l'espionnage audio des coucheries annonce la thématique du spectateur voyeur. Tout ces petits croisements se font de façon fort sympathique jusqu'à une deuxième partie où Kim Ki Duk est regagné par ses démons: idylle parachutée entre la prostituée et supermacho, accession accidentelle vers la notoriété de l'ex-puceau et de la prostituée, la fille des tenanciers qui se prend d'affection pour la prostituée à qui elle manquait casser la gueule la veille, l'emprisonnement du tenancier et de la prostituée qui parait plus gros que dans Bad Guy car il n'y a pas la dramatisation et l'investissement intense des acteurs pour compenser. Certes, la situation décrite est vraie -ce type d'auberge existe en Corée- mais on ne peut en dire autant des relations entre les personnages. Malgré tout, si ce n'est pas un nanar, cela fait un ratage sympathique de plus à mettre au crédit de Kim Ki Duk. Toutes les obsessions sont là dans un désordre sans nom mais l'Ile sera ensuite le déclic pour passer du sympathiquement mauvais au cinéma.



07 septembre 2002
par Ordell Robbie


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