Be with them...forever.
Cantonné jusque là à la série TV, Doi Nobuhiro signe pour son premier "vrai" film une oeuvre aussi rafraîchissante que bouleversante, transposant les codes inhérents du cinéma romantique dans un univers fantastique et onirique où seule l'imagination travaille. Le spectateur lambda et pressé n'y verra qu'une énième comédie dramatique aux accents de triste romance, tandis que le rêveur, celui qui préfère s'évader devant un simple bout de bobine, s'envolera vers des cieux jusque là très peu visités.
Taku élève son fils Yuji seul depuis la mort de son épouse Mio. Vous savez, ce père un peu maladroit, un peu tête en l'air et pas très ordonné, jamais contre les conseils de Yuji âgé de six ans à peine. Une famille quelque peu perdue depuis le décès de la mère de famille, laissant pour orphelins un père fatigué et un enfant plein d'espoir. Mais lors d'une balade par une après-midi pluvieuse (nous sommes durant la saison des pluies), ces derniers vont faire une étonnante rencontre. Non ce n'est pas une hallucination, cette femme égarée près du portail, là, ne serait-ce pas Mio? Dieu qu'elle lui ressemble. Dommage qu'elle ai perdu la mémoire...
Maintenant, place à votre imagination. Place à votre perception du réel/irréel. Là est tout le talent de Doi Nobuhiro, celui de faire croire au rêve grâce à de somptueux artifices et à une narration particulièrement habile, jouant sans cesse avec les mécaniques habituelles du genre, les rehaussant par une ambiance renversante et surréaliste proche d'un conte que l'on lirait pages à pages. On y croit. Mieux, on veut y croire à cette réapparition (résurrection?) de Mio, qu'importe si l'on pense que ça ne tient pas debout où que le fantastique l'emporte sur tout le reste, on ne veut pas s'écarter de la trame passionnante et incroyablement bien narrée. On joue avec le présent (Taku expliquant pas à pas tout le passé de Mio) et on s'aide de sublimes et nostalgiques flash-back pour expliquer la rencontre entre les deux tourtereaux. Be with you porte bien son nom puisque les protagonistes veulent être ensemble quoiqu'il arrive, ils ressentent même ce besoin vital d'être au contact, de s'aimer, rigoler et pleurer, ensemble si possible. Le cinéaste va encore plus loin en opposant les points de vue amoureux de Taku et Mio. En effet les premiers flash-back suivent Taku dans son ascension amoureuse envers la jeune Mio, qu'il n'ose aborder du fait de sa timidité et parce qu'il pense qu'il n'est pas assez bien pour elle. En fin de métrage, on suivra ce même flash-back mais cette fois-ci du côté de Mio, pour des petites surprises que je ne révèlerai pas ici.
Si la machine fonctionne correctement c'est parce que l'on y croit et l'on ne peut que s'incliner devant cette interprétation extraordinaire de Takeuchi Yuko, qui mérite réellement une carrière décente du fait de son incroyable beauté naturelle et de sa générosité permanente. Il est intéressant de voir Nakamura Shido évoluer dans ce rôle de fonctionnaire maladroit au passé très riche (problèmes de santé, amour possible/impossible...), de même que le tout jeune Takei Akashi, attachant et adorable dans la peau de ce petit débrouillard. De plus le film est parfaitement réalisé, à la fois très simple mais très parfait, accompagnée d'une musique tout aussi juste du "débutant" Matsutani Suguru. Attendez, vous ne vous êtes toujours pas rués sur cette merveille qu'est Be with you? Mais qu'attendez-vous!
Esthétique : 4/5 - Pleine de pureté, juste feutrée comme il faut. Musique : 4.25/5 - Il y a des inspirations Hisaishiennes et on ne boudera pas cette démarche! Interprétation : 4.25/5 - Juste parfaite, avec en tête Takeuchi Yuko, épatante. Scénario : 4.5/5 - Original et doté d'une narration formidable. Plusieurs façons de l'appréhender d'où une grande richesse de relecture
Guimauve incomparable
Be With You est la dernière trouvaille des studios américains pour l'exercice presque toujours manqué du remake (c'est prévu pour 2009, avec l'abominable Jennifer Gardner). On se demande d'ailleurs pourquoi ce film en particulier, au regard de son scénario très simpliste à la teneur ne faisant certainement pas l'intérêt de son contenant. Un film qui, au-delà d'une certaine beauté formelle (le Japon filmé est de toute beauté et Nobuhiro Doi est loin d'être un manchot lorsqu'il tient la caméra, avec quelques plans vraiment réussis), ne parvient jamais à sortir du bourbier qu'est le mélo sentimental à la japonaise, certes beau à regarder et permettant d'écraser une petite larmichette à la fin, mais profondément mou et niais. Ca parle d'amour éternel, de sacrifice de soi, d'une bluette niaiseuse qu'on tente de nous faire passer pour de la vie de couple sans oublier plein de clichés avec une représentation d'un monde idéal où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
Mais si Be With You est un film médiocre, il n'en reste pas moins agréable à visionner, avec un score impeccable, un style contemplatif qui réserve de beaux moments et des acteurs qui parviennent à donner corps à la niaiserie absolue, la rendant presque crédible (ils ne sont pas vraiment bons, loin de là, juste... dans le ton du film).
Bref, agréable, mais parfaitement oubliable.
Très beau film...
Surtout la dernière partie qui est vraiment magnifique !
Sinon le début est un peu lent et le milieu est un peu mou; et je suis assez d'accord avec la critique de Cassiel (bien que sa note soit vraiment exagérée), l'image de la femme n'y est pas très glorieuse (restant toute la journée à la maison sans rencontrer personne, en faisant le ménage, la lessive, la cuisine et en attendant le retour de son mari et son fils). Mais bon, ce n'est pas le premier film asiatique, ni le dernier je pense, à véhiculer ce genre d'image de la femme (cf. "Perfect Education" ou encore "Crazy First Love").
Mais ces mauvaises impressions données par le film sont complètement balayées par une dernière partie magnifique, et c'est hereusement surtout cette impression d'émerveillement qu'on retient du film !
Entité ménagère
Je viens juste de visionner ce film! C'est donc les yeux encore humides que je m'empresse d'écrire cette critique! Oui, car demain, j'aurai déjà tout oublié, enfin j'espère!? Tout d'abord un petit rappel de l'histoire afin de raffraîchir notre mémoire ou tout au moins, la mienne ce qui n'est pas une mince affaire, car je pense que mon cerveau vient de subir un grave traumatisme dont j'ignore encore l'étendue des dégâts!
Mais bon, revenons à nos agneaux!! Donc, Mio, charmante jeune femme, réscussite lors de la saison des pluies, tenant par là la promesse faite un an auparavant à son mari ainsi qu'à son jeune fils afin de ......de quoi déjà, euh, ben là, ch'ais pas vraiment? ......passer l'aspirateur..............euh, faire la vaiselle....ah oui et la cuisine aussi................. sans oublier de repasser le linge........de torcher le môme, bref la parfaite "entité" ménagère, le retour.
Vous le comprendrez donc aisément voilà un film trés pénible, un état des lieux déplorable de la condition féminine, injuriant deux heures durant plus de trente ans de luttes féministes. Un parfait téléfilm formaté petit écran moraliste et réactionnaire.
PS : Ma note est tout à fait objective !
Je confirme....ce film est magique
Je vais juste donner mon humble avis et non en faire une critique exhaustive tant que celle de « Mister_Tsukimoto » reflète parfaitement ce long métrage.
Je l'ai vu voila plusieurs semaines mais son emprunte est encore bel et bien là, un film qui restera gravé dans ma mémoire, tout y est impeccable la réalisation, les acteurs, l’histoire (…) vraiment tout est parfait. Je dois reconnaître que ce film m'a profondément touché.
C’est tout simplement somptueux...J'ai meme envies de dire « merci ».
Nb : ma note est tout à fait subjective ....
13 octobre 2006
par
aucun
Un film magique...
Voici donc un film de Doi Nobuhiro, un réalisateur inconnu au bataillon, et qui pourtant va nous révéler dans ce film tout son talent. En effet la réalisation de ce film est vraiment formidable, des plans tous aussi bien choisis les uns que les autres. Des scènes qui s'enchaînent et s'agencent de façon naturelle et très fluide. Les acteurs eux jouent à la perfection, que ce soit Takeuchi Yuko ou Matsuo Suzuki déjà connus pour leurs prestations dans Ping Pong ou encore Otakus in love, les deux protagonistes principaux de Be with You. Le jeu du fils n'est vraiment pas mauvais non plus. Ce personnage a pas mal de dialogues, et c'est joué parfaitement.
On est tellement transporté par leurs jeux, que nous ne savons même plus que nous sommes dans une fiction. Un jeu hautement réaliste, et à la fois magique. La bande son n'est pas en reste non plus. Elle se marie excellement bien avec le style de film. Très sobre, et très travaillée à la fois, elle nous transporte litéralement vers nos plus profondes pensées tantôt nostalgiques tantôt amoureuses ou bien même encore dans nos tristesses les plus ancrées.
Cette musique n'est d'ailleurs pas pour rien dans ce qui donne à ce film une dimension magique, vraiment prenante de nostalgie. Oui, devant cette beauté, notre esprit ne peut s'empêcher de vagabonder aux grès de nos souvenir passés... Un film de toute beauté, à l'atmosphère tout bonnement magique.