L'Amour, toujours
La maison de production GTH ("Alone") donne enfin l'occasion à THONGKONTHUN Youngyooth, de réaliser autre chose que des comédies follement gaies auxquelles il est cantonné depuis le succès mondial de son premier "Iron Ladies"; soit une comédie romantique, pour tout de même pas trop s'écarter du seul genre susceptible de se faire déplacer les foules au pays du sourire.
Youngyooth reprend ainsi un court primé, "Wealarak" ("Times of love") pour en faire un long, basé sur l'amour entre couples de différents générations. D'un côté Keng et Fai, qui n'arrivent pas vraiment à se trouver en raison de l'incapacité de la jeune divorcée à oublier son ex-mari…En résulte un joyeux amour platonique, calqué sur celui de beaucoup de couples mariés depuis trop longtemps et incapable de renouveler leur amour.
A l'inverse, Jamras et Somphis, qui se sont rencontrés au cours d'un cours d'initiation à Internet, s'aiment d'un amour quasi adolescent à se chamailler et bizouiller à la moindre occasion...
L'Amour n'a donc pas d'âge, semble dire le réalisateur; mais ce n'est pas une aussi mince affaire que cela non plus, contrariée qu'il est dans les deux cas, même si cela est pour différentes raisons; dans le premier, Fai n'arrive pas à se défaire du fantôme de son amour déçu par un mariage raté…Ce qui donne quelques scènes cocasses entre elle et Keng lui courant éternellement après…en même temps, cet épisode manque un peu trop de spontanéité, aucune scène ne semblant réellement donner aucune chance au jeune homme de conquérir sa belle. Dans le rôle de Keng, le rocker AMORNSUPHASIRI Arak manque également de talent d'acteur, handicapé – il est vrai – par une moumoute impossible, censé cacher ses longs cheveux habituels, qu'il a refusé net de couper pour ce rôle (ce qui en dit assez long pour son engagement en général – sans vouloir tomber dans les cancans de l'industrie cinématographique).
L'amour de Jamras et Somphis, lui, est handicapé par le poids de l'âge. L'homme sombre petit à petit dans la folie, tandis que la femme est tiraillée entre le désir de vivre une nouvelle relation amoureuse et d'aller rejoindre son fils aux Etats-Unis…bref, le plein d'éléments dramatiques pour donner libre voie à un parfait mélo entre rires (trop peu) et larmes (trop forcées).
Une comédie romantique un peu plus mature, que les sempiternelles bluettes adolescentes à polluer le marché thaï – mais loin d'égaler le niveau des meilleures comédies romantiques internationales. Au moins le nouvel effort de Thongkonthun de s'écarter de sa formule de succès à répétition de ses "Iron Ladies" après la comédie citadine "Metrosexual" et son incursion dans l'horreur avec le premier segment de "4bia" est vraiment louable et en fait l'un des réalisateurs COMMERCIAUX à suivre.
