Que la bête meure !
Issu du CR du Festival du film policier de Beaune 2009
A Hong-Kong, le sergent Tong Fei, policier nerveux, traque le dangereux criminel Hung King...
Il y a un peu plus de dix ans, en 1998 je découvris
Full Alert de
Ringo Lam au Festival du ciné de Cognac. La méga claque sur grand écran. Sans être de cet acabit, loin de là même, The Beast Stalker de
Dante Lam fut projeté cette année à Beaune, capitale des vins de bourgogne et successeur de Cognac au rayon festival ciné.
Il fait plaisir à voir ce film. Au détour de quelques scènes on retrouve cette rage urbaine pré-rétrocession qui nous galvanisait tant, qu’elle nous vienne alors de la star
Ringo Lam ou des péloches de malade de
Kirk Wong. Pas objectif pour deux HK dollars, l’aficionado de polars en provenance de l’ex-colonie britannique retrouve la banane le temps de quelques poursuites bien tendues, de scènes hard boiled bien gaulées, avec une ambiance d’urgence permanente formidablement restituée. La survie de chaque individu semble ne tenir qu’à ses propre choix, des choix importants, heure par heure, jour par jour, semaine par semaine… Bienvenue dans un monde de pauvres ! Là est la réussite indéniable du film, liée à l’aura d’un
Nick Cheung qui nous campe un vilain à ce point charismatique que le spectateur se sent plus en phase avec lui qu’avec un
Nicholas Tse pourtant lui aussi dans ses bons jours. Tout est relatif. A noter : Nick Cheung vient de râfler le Prix du Meilleur acteur aux 28ième Hong Kong Film Awards grâce à ce The Beast Stalker.
Le borgne Nick Cheung nous a à l'oeil gauche à gauche ; à droite Nicolas Tse et l'usuel second couteau Liu Kai-Chi se demandent si... noooon, quand même pas...
Plusieurs tares viennent malgré tout tirer cette péloche vers le bas, car même si l’accident de voiture vaut visuellement le déplacement, faire s’entrecroiser plusieurs destins autour de cet événement renvoie trop au film chorale à la mode aux US, en particulier le
Collision de
Paul Haggis (2005), pour que The Beast Stalker bénéficie à 100% d’une identité propre. Ajoutons à cela une abondance nocive de flash-back au dépend d’ellipses qui auraient grandement aéré l’œuvre, une touche mélodramatique trop appuyée autour du personnage de la mère, une mainland woman plutôt mal jouée par
ZHANG Jing-Chu, et l’on obtient une semi-déception. Ce dernier personnage serait en partie une concession à la SARFT, la censure chinoise, valorisé plus que de raison pour pouvoir exploiter le film sur le continent chinois.
Ne gardons que le verre à moitié plein, complètement plein de promesses d’une certaine maturité pour le réalisateur, et de la sincérité d’une âme souhaitant nous démontrer que pour pouvoir survivre dans une ville hyperactive comme Hong Kong des choix draconiens se présentent à chaque instant . Et si l’on fait le mauvais, il semble bien difficile ensuite de freiner la chute fatale du côté obscure. Les grandes villes sont comme des grands manèges qui tournent bien trop vite et balancent ceux qui n'arrivent pas à s'accrocher à la queue de Mickey sur le bas-côté.
Si il y a une dizaine d’années je pariais davantage sur
Gordon Chan que sur Dante Lam, alors un binôme créatif important. Actuellement la tendance s’inverse et ce dernier se révèle beaucoup plus intéressant à suivre, ce qui assez surprenant parce qu’après plusieurs gros produits commerciaux (
Storm Rider – Clash of Evils,
The Sniper…), le réalisateur miracle de
The Triad Zone et du sous-estimé
Hit Team, mine de rien, vient de nous balancer une œuvre vivante pleine de sens et un minimum recherchée. Morte ou vive.
Bonne ambiance. Nic tse assure tout comme nick cheung. Suspense et photo superbe tirent le film vers le haut.
C est bien realise sans etre inoubliable.
Polar intéressant
The Beast Stalker est un polar assez typique de Hong Kong. Avec un budget limité le film comporte peu d'action pure mais l'histoire est plutôt bien. On sens l'envie de bien faire dans la réalisation de Dante Lam, et de fait certains plans et séquences entières sont excellentes. Quelques effets mal vus, mais pas beaucoup. Beaucoup de coïncidences effectivement, mais passe encore. Je ne sais pas trop pourquoi Nick Cheung a remporté un prix pour ce film, je trouve son rôle assez monolithique mais le fait est qu'il a quand même une gueule. J'aime bien Nicholas Tse en général, sans être exceptionnel (pareil, toujours sur le même ton) il passe bien à l'écran. Un film très urbain qui sent pas mal la crasse et avec un scénario intéressant, cette série B de Dante Lam mérite le détour pour les amateurs.
04 novembre 2010
par
Hotsu
Encore mieux que SNIPERS ! Avec THE BEAST STALKER on retrouve un DANTE LAM en pleine possession de ses moyens.
Très brièvement
The Beast Stalker, sans atteindre non plus la puissance d'un
Infernal Affairs, est super efficace ! Je pense qu'on peut définitivement le ranger parmi les réussites du réalisateur. De plus on y ressent pas mal d'émotion - pour un film d'action c'est pas rien. Car il s'agit avant tout d'un savant dosage d'action, de polar et de drame.
Sympathique à défaut d'être inoubliable.
Pour ceux qui attendent un retour en grâce, la déception risque d'être de mise. Il n'y a rien de transcendant dans ce film de Dante Lam. Par contre si vous voulez passer une bonne soirée devant un travail de bon artisan, vous devriez trouver votre compte.
Techniquement, il n'y a pas grand chose à redire, on est dans les standards actuels et le réalisateur sait mettre en images. La photographie est bonne, mais c'est le minimum qu'on est en droit d'attendre de nos jours, le montage est efficace, et s'il n'y pas de réelle vision ou de volonté de faire quelque chose de différent, le tout est bien emballé.
L'intrigue se suit, sans être haletante au point de nous faire nous agripper à notre siège, mais on ne s'ennuie pas, ce qui n'est déjà pas si mal. Pas trop de rebondissements fous, pas de surprises incroyables, mais des personnages pas trop mal écrits, et une interprétation très convaincante, Nick Cheung (méconnaissable) et Nic Tse en tête, ce dernier faisant vraiment badass avec ses cheveux courts.
Les scènes d'action sont très peu nombreuses, mais bien chorégraphiés, dans un style plutôt réaliste qui sied bien au sujet.
"Beast stalker" n'est vraiment pas un mauvais film, mais il manque un petit quelque chose pour provoquer un réel enthousiasme.
On passe une bonne soirée, mais on oublie sitôt le générique terminé. Dommage.
Et bien même si je dois avouer que le film ne restera pas dans les annales, je suis vraiment satisfait du retour de Dante LAM après ses déviations foireuses. J'avais déjà trouvé Heat team tout à fait correct, the Beast Stalker me paraît un peu meilleur. Cela reste un divertissement commercial, mais qui tient le spectateur en haleine jusqu'au bout, avec des scènes d'action efficaces à défaut d'être stylisées et personnelles, et une gamine complètement craquante à laquelle on a pas envie qu'il arrive le moindre mal. Pour moi la sauce a pris et c'est le principal.
Dante LAM est sûrement capable de mieux encore mais saluons là son effort et souhaitons lui bonne continuation.
The Beast shall die
Après toute une série de comédies purement commerciales, Dante Lam a tenté de renouer dernièrement avec les solides polars de ses débuts en réalisant "Heat Team" et "Sniper" dans la droite lignée de ses premiers "Option Zero" et "Beast Cops" – mais il n' su renouer avec la maestria de ses débuts et – pire – a dû ronger ses freins en voyant son "Sniper" purement et simplement retiré du marché en raison de la collaboration d'Edison Chen, "puni" pour avoir été impliqué dans un gros scandale impliquant des "photos coquins" des conquêtes de l'acteur.
La supervision de l'anime "Storm Riders" a certes dû être une expérience enivrante, mais n'a pas été non plus couronnée de beaucoup de succès. "Beast Stalkers" révèle finalement le niveau, sans être le retour en grâce tant espéré.
Coécrit avec son ami de longue date Wai Lung Ng ("Hit Team", "Sniper", mais aussi "SPL"), "Beast Stalker" renoue avec le pur polar noir du début des années 1990, tout en puisant dans les succès asiatiques récents, comme du côté coréen. La plastique, impeccable, (des teintes urbaines grises avec un léger grain; caméra à l'épaule) colle parfaitement à l'ambiance environnante et les personnages sont troubles comme il faut (les méchants ne le sont pas tout à faits, comme les bons ne sont pas non plus irréprochables dans leurs manières expéditives).
MAIS, il manque tout de même la HK touch…il y a certes des passages bien méchants comme il faut, mais jamais aussi jusqu'au-boutistes comme c'était encore le cas il y a seulement une petite dizaine d'années. On menace donc de couper le bras d'une fillette; menace jamais mise à exécution. On menace de la jeter dans le vide…elle s'en sortira sans aucune égratignure. Même un "7 days" coréen a connu pire fin…
Quant à l'histoire, elle connaît quelques raccourcis scénaristiques importants et gros hasards heureux, qui enlèvent un tout petit peu du piment du jeu au chat et à la souris entre le sergent et le tueur daltonien…magnifiquement interprêté par un Nick Cheung sans aucun doute au top de sa forme.
Une dernière révélation finale plonge le film du bon côté de la barrière. Du pur divertissement instantané sans toutefois être de la classe des plus grands classiques auquel ce film aimerait pouvoir prétendre.