Petit film d'exploitation au très léger accent culte, mêlant Délivrance et Rambo. Si, si.
Scénario très inspiré de l'exploitation occidentale en général, de "Délivrance" et de "La dernière maison sur la gauche" de Wes Craven en particulier, un groupe de 5 jeunes partent faire du camping dans la cambrousse, ignorants que 5 autochtones attardés et échaudés s'amusent à dépouiller les campeurs qui oseraient s'aventurer sur leur territoire. Le cadre, un pauvre hameau de quelques baraques tout au plus, et une forêt dense et humide ou s'écoulent rivières et cascades.
Le premier groupe se compose du traditionnel jeune couple en pleine période de bécotage, d'un célibataire chétif et timide, d'un frère débrouillard et protecteur et de sa jeune soeur, jolie petite frimousse fraîche et insouciante, légèrement vêtue de t-shirt et short blancs.
Le second groupe tout aussi traditionnel se compose de 5 frères et cousins tous aussi obsédés, bêtes, sales et méchants les uns que les autres ; un balourd, souffre douleur de la famille forcé de suivre la marche (Kent Cheng Jak-Si très émouvant en effet, dans un rôle de persécuté qu'il connaît par coeur ;), deux frères braillards, Mo et Ko, un cousin très laid dénommé Snake, petit psychopathe en puissance qui élève des serpents et a pour habitude de grogner, et enfin le chef, l'aîné, alter ego déviant du frère protecteur.
Après une scène d'intro, une chasse au cochon, qui montre déjà toute la subtilité de la troupe de bouseux, une petite demi heure de mise en place s'opère. Le groupe d'adolescents part à l'aventure, accompagné d'un radiocassette qui diffuse du Supertramp, Police, Peter Gabriel et autres tendances pop occidentales. Jusqu'au moment ou comme de bien entendu, la jeune adolescente se retrouve seule pour faire la lessive dans la rivière, alors que le couple batifole dans les champs et que les deux autres sont partis faire des emplettes. Devinez la suite...
L'affront a eu lieu, mais c'est sans compter sur le père de la jeune fille, véritable Rambo de service, ébéniste bricoleur taillé dans le roc, qui part à son tour pour la cambrousse profonde histoire de dispenser la justice à sa manière.
La mise en scène se veut réaliste, oppressante et nerveuse, rappelant parfois "Histoire de cannibales", avec des caméras remuantes ou au raz des visages grimaçants. Mais le talent de Dennis Yu est loin d'être équivalent à celui de Tsui. Rien de bien exceptionnel dans ce petit film très exploitation mais une ambiance "bouseux Vs citadin" et quelques idées ne laisseront pas insensible l'amateur de concepts déviants. Le plus bel exemple reste la panoplie de booby traps* que le père met en place pour semer la terreur chez les frères et cousins. Un retournement de situation qui relève le trop déjà vu, où le père aimant devient une véritable bête, bien plus cruel encore que les jeunes attardés qu'il pourchasse.
Néanmoins, le spectacle ne pousse pas très loin. Comme dans beaucoup de cat IIb, III, il n'y a pas vraiment de gore ou de scènes visuelles vraiment chocs. L'amoralité des situations est le plus important. Il semble aussi que deux scènes, les plus dénudées et "limites", soient sauvagement censurées (et même carrément absentes) pour ne choquer personne. Mais alors quel serait le but de ce film si ce n'est, choquer par sa déviance ?
Très inspiré des succès américains du même genre, le délire va donc un peu plus loin dans l'amoralité comme tout bon cat IIb ou III qui se respecte mais reste basique et moyennement convaincant même si le spectateur retiendra les méthodes toutes particulières du père revanchard. Le minimum de soins apportés à la mise en scène, la musique expérimentale digne d'un film d'horreur italien et les bonnes tronches de crétins déroutés évitent de peu l'ennui provoqué par un scénario des plus sommaire trop peu relevé de folie pure.
*Booby traps : piège rudimentaire confectionné avec les moyens du bord dont l'un des plus beaux spécialistes est l'inégalable Rambo.
Mefiez vous des rednecks !
Classique dans sa structure de viol et vengeance, The beasts est surtout a voir pour son ambiance assez....speciale et pour la prestation de Kent Cheng, qui mine de rien (a ses debuts en tout cas) se concoctait une filmo assez classe...
Un survival pas assez bestial et primitif !!!
Dans le domaine du survival il y a eu quelques classiques inévitables, citons Délivrance de John Boorman, Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper et Survivance de Jeff Lieberman, pour citer le haut du panier + un petit coup de coeur personnel que je me permet de hautement recommander à tous les pervers et autres déviants qui fréquentent ce site, une production Troma intitulée Mother's Day, bien bestial, bien gore et bien crade, tout ce que ce
The Beasts n'est pas quoi...
Faire se confronter des citadins bien sous tous rapports, si ce n'est d'user de substances pas obligatoirement autorisées et d'avoir une certaine attirance pour le pelotage automatique (hum...!), à une bande de ploucs de la cambrousse qui n'ont pas vu une jolie fille depuis belle lurette, était une idée pas mauvaise, mais le réalisateur
Dennis YU n'est pas suffisamment méchant et joueur, est son film ne déborde jamais du cadre de la sympathique catégorie IIb quand il aurait fallu plus de III bien sauvage et vulgaire. En gros pas assez de sexe et de tripailles...
Quand au beau milieu du film surgit le père vengeur taillé façon Rambo, on vire dans le rape and revenge style Last House On The Left et là ça nous vaut quelques scènes bien frappadingues, mais encore une fois pas assez démonstratives à mon goût !
Mais pourquoi ces réalisateurs hongkongais qui sont capable du pire, voir
Ebola Syndrome ou
The Untold Story se la jouent timides et peu démonstratifs quand le sujet leur ouvre les portes de tous les excès ???
Mais claquez moi un
Herman YAU Lai-To bien déjanté là-dessus et il vous assène le survival le plus bestial et le plus sanglant jamais tourné !!!
Maintenant il est un fait certain, c'est que ce film date de 1980 donc peut-être qu'à l'époque la censure était plus sévère. On a parfois l'impression qu'il manque quelques scènes, les plus violentes en fait, et que le ciseau a fait pas mal de dégâts...
Dommage car il y avait matière à distraction, et
Kent CHENG Jak-Si est si émouvant dans un rôle de rejeton retardé et souffre-douleur d'une famille de frangins et cousins frappés du caisson.
Culte
Enorme classique méconnu du ciné HK et du ciné mondial tout court! un rape and revenge de tres haute tenue et tres atypique dans le cadre du ciné HK. Dennis Yu n'est pas un tacheron et ça se voit. Ce remake de Delivrance possède de vrais atouts: mise en scène, ambiance acteurs...tout cela est parfait un film scandaleusement oublié auquel il convient enfin de rendre hommage! a ranger à coter de "Day of Woman" et "Last house on the left"