avec les 7 samouraïs, l'autre everest de la collaboration Kurosawa/Mifune
Barberousse peut être considéré comme le Kurosawa le plus abouti. En effet, dans toute sa filmographie, l'homme de théâtre transparaît dans ses films: Rashomon est un quasi-huis clos vu que, si les personnages racontent leurs versions, c'est parce qu'ils sont forcés par la pluie de rester sous une porte, la tension de la première partie du Ciel et l'enfer vient de ce qu'elle ne se passe quasiment qu'en appartement, le cadrage du début de Sanjuro et la disposition des personnages sont ceux d'une scène théâtrale, le Château de l'araignée adapte Shakespeare.
Si les 7 samouraïs sont l'aboutissement du versant aérien de sa filmographie, Barberousse est celui de la théâtralité: qu'y a-t-il de plus théâtral qu'un film se déroulant pendant trois heures dans un hôpital? La seule vraie scène d'extérieur est d'ailleurs un combat martial magnifiquement exécuté dans une cour intérieure. Chaque cadrage fait ressembler le film à une superbe scène de théâtre. L'autre surprise de Barberousse est le personnage de la fille folle qui poignarde ses amants dans le dos et que le disciple de Barberousse ramènera à la vie, type de personnage qu'on a plus l'habitude de voir dans un film d'Oshima.
L'autre force de Barberousse est que la vision kurosawaienne de l'humanité transparaît dans chaque scène, dans chaque plan. Kurosawa est en cela aidé par Toshiro Mifune qui incarne un Barberousse sévère mais juste. Quand Barberousse dit à son disciple "l'amour qu'elle a pour toi te gêne peut-être mais cet amour prouve qu'elle est en train de reprendre goût à la vie", c'est une superbe leçon d'existence. Vivre pourrait être un autre titre de ce film où les personnages ne perdent pas goût à la vie malgré la maladie, les tremblements de terre, la mort d'un proche. Un autre beau moment est quand Barberousse dit au gouverneur que sa maladie vient de son excès d'opulence tandis que le peuple crève de faim. Son disciple, d'abord déçu de ne pas être médecin du shogun, va progressivement attacher moins d'importance au train de vie de son milieu social d'origine. Le score classique de Masaru Sato, l'interprétation de Mifune sont magnifiques. Ce film est d'ailleurs la dernière collaboration entre Kurosawa et son génial alter ego cinématographique avant leur brouille.
Barberousse est, avec les 7 samouraïs, l'autre grande oeuvre de maturité d'un cinéaste qui avait déjà un wagon de classiques derrière lui. Rien que pour cela, ce film est indispensable à toute vidéothèque digne de ce nom d'un amateur de cinéma asiatique.
Dur dur d'être un médecin...
Barberousse est, avec Les Sept Samouraïs et L' Idiot, assurément mon film de Kurosawa préféré. Adapté d'un roman de Yamamoto, il laisse un
instant de côté la vie des samourais du Japon féodal pour se consacrer au quotidien de médecins au siècle dernier. Et, oh miracle, ces 3 heures
passent comme une lettre à la poste du fait de l'extraordinaire talent de conteur d'histoire que Kurosawa a su développer durant sa carrière: ici,
une seule scène d'action ne vient pas perturber l'aspect général du film qui s'appuie exclusivement sur un scénario à tiroirs multiples et une interprétation
sans faille de tous les protagonistes, la maîtrise de la mise en scène et du montage faisant le reste.
Il est d'ailleurs logique que Kurosawa se soit intéressé à l'univers de la médecine, lui dont les thèmes principaux sont la bonté, la générosité et l'humanisme,
par l'intermédiaire d'un jeune diplômé de médecine qui va découvrir avec nous son difficile mais riche métier. Le personnage de Yasumoto est très symbolique:
issu d'une famille aisée, il est promis à une grande carrière en tant que médecin du Shogunat. Mais un concours de circonstances le fait se retrouver
dans un hospice de campagne où affluent les malades les plus miséreux. Profondément dégoûté de son sort, il va néanmoins changer radicalement son point de vue
grâce à un homme, le Docteur Barberousse (Toshiro Mifune), totalement dévolu au bien-être de ses concitoyens, sauf quand on veut du mal
à ses protégés... (cf. la scène incroyable où il casse bras et jambes à tour de bras!)
L'apprentissage est difficile, Yasumoto devant subir la vision de 2 scènes traumatisantes: l'agonie d'un vieillard maudit par le destin et l'opération à vif
d'une jeune femme accidentée au bas-ventre (seule scène topless de la filmo de Kurosawa à ma connaissance...). Mais c'est la rencontre avec une jeune
fille de 12 ans que l'on prostitue de force dans une maison close qui constituera le tournant de son existence: assumant sa prise en charge seul, il va
réussir à la soigner et réaliser par la même occasion qu'il est nettement plus flatteur de guérir des pauvres dans le besoin que des riches qui se
vautrent dans le luxe (ce qui se rapproche de la thèse de Gemini, de Shinya Tsukamoto).
Une formidable leçon de vie et d'humilité par l'un des plus grands cinéastes au monde. Barberousse est un film incontournable qui doit trôner en
première place dans votre vidéothèque.
Soigne ton patient, aide le, aime le.
Il y a des fois, on ne peut pas vraiment dire ce que l'on ressent via quelques dizaines de kilo-octets. Je ne suis pas adepte du roman fleuve, ni poète à mes heures, d'où cette difficulté de retranscrire pleinement par l'écrit ce que j'ai ressenti devant Barberousse. Akira Kurosawa pose sa plume sur le monde de la médecine. Ici, dans le vieux Tokyo, nous faisons la connaissance du docteur Barberousse, personnage ultra charismatique et dôté d'une forte personnalité. Point d'éloges devant ses assistants, point d'attachement, seuls comptent le respect, l'autorité et le dévouement envers ses patients. Le jeune Yasumoto goûtera donc sous la tutelle de Barberousse, les joies de la médecine, mais aussi ses moments terribles, choc et profondément humains. Dévoué corps et âme à sa tache, Yasumoto mettra du temps à respecter l'autorité du grognon mais finalement très humain Barberousse, mettra du temps à supporter chaque moment difficile de la médecine (les scènes extraordinaires d'agonie d'un patient parlant de son aventure amoureuse avant de rendre son dernier souffle, ou celle de l'écoute de la "folle" incroyablement bien interprétée), à trouver les mots justes pour soigner la jeune prostituée.
Barberousse est une véritable ode à l'humanisme, à la protection de soit, à l'aide à autrui. Chaque personnage, aussi peu utile soit-il a une véritable place dans cet univers d'une beauté rare. Yuzo Kamawa et Toshirô Mifune nous offrent deux grandes, que dis-je, immenses performances d'acteur. Magistralement interprété, superbement filmé et doté d'une émotion si profonde qu'on en lâcherait quelques larmes, Barberousse est un chef d'oeuvre, une perle inestimable au niveau du cinéma mondial et asiatique.
Profondément humaniste mais pompeux
Un peu trop Dégoulinant d'humanisme même. Barberousse n'est pas assez présent à mon goût, pas assez fort et charismatique ce qui vient certainement de la mésentente (qui se poursuivra en embrouille durable) entre Mifune et Kurosawa pour déterminer la personnalité du médecin. Jusqu'à la fin, il ne seront pas d'accord et on le ressent dans le film, Barberousse finit par s'étioler quelque peu. Attention, ça reste Mifune mais, au delà même de la retenue inhérente à ce rôle, je le trouve effacé comparé à l'énergie sans limite des films précédents.
Long et très lent, surtout pour l'histoire de Sahachi (pourtant très émouvante). Chaque protagoniste a une histoire digne d'un roman à raconter et ces derniers sont nombreux (il faut bien retenir les noms car il y en a une floppée) ce qui ne facilite pas toujours l'identification aux personnages.
Parfois tiré par les cheveux (ex : le squelette qui apparaît subitement suite à un glissement de terrain pile poil pour lancer l'histoire de Sahachi !) voir limite dirigiste, à part ça, c'est tellement beau, mais beau... d'une beauté... si belle. Très japonais dans le traitement, beaucoup plus que les gros films épiques de Kurosawa.
Le plus pompeux des kurosawa que j'ai vu, tout de même, même si ça reste forcément un grand film.
Encore un super film de Kurosawa !
Le film est tout bonnement super !
La durée peut faire peur, et le tout début du film aussi (on devine de suite le gros de la trame principale), mais voilà, le film n'est pas long du tout à regarder, et la trame principale se voit enrichis par les histoires des personnages secondaires.
Une bonne interprétation avec notament des personnages secondaires très bons...Même si T.Mifune et A.Kurosawa se sont fachés en ce qui concerne le personnage de Barberousse, le résultat en vaut le coup d'oeil, autant d'ailleurs par l'interprétation de l'acteur que le regard des autres personnages envers Barberousse.
Deux scènes d' 'action' viennent changer le rythme du film (une femme bléssée au ventre, que l'on peut voir comme une scène d'action, au niveau du rythme, et une bagarre où le médecin profitera de ses connaissances pour casser bras et jambes), et certaines séquences (le puit par exemple, ou surtout lorsque la jeune fille se retrouve à l'hospice avec un super éclairage où ses yeux brillent dans l'obscurité) viennent enrichir une réalisation assez sobre.
Tout cela pour donner au final un film très humain, traitant nombreux themes (avant tout, la pauvreté) avec des trames secondaires riches.
LE chef d'oeuvre de Kurosawa Akira
Ce film, ce torrent d’émotions devrait-on plutôt dire, occupe une place à part dans la filmographie de Kurosawa dont c’est le dernier film tourné en noir et blanc et la dernière collaboration avec Toshiro Mifune, les deux complices s’étant brouillés au cours de son très long et difficile tournage.
En deux mots, le film retrace la vie d’un petit dispensaire d’une province misérable. Arrive un jeune et arrogant interne, fort dépité d’être affecté ici et qui va devoir apprendre son métier de médecin sous la férule du très exigeant patron des lieux, que le personnel a surnommé Barberousse.
Le jeune interne commence son apprentissage par deux scènes inoubliables : il manque de se faire assassiner par une schizophrène armée de sa seule épingle à cheveux avant de s’évanouir en assistant son patron qui recoud le bas-ventre d’une femme à l’agonie. Ces scènes qui se prêtent à toutes les astuces et à tous les effets sont filmées en plan fixe, au plus près des acteurs, avec quelques rares plans de coupe. On le sait, Kurosawa était un virtuose de la caméra et de la photographie, mais, dans ce film de chambre, toute la mise en scène est entièrement tendue vers le cœur et les corps des malheureux. Et avec quelle perfection ! je n’ai jamais vu de noir et blanc aussi beau, je n’ai jamais vu d’images qui s‘impriment aussi fortement dans la mémoire du spectateur que l’agonie du vieillard abandonné par sa famille ou les rais de lumière qui transpercent le regard de la petite Otoyo lorsqu’elle brique de façon compulsive le parquet du jeune interne.
Avec l’enterrement de la servante noire dans Le mirage de la vie de Sirk, peu de scènes de l’histoire du cinéma ont un pouvoir lacrymal aussi fort que le chœur des femmes hurlant autour d’un puits pour rappeler des profondeurs de la terre l’âme d'un enfant agonisant...
je ne pense pas etre plus sensible qu'un autre mais je n'ai pu m'empecher de pleurer en visionnant ce film, il y a tellement de bonté la dedans ...
Ce film est, avec L'idiot et les Sept Samouraïs, sans doute le meilleur de Kurosawa
Kitano disait que d'un bon film il suffisait de ne retenir que 10 images pour en connaître la valeur. Chaque plan de celui-ci est tellement impeccable, étudié avec tant de minutie, qu'on aurait bien du mal à choisir 10 images parmi toutes celles de ce chef-d'oeuvre de l'esthétique. Kurosawa avait dans sa jeunesse commencé par être peintre, il n'y a donc rien d'étonnant à cela. La mise en scène est très théâtrale, et chacune des minutes qui composent cette oeuvre majeure est magnifiquement filmée. Le décor ne change presque pas, mais à aucun moment on ne s'ennuie, et la seule scène "d'action" (fabuleuse, d'ailleurs !) est tout à fait bien intégrée au reste du film. Il y a aussi à de nombreux moments un jeu d'ombres et de lumières absolument formidable - cf. le rai de lumière qui éclaire les yeux d'Otoyo, la jeune fille battue).
Ce film en deux parties parle du dévouement et de l'humanisme, des injustices que font les hommes et le destin, au travers des médecins (et des malades) d'un hospice. L'ironie du sort, c'est que ce film laissa Akira Kurosawa épuisé et malade !
Mifune interprète à merveille le médecin tyrannique (il avait d'ailleurs gagné un deuxième Prix d'Interprétation à la Mostra de Venise, chose unique - il en avait déjà obtenu un pour "Entre le ciel et l'enfer"), mais je le préfère quand même sans la barbe... :-)
Les autres acteurs sont aussi totalement parfaits (il y a même une petite apparition de l'immense Takashi Shimura !)
La musique de Masaru Sato est très bien, et rappelle à certains moments la cinquième et la neuvième symphonie de Beethoven.
En bref, ce film m'oblige à faire usage de pleins d'adjectifs et de superlatifs trés mélioratifs, et fait partie des chefs-d'oeuvre que vous DEVREZ sauver si vous êtes le dernier survivant de la troisième guerre mondiale. Achetez-le de toute urgence, si vous ne le possédez pas encore - on ne sait jamais, une catastrophe ça peut vite arriver ! ;-)
Le juste
Je pense que tous les superlatifs ont dû être employés pour décrire ce chef d'oeuvre réalisé par un grand monsieur qui fait ici une fois de plus montre d'un immense humanisme. Akira Kurosawa envisage l'être humain avec contemplation, ce mot si souvent employé lorsque l'on parle du grand cinéma japonais, dans ce film il montre le purgatoire humanitaire dirigé par un homme d'apparence bourrue, un Barberousse magnifiquement interprété par Toshiro Mifune (peut-être le rôle de sa vie), un lieu où les vies viennent s'éteindre après avoir avivé leur dernière flamme, il montre les rapports de cette homme avec son entourage qui l'envisage comme une entité, comme un ultime recours, une sorte de dieu finalement.
Une nouvelle fois le profond humanisme du maître ressort avec une grande réussite dans cette hymne à la vie qui parle de la mort.
Fin d'une époque
(cette critique remonte à quelques temps. En revoyant les films de Kurosawa d'avant Barberousse, un étrange sentiment m'a prit à la gorge. J'y voyais une certaine exaltation du Bushido ou le samourai serait le gentil guide pour un peuple qui en a bien besoins. J'ai donc fais des recherches. Et j'ai découvert qu'Akira à effectivement été accusé par certaint critiques et journaliste de cela. On a dit au Japon que Kurosawa à été blessé et qu'il a tenté avec Barberousse de s'amender. Ensuite, il ne reviendra plus jamais à l'héroisme du type "Samourai".
La première partie montre un bien un docteur de la classe des samourai en tant que hero. Mais la deuxième partie laisse la place au peuple.. un peu trop poussé parfois... mais bordel, le Tohoscope, la composition de l'image.....)
Ce film marque un tournant dans la carrière de Kurosawa.
En fait, Kurosawa à comme qui dirait 3 périodes en terme de style de film ou en terme technique. L'avant Mifune, la période Mifuno-hroique et la période Humaniste-non-linéaires. Ou alors, la période avant-Tohoscope, la période Tohoscope, l'après Tohoscope (couleur et format "quasi TV").
BArberousse est un film pivot. Un films pleins de "derniers".
À partire de 58, Kurosawa tournait en Tohoscope. Un maitre du Widescreen. En effet, Kurosawa est l'un de ces réalisateurs dont on se souviendra pour sa maitrise et son utilisation Total du widescreen. Et Red BEard est l'aboutissement de cette maitrise. La beauté des plans est à couper le souffle. Qu'il tourne des films d'aventures avec des décords naturel grandiose, des chateaux et des armée (Hidden Fortress) ou qu'il se concentre sur un huis clos (Hight and Low, Red Beard), il utilise toutes les possibilitées du Tohoscope. Comme on dit en anglais, il remplis les "Frames" et nous donnes des compositions précise.
Après Barberousse, il utilisera un format beaucoup plus "TV friendly". Un format qui peut passer autant au cinéma qu'à la télé.
C'Est aussi le dernier film en noire et blanc. Et vous remarquerez que sa technique changera. Il s'occupera d'avantage des compositions de couleurs qui occuperont une places que les mouvements de caméra ou les compositions de plans occupaient auparavant.
C'Est ensuite le dernier film dit "héroique". Dernier film de héro plus grand que nature. En fait, avec le départ de Mifune, comme le remarque plusieurs analystes, les films de Kurosawa ne seront plus porté par des personnages ludique, grandiose, héroique, Grand. Et ils perdront aussi leurs attraits commercial au JApon. Kurosawa dailleurs, ne suivra plus une ligne narrative-directrice aussi claire. Souvent, les films seront constitué de vignette. Bien sur son dernier film, Maddadayo nous présente un personnage centrale proche de l'héroisme. Mais ont ne peut dire qu'il s'agisse d'un film de héro au sens propre.
En fait Barberousse se compose the deux partie. La deuxième partie annoncant les futures Kurosawa. Si la première partie suivait les 2 docteurs, la dexuième pourrait se comparer à Don Quichotte. Barberousse est une figure "emblême" en arrière plan, alors que nous suivons d'autres personnages. Je dis Don Quichotte, car souvenez vous, le premier roman, en deuxième moitié ne racontait pas vraiment les aventures de Don Quichotte mais celles des clients de l'auberge.
Le fameux combats martial sera quand à lui le dernier moments de violence ludique, héroique et cathartique.
Kagemusha et Ran ont une violence tragique, peu agréable, sombre, représentant l'idée que Kurosawa à de la violence.
Kurosawa n'a jamais vraiment aimé la violence au cinéma.
Sauf Ran et Kagemusha, il ne tournera plus de violence. En fait, Barberousse est le dernier film avec une scène d'action.
Kurosawa n'a jamais caché qu'il n'aimait pas les chambara.
Le duel de rashomon est réaliste, pathétique et sans éclat.
L'unique duel des 7 samourai est "beau". Et on peut se demander si ce n'est pas une concession aux gouts du publique. Mais en fait, il est nécéssaire. Pour démontrer l'habilité du Ronin. Et si le duel est filmé de façon "mythique", c'est pour nous faire comprendre l'admiration que portera le jeune ronin à ce bretteur. Il doit donc fasciner le publique.
Vous remarquerez que les films suivant n'auraont pas de scènes de chambara (peut-être le duel de baton dans Hidden Fortress). Et Yojimbo.. Ah Yojimbo. Une tentative de Kurosawa de ridiculiser l'image du yakuza véhiculé par les films de Jirocho (films de yakuza situé à l'ère Edo racontant les aventures de Jirocho, un Oyabun héroique, gentil et digne deRonin des bois). D'ailleurs, la violence de Yojimbo est très parodique au début et le duel final est.. sincèrement pas très interessant. Quand à Sanjuro, c'est un film de commande et le duel finale, une blague.
Kurosawa n'est pas loin de croire que la violence au cinéma à mauvaise influence. Donc, si le combat de Barberousse est héroique et graphique, aussitôt terminé, Kurosawa nous ramène à la réalité en nous montrant la douleurs. Et Barberousse d'exprimer des regrets.
Mais ne vous en faites pas. En fait, je sais bien que plusieurs voudrait (oui vouloir au lieu de voir) que Kurosawa soit le Maitre du chambara. Et en tant que fan du genre, bien sur je ne crois pas que le cinéma violent me transformera en tueur. En fait pour être plus précis, que Kurosawa ne veuille pas faire de films de sabres n'est pas grave, car d'autre le font mieux que lui. Donc, les fans de sabres n'ont pas à être triste, car les contemporains de Kurosawa ont faient pleins de chambara plus juteux. Donc, lorsque l'on admet qu'akira n,en est pas le spécialiste, on peut trouver son plaisire ailleurs et se dire que ça prend de tout.
Oui, je suiscontent que des réalisateurs veuillent contester, révolutionner, faire différent des autres films.
Par contre, si tout le monde faisait du Kurosawa, ça deviendrait lassant. Car il faut bien le dire... Akira Kurosawa est un moraliste.
En effet... Si il croit que les films de sabres ont mauvaise influences, il est donc logique qu'il pense qu'un film "humaniste" aura une bonne influence.
Barberousse est un film d'enseignement. Il prêche.
Ce sera à mon avis, un des derniers sermonts totalement efficace de Kurosawa.
Rashomon était à mon avis, une totale réussite. Car Kurosawa démontrait. La fin, tout en délivrant un message simple, utilisait un concepte subtile. Il nous montrait "porquoi il fallait avoir confiance".
Après Barberousse, Kurosawa ne fera plus de films de genre. Par là, je veux dire qu'il ne suivra plus une ligne droite narrative suivant un héro.
Il fera souvent des films constitué de vignettes. certains comme Rêves ne suivront ne proposeront même plus d'Histoire. Les divers vignettes-rêves pouvant être vue dans n'importe quelle ordre.
Les films suivans de Kurosawa s'efforceront de proposer des personnages humains. Moins flamboyant. Et à mon avis, ils sombreront souvent dans la caricature car l'idée que Kurosawa à des humains est parfoit d'une simplicité totue naive. Comme le "bon sauvage" de Derzou Ouzala. Ou le vieux sages du dernier rêves de Rêves.
Bien sure, je ne suis pas dans la tête d'Akira. Donc, je ne peux savoir si la perte de Mifune est responsable de cela.
Mifune fait partie de ces acteurs plus grands que nature. Comme un certains Gerard qui occupe toute l'écran, qui est tellement présent, qu'il avale parfois le personnages.
Au JApon, il y avait Shintaro Katsu (qui devait être la vedette de Kagemusha et qui à rencontré Mifune par exemple dans Zato vs Yojimbo et Ambush - le Yojimbo 4).
Pourquoi Mifune est partie? J'ai entendu moult rumeurs.
Mais à la fin de leurs vie respective, ils sesont lancés mutuellements des fleurs. Mifune disant que Akira était le meilleur réalisateur avec qui il a travaillé et Akira dira que Mifune était le meilleur acteur avec qui il a travaillé.
La seule chose claire, c'est que la fin de la colaboration ave Mifune, annonce un changement. Kurosawa délaissant le cinéma dit Populaire. Non pas que les films suivant seront des films expérimentaux ou intello. MAis ils n'auront plus le succès des films de Mifune au Japon. Car il fau savoir, alors que Kurosawa est célébré comme n auteur en Occident, au Japon, on le considerait comme "le gars qui fait les films d'aventures avec Mifune". Et il faut bien le dire, des films comme Hidden Fortress, c'est du cinéma d'aventure.
Kurosawa aura des difficulté à trouver du financement pour ces prochains films.
À mon avis personnel, comme je le disais, j'aime qu'il existe des réalisateurs qui remettent en quetion le cinéma.
Mais j'aime les chambara. Comme tout le monde, avant que croyais que Kurosawa était le spécialiste du films de sabres et que c'était ça le films de sabres. Maintenant que je connais ce qu'est le chambara typique, je comprend les positions de Kurosawa. Bien sur, je n'embarque pas dans sa logique. Car j'Aime autant le film de sabres typique que les films d'Akira. Alors que lui... Donc, ce n,est pas graves qu'il n'en soit pas le spécialiste. Je ne perd rien, vu que je peux me taper des Zatoichi quand je veux.
Par contre, je trouve dommage au fond de moi même la perte du Widescreen par exemple. La perfection de l'utilisation du Tohoscope dans ses films, est si grandiose, je ne peux que le regretter.
Peut-être est-ce question de goûts, mais bien sur je préfère le Kurosawa d'avant Barberousse.
Donc, je donne un "5" pour la technique, la double stucture narrative (Linéaires et non-linaires), la composition de l'écran, ...
Kurosawa la fin de sa carrière, deviendra de plus en plus "professeure".. Un genre de Barberousse en fait....
quasi parfait
tout a deja été dis par d'autres.
d'un point de vue subjectif (oui je sais je donne que des avis jamais de critiques constructives...)
on s'ennuie pas une minute pendant ses 3h.
je ne mets pas 5 pour autant car bcp trop humaniste à mon gout on dirai qu'il nous pointe du doigts en disant "regarde bien,et j'insiste bien 50 fois dans le film,soit comme mon personnage de barberousse sans defauts,parfait gentil et tellement compatissant" c'est gavant à force.
mais bon c'est tellement bien fait,j'ai même faillit pleurer quand les femmes crie dans le puits j'avoue ;-)
Le dernier héros de Kurosawa
C'est la fin d'une époque. Depuis le début de sa carrière, jusqu'à Barberousse, les films de Kurosawa avaient toujours des personnages capables de se surpasser, de réaliser des choses qui étaient presque impossible. Barberousse est le dernier héros de Kurosawa (et le dernier film de Mifune avec Kurosawa) et c'est grand, comme le cinéma de l'Empereur. A noter, la scène d'anthologie où Barberousse casse bras et jambes dans tous les sens.
Extraordinaire
"Barberousse" fait partie de ces films qui m'ont profondément touché. La gestion du pathos est fantastique, à savoir toujours juste et aidée par toute la maitrise d'un grand cinéaste et de toute son équipe. Je retiendrais surtout la relation entre Noboru Yasumoto (le jeune médecin) et Barberousse puis celle, bouleversante, entre le premier cité et Otoyo (gamine au passé douloureux et promise à un avenir sordide). Deux relations fonctionnant en miroir en illustrant la capacité de chacun(e) à changer via la résilience, la transmission des savoirs (faire/être), l'empathie, l'altruisme et la réflexion. Se soigner en soignant autrui, corps et âme. Aussi difficile parfois, qu'intelligent.
13 septembre 2020
par
A-b-a
Humanisme
Pour moi, c'est le film en noir blanc qui restera sur son curriculum vitae, qui est déjà impressionant. Avec ce film, il a réussi à nous faire skotché dans notre siège pendant trois heures, je dis bien trois heures. Barberousse doit en partie, sans nul doute, à Toshiro Mifune qui épatant et moins exubérant qu'à son habitude, à la limite de l'ascétisme. Mais, cela reste Kurosawa qui donne le ton avec ses plans à la fois gigantesque inspiré de Ford, minimaliste et naturaliste. Ce qui ressort de l'oeuvre "Barberousse", c'est le mot "Humanisme" ; qui sera le fil conducteur de tous ces films dont celui-ci en est l'incarnation. Ce n'est pas pour rien que des gens comme Spielberg, Lucas, Coppola et Eastwood le tiennent en haute estime. Bravo l'artiste.
Kurosawa à l'apogée de son art
Durant ces trois heures moins des poussières de bobine, Kurosawa sera parvenu à nous subjuguer, nous tirailler entre émotion, amusement et plénitude. Rarement film aussi long n'aura été aussi passionnant, cela semble assez rare pour le souligner. Production colossale de par son budget et sa réalisation,
Barberousse se place au rang des plus beaux chefs-d'œuvre du sensei, au même titre que
Les Sept Samouraïs,
Rashomon et
Vivre.
Barberousse n'est porteur d'aucun véritable message, il est juste le formidable portrait d'un jeune étudiant en médecine quelque peu rebelle (magnifique interprétation d'Yuzo Kayama) qui va peu à peu s'attacher à la clinique de fortune dans laquelle il fut d'abord affecté de force, fasciné par le fort tempérament du médecin chef que l'on surnomme Barberousse. Toshirô Mifune nous livre peut-être sa plus remarquable performance dans la peau de ce personnage haut en couleurs, dont l'apparence bourrue, voire rustre, cache un être pétri de bonté et de dévotion. Pourtant, Barberousse a aussi ses défauts, en témoigne la scène où il n'hésite pas à brutaliser un peu trop rapidement une bande de bons à rien qui l'empêchaient d'exercer son travail. Lui-même reconnaît alors ses torts non sans une certaine maladresse, ce qui démontre que nul n'est parfait. En ces moments-là, Kurosawa ne sombre jamais dans la mauvaise fable moralisatrice, car il fait montre d'une justesse parfaitement pondérée et met pleinement en exergue sa plus grande qualité: son humanisme.
Un humanisme tel que celui-ci, aussi tangible et aussi sensible, on le trouvait déjà dans l'extraordinaire
Vivre où un vieil employé de bureau décidait de tout mettre en œuvre pour aboutir à la construction d'un parc de jeux destiné aux enfants avant de décéder d'un cancer incurable. Ce fait d'atteindre une dignité véritable, cette découverte d'une nouvelle existence, se retrouve dans
Barberousse, éprouvée par le personnage du jeune Dr Yasumoto dont la présence est finalement bien plus importante que celle du Dr Kyojio 'Barberousse' Niide dans le déroulement de l'action. Yasumoto va passer du stade de petit apprenti frustré et rétif à celui d'un homme transformé par la foi d'un autre homme, plus chevronné dans le métier comme dans l'esprit. Il va également se prendre d'affection pour une jeune adolescente tirée des griffes d'une vieille femme vile et cruelle qui lui infligeait de mauvais traitements. À l'arrivée, Yasumoto ne voudra plus quitter la misérable clinique de Barberousse, délaissant le prestigieux avenir professionnel qui se présentait devant lui pour vivre comme il le souhaite désormais, de façon rudimentaire mais plus heureux que quiconque. Il est étonnant de constater à quel point le cinéaste maîtrise l'évolution des sentiments des personnages qu'il met en scène parfois, voire souvent avec le simple pouvoir de l'image. Comme quoi, il n'y a pas toujours que la littérature qui puisse exceller dans un tel domaine; de grands auteurs du septième art y sont également parvenus.
Tourné en Tohoscope,
Barberousse jouit d'une réalisation ambitieuse et imposante, dans laquelle transparaît une fois n'est pas coutume le génie visuel et technique de Kurosawa. Les plans fixes se font plus rares qu'auparavant chez le sensei, laissant place à une mise en scène plus hollywoodienne, autrement dit plus mouvante et spectaculaire. Cette occidentalisation se retrouve dans les thèmes musicaux du film, exclusivement composés de musique classique – au demeurant magnifique –, mais également dans le traitement de l'histoire, à la fois plus ample et fluide que par le passé. Voilà sans doute pourquoi de nombreux inconditionnels du sensei mettraient plus volontiers sur un piédestal une œuvre telle que
Les Sept Samouraïs. N'en déplaise à ceux-là, il fallait probablement une approche technique de cet acabit pour en traduire toute la richesse et l'ambition. Hélas, le film fut un échec retentissant pour Kurosawa, ce qui amena la résiliation de son contrat avec la société de production Toho et des années ultérieures peu fructueuses, notamment en regard du bide de son premier long-métrage en couleur
Dodes'kaden. Le flop commercial de
Barberousse ne pallie toutefois en rien son étoffe, à défaut de lui avoir ouvert les portes de la reconnaissance qu'il méritait. Œuvre somme de la filmographie de Kurosawa, ce magistral conte humaniste ne nous offre pas moins que cent-soixante-dix-sept minutes de pur bonheur.
Médecin malgré lui
"Barberousse" devait constituer LA oeuvre ultime dans la filmographie de son réalisateur, l'oeuvre de toute une vie d'un réalisateur au sommet de sa gloire...
Il en vint bien évidemment tout autrement.
Suite à la fin de sa précédente trilogie officieuse de polars ("Chien enragé", "Salauds dorment en paix", "Entre ciel et enfer"), KUROSAWA reprend le concept d'autres séries : celle de la misère ("Les Bas-fonds" et son futur "Dode's Kaden") et de la médecine ("Ange Ivre, "Duel Silencieux").
Afin de rentabiliser un peu que ce soit un budget à l'origine déjà très élevé, le réalisateur accepte de mettre à disposition ses décors autant pour els besoins de son propre film, que pour celui d'une autre production de son crû (il y sera scénariste, producteur et monteur), "Sugata Sanshiro", réactualisation de ses deux premiers films.
Cet amortissement sera loin d'amortir le colossal budget en fin de tournage de son "Barberousse" : plus de deux ans de travail, nécessitant entre deux et cinq caméras en même temps, jamais encore aucun autre film aura coûté autant - et perdu autant en fin de carrière. Ce premier contrecoup scellera le premier destin de la carrière du talentueux réalisateur.
Non seulement aura-t-il peine à pouvoir enchaîner d'autres tournages, mais aussi se brouillera-t-il à tout jamais avec son acteur fétiche, Toshiro MIFUNE. Celui qu'il avait contribué à lancer en lui confiant un rôle important à contre-emploi dans ses "Ange Ivre" et "Duel Silencieux" avait désormais atteint un tel statut de célébrité, qu'il n'avait cure des directions d'acteur et jouait selon un même schéma.
S'il est regrettable, que leur riche collaboration se termine effectivement à ce seul film, force est de constater, que MIFUNE n'a saisi toutes les nuances de son riche personnage.
Finalement personnage principal avant celui du jeune médecin, son imposante carrure et prestance cache pourtant de nombreuses fêlures et cicatrices. MIFUNE ne le joue que dans la sauvagerie d'un docteur battant, se bagarrant avec ses adversaires (au sens figuré) et dépouillant de riches marchands pour pouvoir traiter les pauvres de façon équitable.
C'est également là que le film souffre de parties inégales : après l'éducation du jeune médecin, qui est un véritable morceau de bravoure cinématographique, la suite ne peut tenir les promesses du début. Certes signe distinct d'une certaine idée de mise en scène de la part de KUROSAWA en cette étape de carrière, l'inégalité des parties est trop énorme pour tenir en haleine jusqu'au bout.
Aussi se perd-il en un amas de bons sentiments ne pouvant éviter un certain pathos et manquant d'humanité. A force de vouloir faire "trop" bien, KUROSAWA perd de son authenticité et la fin ne ressemble qu'à du papier glacé un brin trop lisse.
Il n'empêche, qu'il s'agit d'une véritable oeuvre monumentale, une anthologie digne du seul maître du Cinéma auquel peu de ses confrères puissent prétendre ne serait-ce qu'une seule fois au cours de leur carrière.
Il n'empêche que pour du KUROSAWA, cela reste en deçà de ses meilleurs - ou de ses plus personnels.
une interminable fresque médico-sentimentale
En 1964, Robert Escarpit publiait "Le Littératron", parlant d'un ordinateur capable d'analyser et de produire des textes, et que l'on testait en lui faisant produire, entre autres, "un gros roman médico-sentimental du genre Cronin-Slaughter-Soubiran :
A l'ombre des stéthoscopes en fleur".
Oui, bon, il y a la scène de la folle, et celle du puits, et d'autres morceaux de bravoure.