Une mise en abyme du genre que pour mieux lui rendre hommage
Il y'a de ces films qui vous laissent pantois. Généralement, c'est plutôt de la consternation face à des daubes en puissance mais l'inverse peut aussi se produire quand on a l'impression qu'un film a été spécialement été créé pour vous et personne d'autre, des films qui qui vont s'imprimer à long terme dans votre chair et votre esprit et il est clair qu'entre moi et Art Museum By The Zoo, c'est quasi un amour cinéphilique.
Ces dernières années, il est fréquent d'entendre des gens se plaindre du comportement de leurs contemporains lors de projections de films dans des multiplexes. Car il faut bien se rendre compte que vous trouverez toujours une faction de personnes pour rire devant L'Humanité, Le Soldat Ryan et cie. On vit à une époque où le cynisme a évolué et imprègné les mentalités et c'est sans doute de ce facteur qu'a tenu compte la réalisatrice Lee Jeong-Hyang pour son premier film. "Comment a notre époque peut-on encore raconter une pure histoire d'amour aux gens d'aujourd'hui?": voilà la question qu'elle a sûrement du se poser. La réponse viendra tout naturellement de la part de Shim Eun-Ha qui aime à cadrer et regarder sa vie de tous les jours au format cinéma ce qui lui donne une vision différente des choses. On sent d'ailleurs une identification totale entre la cinéaste et son personnage à l'écran, cette projection d'elle-même renvoie à toute la mécanique du film basée sur la mise en abyme qui se joue à plusieurs niveaux. Dans un premier temps, Art Museum By The Zoo présente deux personnes ordinaires avec leurs tracas quotidiens et qui constitue le public-cible de ce film, l'écriture des personnages est à la fois réaliste et stéréotypé, de la même façon que les séries télés populaires américaines genre Ally Mc Beal propose des personnages haut en couleurs mais auquel on finit toujours pas s'identifier à un moment ou un autre car il y'a toujours cette part d'authenticité et de vécu dans les situations et les dialogues. A première vue, l'opposition classique entre les deux personnages peut apparaître comme du déjà-vu mais c'est une fausse impression car avant tout, le film met en scène deux visions du monde et du cinéma romantique: Shim Eun-Ha/Lee Jeong-Hyang représentant un idéal amoureux totalement désuet et irréaliste se heurte violemment au pessimisme foncier d'un Lee Seong-Jae amer et cynique qui porte un regard critique sur le genre(comme lorsqu'il fait remarquer à Shim Eun-Ha qu'il n'y a aucune scènes de sexe dans son scénario alors que cela fait partie de la vie et de la réalité de tous les jours). Cette distanciation par rapport au genre qu'elle est sensée desservir amène Lee Jeong-Hyan à couper court aux critiques et apporte un mélange de premier et second degré salvateur mais insidieusement, elle introduit une seconde mise en abyme qui fera basculer, à la manière du personnage de Lee Seong-Jae, les détracteurs vers leur propre idéal amoureux...
Car même si Lee Seong-Jae se définit comme un être irascible et hautain, la manière dont il se fait lui-même froidement larguer par sa fiancée aura de quoi le remettre à sa place. Par dépit et en attendant son retour à l'armée, il va écrire avec Shim Eun-Ha Art Museum By The Zoo, ou autrement dit: la cohabitation entre le caractère brut animal de l'un et le caractère artistique de l'autre. Ce script deviendra une oeuvre à part entière dans le film où ils décrivent eux-mêmes leur propre situation en se basant sur leurs amours respectifs (joués par l'immense Ahn Sun-Ki et Song Seon-Mi) dans la vraie vie. Chacun ayant leurs désillusions respectives, ils en viennent tout naturellement à projeter leurs fantasmes sur ce récit naïf qui accumulent tous les gimmicks du genre. A ce stade-ci, je ne peux m'empêcher de toucher un mot sur la réalisation du film qui est fabuleuse, non pas parce qu'elle regorge de plans renversants de technicité mais car il en découle un vrai amour du Cinéma avec un grand C de la part de Lee Jeong-Hyang(la scène de ballade en vélo en trois temps entre Ahn Sung-Ki et Song Seon-Mi en est un bon exemple). Il est clair que l'influence américaine est omni-présente dans ce film mais au contraire d'un Ryu Seung-Wan, elle a complètement digéré ses influences pour en ressortir un produit fini qui trouve parfaitement sa place face à ses homologues anglo-saxons. S'ajoute à ça une musique variée mélangeant chansons entêtantes, jazz et musique orchestrale qui rajoute encore plus à l'universalité du film et on se dit que ça aurait très bien pu se tourner à New-York ou Europe, le résultat aurait toujours été aussi puissant. Je terminerais cette petite parenthèse en saluant bien bas le directeur de la photo qui propose une somptueuse photo aux teintes automnales pour les scènes fictionnelles entre Ahn Sung-Ki et Song Seon-Mi. Finalement, le plaisir indéniable qu'on a aussi à regarder Art Museum By The Zoo, c'est celui de le voir des personnages évoluer devant nous et se sortir de leur propre stéréotype pour devenir des personnes uniques et à part entière. Un effet qui passe de nouveau par la mise en abyme où Shim Eun-Ha découvrira qu'il est elle est réellement via divers supports et le film trouve alors sa conclusion de façon à la fois simple et magnifique.
Drôle, tendre, intelligent, touchant, sublime: voilà les adjectifs qui me viennent à l'esprit pour qualifier cette petite perle de cinéma qui assure la digne descendance du culte Quand Harry Rencontre Sally.
D'autres critiques pour ce film:
1,
2,
3
17 septembre 2002
par
Alain
Comme on en fait pas
Jamais vu un truc pareil auparavant ; ça parle des comédie romantiques tout en en montrant une. Uns femme écrit un scénario, et est aidée ensuite par un homme ; ces deux personnes ont un avis complètement différent sur le genre ; mais c'est de cette guerre de neurones et de ces prises de tête que naissent des idées claires, mélange du réalisme commercial de l'homme face au réalisme innocent de la femme, alors qu'elle seule n'arrivait pas à faire avancer son histoire. Le film casse comme ça pas mal de clichés pour arriver à une histoire assez naturelle, même si le début parait un peu surréaliste. Les scènes où ils imaginent leur histoire sont magnifiquement interprétées par Ahn Sung-Ki et Song Seon-Mi, qui créent une sorte de rêve en opposition à la relation des deux personnages principaux
Pour parler de ces deux personnage, l'interprétation est impeccable ; Shim Eun-Ha est vraiment une des meilleures actrices de Corée, et je me demande vraiment pourquoi elle n'a pas fait de film depuis La 6ème Victime, car je suis toujours impressionné par sa prestation de Christmas in August (pour lequel elle a reçu une récompense). En outre, pour Lee Seong-Jae, j'arrive jamais à me rappeler dans quel film il joue, tellement sa façon de jouer change entre chaque film ; il rentre bien dans ses personnages et c'est encore bien le cas ici, rien à voir avec le loubard de Attack The Gas Station. Les deux acteurs ensemble arrivent à bien faire passer toutes les émotions entre drame et humour (dans ce cas là, je suis content d'avoir vu une très belle comparaison complètement gratuite dite par Shim Eun-Ah, le genre de chose que j'attendais depuis longtemps au cinéma mais qui n'arrive jamais). Très bon duo, à ranger dans la même catégorie que Jeon Do-Yeon et Choi Min-Shik (Happy End), et j'estime que c'est un très beau compliment.
Au final, un film très beau et agréable à suivre, avec son scénario malin et ses deux couples d'acteurs excellents.
Petit art
Art Museum by the Zoo, c’est le savoir faire coréen en matière de comédie romantique, son charme et ses limites. A savoir une écriture scénaristique un peu plus élaborée que celle des concurrents hollywoodiens, des acteurs assez talentueux et subtils, une recherche de concepts originaux pour renouveler le genre. Pour un résultat final plaisant le temps du visionnage mais n’ayant pas le minimum de puissance cinématographique qui laisserait un zeste de souvenir sur la durée. Le gros point fort du film, c’est le jeu nuancé de ses acteurs, l’immense Ahn Sung Ki en tete. Quant à sa structure narrative, elle a le mérite de trancher avec les communications entre époques un peu trop vues dans le genre en Corée du Sud. Il y a certes communication mais c’est ici entre ce que vivent les apprentis scénaristes et la mise en images de leur scénario. Point permettant d'introduire une certaine dérision vis à vis de l’attente du public concernant les comédies romantiques.
Les disputes sur le scénario correspondent ainsi à la confrontation d’attentes de deux spectateurs ayant du mal à se mettre d’accord: l'une apprécie naivement le genre et ses clichés tandis que l'autre a un regard plus distancié sur le genre. Quant au « film » proprement dit, il permet aux deux scénaristes de projeter leurs propres problèmes sentimentaux dans le récit. Récit qui représente d'abord une antithèse du vécu des personnages pour finir par rejoindre leur vie. Idée pas inintéréssante dans l'absolu mais ces passages n'arrivent pas à donner de valeur ajoutée émotionnelle au reste du film. Quant au jazz et à la soul music, leur utilisation est cliché et convenue. Toujours au chapitre de la musique, on retrouve un gachis trop courant dans le cinéma coréen actuel : utiliser un score mielleux pour souligner des émotions que le talent des acteurs avait su faire passer subtilement. Quant à la mise en scène, elle est comme trop souvent dans le genre en Corée dans un entre-deux : un service minimum de sobriété trop sobre ne coulant pas le film mais ne le transcendant pas non plus.
Art Museum by the zoo comporte beaucoup de bonnes choses mais rien d'un minimum mémorable. Il est d'ailleurs dommage que le genre de la comédie romantique manque pour le moment en Corée de cinéastes avec assez de talent et de personnalité pour etre à la hauteur du potentiel cinématographique de leurs pitchs.
Superbement joué, très bien fichu et d'une intelligence rare: un film tellement parfait dans son genre que ça en gênerait presque certains.
"Art Museum By The Zoo" n'est pas un film fantaisiste: même si sa construction narrative en dualité lui confère une certaine originalité attachante, on a ici droit ni à des scènes d'action polychromes ni à des illustrations graveleuses destinées à relever la sauce, comme le sujet de départ pouvait le laisser entrevoir.
"Art Museum By The Zoo" n'est pas un mélo-miaulant: malgré son thème, il ne sort ni les violons lors des jolies scènes mais plutôt la trompette, et ne se masturbe sur aucun gros plan Leonien des visages pour figurer une émotion en carton-pâte pour à la place laisser, dans des plans larges mais très intelligement cadrés, les protagonistes évoluer, rêver, se toucher, vivre.
"Art Museum By The Zoo" n'est pas un film mettant dans une exergue ronflante les caractéristiques "audio" et "visuel" du cinéma: la réalisation, si elle est douce et intelligente (tout en se permettant quelques excellentes idées ci et là, j'y reviendrai), reste sobre, somme toute classique; la bande-originale, si elle est jolie, n'est guère alimentée que par les deux ou trois classiques yankees qu'elle ressort; le découpage quant à lui, rappelant celui admirable du "American Beauty" de Mendes, est excellent et donne un rythme quasi-diégétique aux choses filmées. Mais est-ce suffisant? non, bien entendu. Mais qui a dit que c'était tout?
Ce n'est pas tout.
"Art Museum By The Zoo" est un coup de dés intellectuel, une explosion intimiste, une démonstration de force scénaristique tant le schématisme et la banalité du postulat de base frôle, cotoîe, couche avec la formidable humanité du résultat, donnant l'impression au spectateur d'assister à son premier film d'amour.
Lee Jeong-Hyang, le réalisateur-scénariste, autant dire l'auteur, semble être parti d'une réflexion confondante d'évidence : tout est si simple, pourquoi faire compliqué? en ces temps de consommation intégriste et désincarnée, forte de légions de produits aseptisés donnant du "pain et des jeux" à un public-charnière en manque de chair fraîche, son film est un oasis, une oeuvre débarassée de tout artifice criard, ayant troqué le climax-assisté pour une myriade de bonnes idées (assurément, l'auteur a du y mettre son temps et tout ce qu'il avait - sur le coeur) lui donnant toute sa personnalité... sans ennuyer, sans réthorique, sans rien d'autre que de la pratique, à travers un instrument-témoin, la caméra.
N'est-ce pas Hitchcock qui disait qu' "il n'y a pas de mauvais sujet, juste de mauvais scénarios"? "Art Museum By The Zoo" démontre par A + B que la vie fût un jour ça, cet éternel leitmotiv entre un homme et une femme, puis le fût encore, et encore, jusqu'à ce qu'on l'oublie tant on était devenu blasés; et c'est pourquoi l'oeuvre est si précieuse: la simplicité avec laquelle l'évolution de chaque personnage se fait ressentir, avec laquelle leurs émotions transparaissent sans guidage lourdingue, avec laquelle l'amour avec un grand A s'installe dans la discrétion la plus totale, sans qu'on la voit venir, est si effrayante qu'elle en devient suspecte. Véritable antithèse du manichéïsme, la justesse du scénario dans son approche des rapports (pré-?) amoureux, d'une finesse rare, devrait à elle seule être un axiome célébrant le film de Lee Jeong-Hyang comme un des plus beaux films sur le sujet.
Après, la chance aurait pu mal tourner. Ce formidable potentiel, servi par une bande d'acteurs de seconde zone, aurait très bien pu sombrer illico dans les abîmes de l'auteurisme foireux. Ben malheureusement non: Shim Eun-Ha, qui m'avait été révélée dans le moyen "Tell Me Something", joue ici comme n'importe quelle actrice devrait jouer: parfaitement. Attachante, drôle, épousant la personnalité de son héroïne, lui donnant la vie sine qua-non à la réussite de l'ensemble, elle met en avant tout ce qu'elle a, et son duo avec Lee Sung-Jae est en harmonie totale (miraculeuse?) avec le film: ils ne sont pas particulièrement complémentaires car le manichéisme est ailleurs, ils sont juste un homme, et juste une femme, que l'amour changera ou fera oublier les défauts de l'autre pour transcender ses qualités. A ce titre, Lee Sung-Jae est lui aussi excellent, donnant en quelque scènes à son personnage de gros dur macho cliché la profondeur salvatrice (ses rapports à son ex-fiancée, sa retenue, la manière dont il interagît avec l'entité physique de Shim Eun-Ha, évoluant tout le long). Au rayon bonus, Ahn Sung-Ki est, quant à lui, toujours aussi exceptionnel malgré son rôle un peu ingrat.
Finissons sur "l'argument-marketing", pourrait on dire, de "Art Museum By The Zoo", c'est à dire sa construction en deux "mondes", le premier étant la dure et crasseuse réalité, faite de ruptures pathétiques, de rouleaux de pécu en guise d'oreiller ou de tasses cassées, et le deuxième étant le monde fictif que nos héros imaginent pour leur scénario-prétexte, fait de douceur classieuse, de retenue sépia, d'amour ricola. Le premier en bave et le second aurait pu ainsi compenser en mettant en relief toute l'impossibilité d'une relation humaine réussie s'il avait choisi la carte du pessimisme; au lieu de ça, il choisit judicieusement: chaque événement important du premier monde retentit sur le deuxième, où une solution s'y trouve, rapidement transférée sur le premier, et ainsi de suite. Chaque vérité absolue, éternelle quête de jeunesse, se prend un rateau dans le deuxième monde, qui demande au premier de se contenter de ce qu'il a, c'est à dire la vie, et c'est déjà ça, semble t-il lui dire. Le film touche à sa fin, l'amour est palpable dans les deux mondes, plus réel dans le premier, plus symbolique dans le deuxième, les couleurs du deuxième monde se fondent dans celles du premier monde, les héros s'entrecroisent, la réalité ne dépasse pas la fiction mais la rejoint, et c'est à cet instant qu'on se dit qu'il n'y avait ici pas une once de fiction... et que le spectacle magnifique et magnifiquement simple auquel on vient d'assister le temps d'une séance peut-être le spectacle de notre vie à partir de demain matin. Après avoir largué, ou s'être fait larguer... ;)
Tous les arguments évités ici sont présents dans la critique très juste d'Alain, qui m'a rassuré après avoir lu les autres, mauvaises, n'ayant visiblement pas compris grand chose au film.
"Art Museum By The Zoo" est donc un très grand film sous ses extérieurs menus, une véritable réflexion sur l'amour qui aurait mérité le titre du célèbre film de Lelouch tant il tient la comparaison avec n'importe quel homologue, mais aussi met en avant les talents faramineux d'une poignée d'artistes que l'on est en droit de remercier pour un tel chef d'oeuvre. Korea banzai!
bon film
Finalement, c'est un bon film que voilà. C'est une histoire assez basique, mais ça le rend bien, donc on ne s'ennuie pas du tout.
Part contre, c'est vrai que c'est pas marrant du tout, mais c'est bien inscrit dans la fiche cinémasie : romance et pas comédie romantique.
Et autre chose à rajouter, c'est vraiment pas triste, pour les gens qui pourraient croire que c'est un film à l'eau de rose avec des larmes à n'en plus finir, ben c'est pas le cas.
Sinon, je ne connaissais aucun des acteurs, enfin il me semble. Mais ils sont bons.
Pas mal en fin de compte.
Quand Chul-Su rencontre Chun-Hi
La comédie romantique est un exercice de style périlleux : pour une réussite comme QUAND HARRY RENCONTRE SALLY, combien de sujets bâclés à la guimauve et à l’humour lourdingue ? Lorsque le cinéma asiatique se met au diapason, le problème reste identique puisque ce genre là a les mêmes critères de qualité universels.
Ce film coréen de 1998 a semble-t-il assimilé tous les bons côtés de la chose.
Cette rencontre fortuite entre deux être que tout sépare au départ et qui vont petit à petit s’apercevoir qu’ils ne peuvent plus se passer l’un de l’autre est un scénario typique mais pas d’une originalté particulière.
Alors pourquoi ça marche ?
D’abord pour la façon de raconter cette histoire, par petites touches, en restant en permanence un peu en retrait, sans gros sabots. Le scénario privilégie la pudeur aux démonstrations ou à l’hystérie, la réalisation suit dans le même style. Les plans sous la pluie sont là, mais sans en rajouter, les disputes entre les colocataires idem, et les moments de tendresse traités de la manière adéquate. Et surtout cette histoire n’est jamais caricaturale, mais au contraire parfaitement plausible.
Le choix du score musical a son importance, et si certains standarts anglo-saxons sont un peu de trop, la musique originale est parfaite de discrétion.
Le petit plus c’est aussi ce texte que Chun-Hi prépare pour un concours, une histoire d’amour qui vient se calquer sur la sienne, devenant un film dans le film qui résume les aléas pour rendre crédible une romance quand on a du mal à la vivre dans sa propre vie, et participe malgré tout à la concrétisation de celle-là. Cette partie est pleine d’ironie par ricochet, et le mélange final attendu très réussi.
Et bien sûr les acteurs sont impeccables : LEE Sung-Jae en pragmatique qui a les pieds sur terre mais qui vit très mal sa séparation, face à SHIM Eun-Ha, fille « décalée » aux idéaux un peu dépassés mais touchante. Ce couple fonctionne à merveille, c’est peu dire que la jolie Eun-Ha est lumineuse et attendrissante. Les deux comédiens de l’histoire inventée sont eux-aussi à saluer. Tous ces personnages sont des êtres vrais qui pensent et vivent devant nous, et non des pantins de comédie.
Un film léger, aérien, une véritable réussite à tous les niveaux, petite leçon d’écriture comme de mise en scène et d’interprétation. 1H40 de fraîcheur et d’émotion, tout en subtilité et demi-teinte, bref un joli moment de vie.
Le genre "romance" est décidemment LE domaine d'excellence des coréens
Bien que celui-ci ait quelques petis défauts par ci par là, il faut reconnaître qu'il remplit son rôle de parfait etit mélo où chaque personnage est émouvant, sur un fond d'histoire plus ou moins triste. Pour ceux qui aime ce genre, ce film est pour vous ;)
Une "mise en abîme" qui toucherait presque le fond...
Ce n'est pas un film sans intérêt, on peut y voir la très belle Shim Eun-Ha déambuler dans une tenue "djeun's" n'enlevant rien à son charme...
... mais devrais-je vraiment écrire une longue critique? Je pourrais me contenter de prendre celle d'Alain et ajouter "ne...pas..." à toutes les phrases. J'ai rarement été aussi étonné par une éloge de cinéphile. Possible qu'il y ait mis beaucoup d'ironie.
pour résumer:
Histoire: deux jeunes gens que tout oppose mais qui pourtant sont fait l'un pour l'autre sans le savoir. Original, non?
Scénario: cousu de fil blanc, mais bon... c'est un mélo.
Acteurs: ils en ont fait d'autres, ça se voit, et tant mieux.
Photo: c'est professionel, mais sans plus.
Musique: rien d'unique, serait adaptée à n'importe quel mélo.
A noter: Le parallèle entre la fiction du film et le scénario qu'écrit Choon Hee dans la fiction aurait pu être beaucoup plus riche et moins balourd.
C'est simplement un film qui n'ajoute absolument rien à un genre qui pollue le cinéma de Corée du Sud. Quitte à voir un mélo coréen, dégottez-vous "My Sassy Girl" qui, à défaut d'être bon, est plus pimenté, drôle, émouvant, et ... assumé.
En tout cas, je peux parfaitement croire qu'on puisse tomber amoureux de ce film, tous les mélos ont leur charmes, et les réalisateurs, des fleurs bleues à donner à qui peut les prendre. Il y a certainement un film que je défendrais moi aussi contre vents et marées. L'amour est aveugle, n'est-ce pas?
(Je suis ouvert à tout débat sur le sujet)