Regarde les femmes tomber
Il était presque inquiétant de ne plus voir aucune trace du fameux genre du film de fantômes à longs cheveux sales noirs, où le personnage principal devait enquêter sur les tourments d'une revenante revancharde pour tenter de lever la malédiction…Heureusement, que le marché du direct-to-video japonais (hyper-balbutiant depuis le début de l'année ceci dit) ne s'embarrasse guère des formules éprouvées et espère pouvoir compter sur une clientèle pas trop regardante (ou masochiste jusqu'au bout); et de nous servir cet ultime avatar en son genre, "Apartment 1303", bénéficiant même d'une sortie chez nos voisins italiens!
Le souffle de nostalgie bienfaiteur s'évapore malheureusement très vite, quand on se remémore – après une séquence d'introduction fort honnête – pourquoi on en était venu à tant détester le genre. Soit l'énième montée en ascenseur avec une drôle d'occupante taciturne, des longs cheveux noirs resservis à tous les plans de caméra, des peluches abandonnées et des cadavres dans le placard (dans le sens le plus littéral). De longs passages à vides entourent quelques séquences, qui se veulent chocs, dont des sonneries de portable avec des SMS d'outre-tombe et des corps qui tombent du haut du balcon d'un grande résidence (et manquent de peu la piscine). Le twist final se veut novateur, mais tombe à plat; et quelques séquences témoignent de la maladroite tentative du profit d'un éventuel succès de "Exte", mis au chantier au même moment avec des dreadlocks mortels s'accrochant un peu partout (et notamment autour du cou de leurs victimes).
Non, vraiment, le genre des "Ring"-alike est définitivement mort et enterré – et faudrait que les derniers des réalisateurs renoncent une fois pour toutes de le déterrer et de pisser ainsi dessus – en même temps, à quoi s'attendre de la part du réalisateur d'une bonne partie de la franchise des médiocres "Tomie"?!!
A noter tout de même quelques éclairages réussis du chef opérateur Kikumura Tokusho ("Ju-On 2 & 3", mais également "Cure" ou le "Midori" de Ryuichi Hiroki), un montage signé du talentueux Kakesu Shuichi et les prestations de Furuta Arata (paumé en inspecteur) et Nakagoshi Noriko (qui n'arrête pas, après "Strawberry Shortcakes", "For those we love" et une flopé d'autres titres remarqués en très peu de temps).
On aurait mieux fait, ne jamais la pousser, la porte de l'Appartement 1303 et de la refermer à tout jamais, comme en fin de film!!
méfiez-vous, un loyer pas cher cache toujours une arnaque
Je sais pas trop ce qu'il m'a pris ces derniers jours de me faire la filmo (quasi) complète de
Ataru Oikawa alors qu'il est évident que le bonhomme n'a absolument aucun talent et ses films aucune personnalité (j'en avais déjà vu deux d'entre eux, c'est dire jusqu'où je pousse la flagélation cinématographique).
Appartment 1303 c'est une nouvelle excuse bidon pour mettre des fantômes de petite fille dans les placards, usant jusqu'à la l'os un genre déjà battu et rebattu. Et
Oikawa aux commandes, c'est l'assurance d'acteurs de seconde zone visiblement pas du tout concernés par ce pourquoi ils sont là, d'une épaisseur psychologique sponsorisée par OCB et d'une réalisation au mieux passable - mention spéciale au cadreur, qui nous fait des caméras portées dignes d'un mariage filmé au camescope et qui s'avère incapable de nous faire un traveling compensé correct.
Le pire, c'est qu'on doit reconnaitre que c'est parfois (rarement) efficace et que
Appartment 1303 est sans aucun doute ce que
Oikawa a fait de moins mauvais. Avec un peu de bol et s'il continue à ce rythme, ce type nous fera un film correct dans 20 oou 30 ans.
14 janvier 2008
par
Epikt
J'ai passé un bon moment (je suis bon public, je sais) quelques effets un peu réussis et une actrice convaincante me suffisent!
Un post ring qui louche sur dark water, le talent en moins, mais j'ai envie d'être gentil ce soir, je met la moyenne!