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Angel Guts 1 : High School Coed

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Mohamed Bouaouina 2.5


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La Meilleure Façon de Commencer !

Nous sommes en 1978, la Nikkatsu survit depuis 1971 grâce à sa collection de films érotisés nommée "Roman-Porno". Mais depuis quelques temps, le déclin se fait vif à cause de parti-pris des dirigeants qui s'aventurent sur des terrains glissants. Notamment celui du Violent Pink, ces films extrêmement dérangeants sur le viol dont le cinéaste phare est Yasuharu Hasebe, cinéaste qui revendique son dégout pour le pinku. Après son polar Spillanien Les Liaisons Erotiques avec Yuya Uchida (plus tard remaké par Kôji Wakamtasu et transposé à Paris), il tourne un ultime Violent Pink (le road-movie cynique Raping !) qui marquera ses adieux au studio.

Mais revenons quelques mois auparavant, un jeune gekigaka, à peine trentenaire, publie dans le magazine Young Comics un roman graphique qui fera l'effet d'une bombe ! Son titre ; Tenshi no Harawata ou The Angel Guts. On y suit la rencontre entre un jeune zoku (motard) et une jeune étudiante dans un Tokyo au bord du chaos. Poursuite en motos, amitié trahie, amour impossible, tout pour un polar sombre, nihiliste, mais romantique.

Deux studios se font la guerre pour en faire l'adaptation ; la Toeï qui y voit un moyen de ressuciter son cinéma d'action, de le rajeunir (le studio vient de faire un énorme carton avec The Most Dangerous Game, propulsant au rang de star Yusaku Matsuda et a également entamé un cycle de films-véhicules pour de jeunes acteurs comme Hiroshi Tachi et Koichi Iwaki dans des rôles de bikers aussi violents que romantiques) et la Nikkatsu qui a besoin d'une oeuvre pour se refaire une santé. Ce sera la fabrique de Roman-Porno qui aura le dernier mot. L'adaptation se fera le plus rapidement du monde. Le scénario sera confié à un jeune assistant-réalisateur de talent ; Toshiharu Ikeda, qui y mettra toute la noirceur qui deviendra la marque de sa future oeuvre artistique. La réalisation doit initiallement être assurer par Hasebe, mais ayant claqué la porte des studios (il tournera pour la Toeï sa propre réponse au film de la Nikkatsu avec The Leather Jack), les dirigeants font appel à Chuseï Sone, un autre artiste chevronné et talentueux (il vient de tourner Sans Lien Apparent pour la prestigieuse Art Theatre Guild). L'équipe s'attache à être le plus fidèle possible au matériau d'origine. Mais le fait que ce soit originellement un projet pour Hasebe se fait méchament ressentir. On sent que malgré sa bonne volonté à faire un très bon film, Sone n'est plus du tout un habitué du pur cinéma d'action, que le travail d'adaptation d'Ikeda accuentue excéssivement la noirceur au détriment du romantisme amer, mais lyrique du gekiga (le personnage de Nami est litteralement sacrifié, même si le personnage le plus important reste le voyou Tetsuro) et les personnages ne sont pas aussi attachants que l'on espère (la faute à un casting qui manque de charisme, d'autant plus lorsque l'on apprend que la Toeï souhaitait donner le rôle de Tetsuro à Yusaku Matsuda et celui de Nami à Kimiko Ikegami). Mais restons juste et reconnaissons les brillantes idées de mises-en-scène (la scène du viol sur les chemins de fer) et de montage de Sone, comme le N&B quasi-brûlé dans certaines scènes (comme une photographie en perpétuel mouvement) donnant un côté experimental et fantastique au film (une sorte d'inversion des Blue Movies des 60's, notamment ceux de Wakamatsu, qui étaient en N&B avec des moments en couleurs).

Le film sera bel et bien un succès et il sera demandé de faire une suite, mais les autres tomes ne sont pas encore sorti qu'Ishii propose d'adapter d'autres histoires de son répertoire. Ce sera Red Classroom, toujours réalisé par Chuseï Sone et qui sera mille fois plus abouti, notamment grâce à l'écriture existentialiste de son auteur, ce qui manque au film précédent.

Mais pour quiconque aura lu l'oeuvre d'origine, il est plus que regrêttable que la suite du gekiga ne fût jamais adapté, promettant un véritable film noir où l'on suit la tragédie d'un anti-héros charismatique, qui du jeune délinquant des débuts deviendra, au fur et à mesure du récit, une sorte de justicier marginal pour finir en porte-flingue mélancolique attaché à un gang yakuza. Mais bon, les films sont les films et la suite cinématographique augurera des magnifiques perles peuplant l'univers très particulier, mais fascinant, de Takashi Ishii.

N.B. : La jeune actrice qui joue la petite soeur de Tetsuro porte le même nom dans la vie que son personnage à l'écran ! Un pur hasard du scénario.

14 février 2010
par Mohamed Bouaouina


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