Amis se cherchant
Version japonaise du fim américain Fighting Friends, écrit par le scénariste fétiche du cinéaste Noda Kogo, Amis de Combat -pour le très peu de minutes qui en reste visible aujourd'hui- porte la marque d'une période de l'histoire du cinéma où le cinéma japonais se cherchait encore une voix. La récente rétrospective Shochiku de la Cinémathèque permettait de constater à quel point bien des cinéastes de l'époque étaient dans le mimétisme d'un cinéma hollywoodien qui les fascinait. Admirateur de Lubitsch à l'époque, Ozu n'y échappe pas ici. Après un début évoquant timidement la veine néoréaliste avant l'heure de certains de ses muets à venir, le film perd en originalité au fur et à mesure qu'il avance, finissant en pastiche de Chaplin. Ceci dit, une certaine naïveté et quelques passages burlesques rendent ce "reste de film" regardable.
Burlesque Ozu.
Du fait de sa rareté, il est difficile de donner un avis bien penché sur Combats amicaux retrouvé en l'état de 15 minutes, sur les 75 originales. Il y a bien ça et là des éléments qui démontraient une nouvelle fois le côté burlesque de l'oeuvre et ses combats clairement amicaux à base de provocations et de giflettes, ou bien même cette séquence hilarante de l'oeuf "trop cuit". Il est clairement dommage de s'arrêter sur 15 minutes, car la désagréable sensation de regarder des "bouts" de films remontés à l'arrache finit pas agacer. L'amateur du cinéma d'Ozu période muette aura remarqué Watanabe Atsushi et Yoshitani Hisao, vraiment géniaux et charismatiques au possible. Combats amicaux avait tout de la comédie enlevée au possible, on se contentera au final de ces 15 petites minutes, les miettes d'un pain qui semblait bien succulent.
NB : la note est bien évidemment symbolique.
Querelles
(En l'état) court-métrage en pleine période de son influence des films américains, "Amis d'enfance" présage déjà par de nombreux points son "Où sont passés nos rêves de jeunesse" à venir.
Film bâtard de par le décalque de son modèle et de sa réalisation, ce n'est certainement pas le plus réussi d'Ozu - en même temps, le manque de certaines parties du film ne permet de pouvoir juger du film dans son ensemble.
Aurait-on porté aux nues "La Joconde" avec la moitié de son visage en moins?