L'autel de la mort
Après "Aquarium" (son segment dans "Shake, Rattle and Roll 2K5") et "Beneath the cogon", Rico Maria Ilarde continue à oeuvrer dans l'horreur filmé sur Digibeta. On perçoit même une véritable obsession de certains thèmes récurrents, telle la mutation des corps et l'éternel combat du Bien contre le Mal, que livre le héros contre des forces surnaturelles, mais également en lui. Anton n'est donc pas un héros, auquel on s'identifie facilement; c'est avant tout un tueur responsable de la mort d'un homme. Tout comme le Mal de ce film, issu de l'Histoire même du film et du croisement entre des croyances païennes et religieuses. Ce n'est donc pas tout à fait innocent, si le Mal se niche dans la cave (l'enfer), mais également le grenier (le "Paradis") de la maison…
Malgré toutes ces bonnes intentions et un scénario plus réfléchi, qu'il ne paraît au premier regard, "Altar" n'est pas un bon film. La faute à une réalisation plate, des acteurs tout sauf convaincants et des effets terriblement cheaps. Tourné en Digibeta pour des raisons économiques, "Altar" ne décolle malheureusement jamais de son image de "direct-to-video" américain (on pense notamment aux productions Full Moon, mais en plus fauché encore). Toute la première partie est terriblement plate et Ilarde tente vainement d'atteindre les 90 minutes obligatoires, en proposant des longues plages dialoguées, qui n'apportent absolument rien à l'histoire, ni aux personnages.
Ilarde est sans aucun doute un homme de talent – mais peut-être pas dans le domaine du cinéma.
