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Nightmare Detective

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 2.5/5

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21 critiques: 3.08/5



Xavier Chanoine 3 Un Tsukamoto gentiment barré, plombé par un casting médiocre.
Ordell Robbie 0.5 Casting pas à la hauteur et stylisation clinquante.
Ghost Dog 3.5 Freddy 12
Aurélien 3 Dissection des êtres
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Un Tsukamoto gentiment barré, plombé par un casting médiocre.

Tsukamoto explore avec son Nightmare Detective l'univers du cinéma d'épouvante classique, à l'approche très moderne. Si l'image s'est adoucie, oubliant la caméra noir et blanc et l'aspect granuleux d'antan, le cinéaste de Tokyo Fist ne s'est pas pour autant assagi avec le temps. Le cinéaste retrouve d'ailleurs le punch qu'on lui connaissait, en moins expérimental, mais toujours aussi brutal dans son approche du polar Tokyoïte moderne. Nightmare Detective est moderne, tout simplement, et reflète par moment hélas trop bien l'état de santé du cinéma japonais actuel, à savoir trop bancal. A aucun moment le dernier Tsukamoto convainc totalement, il y a toujours ces petits éléments pénibles qui plombent la franchise estampillée Tsukamoto : l'interprétation au premier abord, décevante et atrocement paresseuse prouve que Hitomi n'est pas une actrice mais bel et bien une chanteuse pop tombée un peu par hasard dans cette enquête déstabilisante, manipulée par un trio d'acteurs sans grande saveur non plus, entre un Mastuda Ryuhei poseur (infiniment plus troublant chez Oshima avec Tabou), un Osugi Ren complètement à côté de la plaque (une vraie marque de fabrique!) et un Ando Masanobu plus bleu que jamais, il n'y a bien que la performance très correcte de Harada pour sauver l'ensemble du naufrage; comme d'habitude rehaussé par la participation de Tsukamoto himself dans un rôle lui allant comme un gant, celui du détraqué, évidemment.

Nightmare Detective n'échappe donc pas au copycat pur et simple des mises à mort façon Nightmare on Elm Street, le meilleur Craven, pourtant si le cinéaste choisit clairement la facilité pour faire déguster ses protagonistes, sa mise en scène étonne une nouvelle fois par sa complexité et son sens du cadrage pas commun. La première séquence en vue subjective est alors une réussite absolue, montée de manière très saccadée et tenant la dragée haute aux meilleures productions des nineties, le succès d'une superbe alchimie entre le Tsukamoto indépendant (monteur, réalisateur, interprête, scénariste...) et son compositeur attitré Ishikawa Chu qui nous livre un travail sur la bande-son absolument stupéfiant, peut-être son plus complexe. On trouvera toujours à redire sur l'enquête souvent poussive, l'inutilité des clins d'oeil de bonne guerre aux Ringu-Like en début de métrage et cette étrange sensation d'être en face un MPD Psycho (photo, dynamique, polar/fantastique), mais la férocité Tsukamotesque l'emporte sur tout. Le colis arrive à destination avec quelques cornes, mais on ne s'est clairement pas moqué de nous sur la marchandise.



22 avril 2007
par Xavier Chanoine




Freddy 12

Tsukamoto fait partie de ces réalisateurs fidèles à leurs débuts. Alors que certains, au bout de 20 ans de carrière, se seraient assagis ou auraient évolué, lui persiste et signe dans sa thématique, son style unique de mise en scène choc et sa grosse bande-son tout droit sortie de l’usine sidérurgique du coin. Et si l’histoire n’est pas si éloignée de La Mort en ligne ou de la série des Freddy au début – faisant craindre le pire, c’est pour mieux se détacher de ce carcan vers la moitié du film afin de s’exprimer pleinement et de façon très personnelle. Car pour Tsukamoto, la mégalopole de béton oppresse et aliène l’être humain, le fait redevenir une bête primaire, suicidaire, hantée par la dépression et la mort. En s’infiltrant dans l’inconscient de ses congénères, le singulier détective-medium révèle cette vérité cachée qui sommeille en eux et qui les fait flirter avec l’au-delà.

Dans un rôle encore une fois extrême, quelque part entre le plus vicieux des Serial-killer et la Grande Faucheuse, Tsukamoto est à nouveau remarquable de perversion et de sincérité, à tel point qu’il éclipse complètement les acteurs qui l’entourent. Matsuda tout d’abord, qui campe le détective, est pris au piège d’un rôle à la fois fascinant (un détective blafard et halluciné naviguant entre réalité et rêve avec un gros mal de tête) et volontairement mis entre parenthèse pour ne pas faire « Super Héros à l’américaine ». Hitomi ensuite, inexpressive du début à la fin, qui fait regretter une folle du genre de Kuriyama Chiaki qui aurait donné encore plus de force à l’œuvre.

Sans retrouver le niveau des films qui ont fait sa réputation (Tetsuo, Tokyo Fist), Nightmare Detective fait cependant plaisir à voir : un film d’action tout entier plongé dans un univers d’auteur passionnant, ça n’arrive pas tous les jours.



22 avril 2007
par Ghost Dog




Dissection des êtres

Passé les premières minutes et les quelques clins d’œil aux classiques de l’horreur japonaise, Nightmare Detective s’affirme rapidement comme une œuvre originale particulièrement critique. L’auteur y dissèque des personnages oppressés par le béton et l’acier de la ville, perdus dans cette jungle urbaine qui écrase les êtres. Tsukamoto nous donne donc à observer ces créatures égarées et ici livrées à leurs pulsions morbides et autodestructrices. Le thème du suicide, maintes fois traité dans le cinéma japonais, n’est pas ici prétexte à des réflexions sans intérêt mais constitue plutôt une porte d’entrée vers un univers torturé qui se fait image d’une réalité perçue et partagée par l’auteur. Servi par une mise en scène efficace et un casting relativement convainquant, Nightmare Detective vaut que l’on y jette un œil, ne serait-ce que pour découvrir le cinéma de Tsukamoto.



22 avril 2007
par Aurélien


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