Running on Karma
C’est plutôt une bonne surprise que ce Ahingsa Stop to run, variation sympathique sur le thème du karma qui propose une explication simple à nos questionnements sur le destin, la poisse ou les décisions importantes de la vie. Toutes ces grandes interrogations proviendraient naturellement du principe immuable de cause à effet qui veut que la bonté soit récompensée et que la méchanceté soit punie, dans cette vie ou dans les prochaines. Ainsi, le pauvre Ahingsa se voit condamné à la souffrance dès son plus jeune âge pour expier les fautes graves de ses vies antérieures, et se voit affublé d’un ange diabolique vêtu d’un survêt rouge et teint en roux, qui le suit partout et qui lui fait endurer les pires sévices jusqu’à son renoncement final. Cela donne lieu à des situations assez bien senties, enlevées et parfois drôles, correctement mises en valeur par un style de cadrage, de montage et de filtres très « sexe, drogue et rock’n roll » qui fait notamment penser à Trainspotting.
Les limites de l’entreprise sont toutefois très rapidement atteintes : le propos est rapidement redondant, tout comme le dispositif assez pénible consistant à repasser 2 fois les mêmes scènes – anticipation à la Dead Zone puis réalité. Plus grave, le style qui se veut très « jeune », très « moderne », se prend plusieurs fois les pieds dans le tapis en ne parvenant pas à insuffler un quelconque rythme dynamique, comme pendant cette hallucinante course-poursuite de voitures ne dépassant pas le 30 à l’heure… De gros défauts donc, mais au final un film qu’on a plutôt envie de défendre du fait de son capital sympathie d’ensemble.
Running from Karma
Etonnant film dans le paysage cinématographique thaïlandais, "Ahingsa" ne ressemble vraiment à aucun autre film connu.
L'histoire est finalement très simple; l'idée de génie est d'avoir imaginé l'apparition du funèbre personnage du "karma" du héros principal, qui va le pousser jusque dans ses derniers retranchements.
Très clipesque, très similaire dans l'esprit au britannique "Trainspotting", le début du film promet une belle immersion dans une Thaïlande comme on n'a pas vraiment l'habitude de la voir. Deux jeunes en train de vivre leur vie à fond en s'enfilant drogue dure sur drogue dure pour assurer des nuits, ce n'est franchement pas, ce que les autorités thaïes aiment à montrer du pays du sourire – surtout lorsque les jeunes vont s'approvisionner chez un réalisateur de film underground gays…
La suite n'est pas vraiment du même acabit, même si l'intrigue reste haletante: le héros principal se fait brimer par son "mauvais karma", qui lui mène la vie dure; mais contre toute attente, ce mystérieux personnage ne fera son apparition que de temps à autre, à des moments clés. Non, le film vire à une sorte de polar noir, où le destin du jeune héros tête-à-claques semble déjà tout tracé…quoiqu'il entreprenne.
Le dénouement ne sonne donc que d'autant plus logique.
Nul besoin d'être familiarisé avec tous les tenants et aboutissants de la religion bouddhiste, des mystérieuses voies de la réincarnation et de son karma pour pleinement apprécier cet excellent petit film – en revanche, il faut être prévenu au jeu un brin cabotin des acteurs thaïs et aux irrégularités de rythme et aux coups de mous pour pardonner ces quelques défauts inhérents à la quasi-intégralité des productions thaïes de ces dernières années.
Malheureusement, ce joli essai ne sera jamais pleinement transformé, le réalisateur Liasirikun Kittikorn ayant depuis enchaîné les projets 100 % commerciaux (comme à ses débuts), dont le médiocre "Bus Lane" et le film pour enfants "Dream Team".
A noter les caméos de nombreux réalisateurs dont SRIBOONNAK Sakchai ("Goodman Town"), Theeratorn Siriphunvaraporn (qui se fait bien punir pour ses daubes en se faisant descendre bien comme il faut) et Nonzee Nimibutr.
en visionnant ce film, je pensais clairement avoir affaire à un premier long métrage, mais il n'en est rien! Pourtant beaucoup d'élément font penser à un amateurisme certes pourvu de bonne volonté mais rarement du niveau de ses références.
J'accroche généralement facilement sur des films esthétisants, voire gravement atteints de "djeunisme", à l'image de la filmo des frères PANG pour rester en Thailande, mais ici, hormis quelques plans assez jolis et une photo pas trop ratée, le résultat n'est pas du tout à la hauteur des ambitions. Même sanction en ce qui concerne le rythme, désespérément mou un film de ce style, le fond de l'histoire qui n'invite pas vraiment à une réflexion poussée, la qualité de la mise en scène donc, les acteurs peu dynamiques, la qualité technique de la bande son, etc...
Bref tout dans ce film est insuffisant, le point le plus réussi étant donc les cadres et la photo. Dommage car ça avait l'air plutôt sympa, le début du film étant même agréable à regarder, mais l'ennui s'installe trop rapidement et durablement.
Trop sage, trop mou, manquant de conviction et de folie. Tournez vous plutôt vers un Dangan runner de Sabu, ou même KILLER TATOO, coméodie d'action thailandaise.
