Ordell Robbie | 1.5 | Routes (trop balisées) de yakuzas |
Agitator est un Miike assez unique. Non parce qu'il se détacherait particulièrement dans son abondante filmographie par sa réussite ou sa nullité. Juste parce qu'il donne l'impression d'etre un Miike totalement écrasé par les codes du genre abordé. Durant les deux heures trente de sa version salles, le film ne fait ainsi le plus souvent que dérouler paresseusement des situations et des figures cliché du yakuza eiga. Les traitements formels et narratifs manquent trop souvent d'originalité pour sublimer ces clichés tandis que l'incapacité du script à faire dépasser aux personnages le statut de stéréotypes empeche le film d'etre un bon yakuza eiga à l'ancienne. A l'ancienne signfiant ici chercher à tendre vers le genre de réalisme sec des jitsurokus seventies. Meme les tentatives de décalage tombent ici à l'eau: les flash backs impromptus ne font meme pas leur petit effet de surprise et le gunfight de fin de film ne contient pas assez d'idées fun pour avoir ce charme enlevé habituel aux fins miikiennes. Si le film a démarré de façon tonitruante et énergique, la fin enlevée ne survient cette fois que 3 minutes avant le générique de fin. Excepté quelques gunfights au filmage brouillon mais efficaces, le reste n'est que platitude formelle et manque absolu de rythme. Dommage car si le yakuza eiga version Miike a donné le pire (Dead or Alive 1 et 3) il lui a aussi donné quelques-uns des relatifs hauts de sa filmographie à ce jour (Shinjuku Triad Society, Rainy Dog).