Rien ne sert de courir...(il faut savoir partir à point)
Démarrant comme une franche comédie "collégiale" si populaire à l'époque aux Etats-Unis (voire la médiocre série des "Porky's", père de la vague des "American Pie" plus proche de nous), le rire cède pourtant rapidement la place à une curiosité piquée à vif devant un drame adolescent plus intimiste avant de sombrer dans un chassé-croisé amoureux sans fin. Empruntant visuellement et narrativement à maintes œuvres pinku (sages), le point de départ abracadabrant d'une jeune femme partant à la conquête de l'ancien amant de son petit ami décédé, lui-même harcelé par sa (très jeune) sœur pour coucher avec lui en, plus d'un "rival" amoureux et d'une autre soupirante aurait pu donner lieu à un merveilleux drame adolescent hors du commun par son esprit définitivement peu orthodoxe. Las, Ryuichi ne dispose ni du savoir-faire technique pour intelligemment mettre en scène le chassé-croisé amoureux (beaucoup de longs plans fixes pour tourner vite), ni d'un scénario suffisamment approfondi pour traiter correctement des personnages et – surtout – épurer ce qui va s'avérer être une bluette bien trop longue.
D'autant plus dommage, que les principaux protagonistes disposent de suffisamment de fraîcheur pour être un minimum attachants – dans les rôles principaux se démarquent d'ailleurs un très, très jeune SABU et MATSUOKA Shunsuke.
Prémisse exploratoire d'un genre auquel il ne saura revenir que des années plus tard, "800 Two Laps Runner" ne reste qu'un exercice bien brouillon, très mal maîtrisé et ne laissant à aucun moment entrevoir le talent autrement plus mature de ses futurs "Vibrator" et "Tokyo Garbage Baby".