Les canons du Nanar...
Le ciné thaï n'est pas facile d'accès ! Peut-être, parce qu'il est encore moins facile à découvrir que le ciné chinois, HK ou japonais; peut-être parce qu'il essaie d'imiter, plus encore que d'autres pays asiatiques, le ciné occidental / hollywoodien tout en conservant quelque mentalité personnelle.
"Les larmes du tigre noir" est un mélange asumé : une parodie d'un genre américain par excellence (le western) à la sauce thaï. Magnifique.
D'autres films, comme "Iron Ladies" par exemple, peinent bien d'avantage à assimiler les deux mentalités : un sujet apparemment occidental est "calqué" sur un modèle et transposé dans l'environnement thaï; mais les contours ne sont pas habilement effacés ou du moins ne se mélangent pas habilement.
"7..." en est un parfait exemple : le réal s'est clairement inspiré de bon nombre de films de guerre et ce à tous les niveaux (des films sérieux des années '50/60 jusqu'à la vague récente sur le sujet du Viet-Nam en prenant une bonne dose de parodique à la MASH au passage). S'y rajoute une bonne dose de plans hype pour accrocher la jeunesse (le générique du début; les bafes défigurant littéralement les protagonistes dans un pur style de BD) et voilà le tout : une gentillette histoire pour toute la famille, afin que la population nationale toute entière puisse se déplacer et remplir les salles. Et pourquoi pas d'être découvert par le monde ensuite ? Et d'en laisser faire faire un remake par les américains. Parce que le filon des buddy movies de la trempe des années '70s, se passant dans des pays exotiques s'est atteint au moins depuis les échecs de la Caonon et de leurs films avec C. Norris et Louis Gossett Jr...
Sauf que la sauce ne prend pas : le scénario prend en compte bien trop d'éléments (étude sociale, charges contre les USA, parodie, nostalgie...), des malheureux flash-backs sont lancés à l'aveuglette et s'intègrent très mal à l'ensemlbe; la re-constitution du groupe d'amis prend bien trop, trop longtemps et la finale explosive...ne l'est pas !
Marrant d'ailleurs de re-faire une parallèle entre "The Iron Ladies", qui passe bien trop vite d'un épisode à un autre sans se prendre le temps d'exposer lieux, situations et personnages, et de ce film-ci, qui s'éternise sur une situation, qui n'en demanderait pas tant, mais qui n'en vaille pas du tout la peine au final ! Comme si le réal avait installé plusieurs caméras autour d'une table et avait laissé les comédiens faire...
Pourtant, le film aurait pu donner du moins une comédie gentîment drôle, voire un carton assuré, si un créateur de la trempe de Stephen chow s'en était accaparé (chaque personnage a certes son potentiel, mais n'en est jamais exploité, ni dans l'introduction de son personaage, ni dans l'application de son caractère...).
