Arno Ching-wan | 3.5 | Jugement hâtif ? |
Ordell Robbie | 2 | De bonnes intentions formelles gâchées par le cast et les poncifs DTV. |
Ouh qu’elle mérite sa réputation, cette "petite" série B ! Chargée en violence bien faite sur une mise en scène du fiston Hyams, elle rappelle le Walter Hill des années 80-90 et défonce tout sur son passage. Modernité oblige, on y trouve cet allant moderne que partage également le Gareth Ewans de The Raid avec ces mêmes fameux vrais-faux plans séquences sans aucun champs/contre-champs pour montrer les coups de tatane et de flingue, CGI aidant pour les giclées de sang. Ce qui plombe aussi d’un bon coup de vieux nos péloches d’antan au passage ! Globe oculaire sur le gâteau, le scénario n’est pas en reste. Abscons comme il faut et malin comme tout, il organise un passage de relais entre les vioques JCVD et Lundgren qui, sans rancunes, donnent une bonne tape dans le dos au formidable Scott Adkins. Tant mieux pour le film, qui nous offre le meilleur quand nos vieux loustics sont hors champs et de préférence quand le biélorusse free fighter Andrei Arlosvki - qui était déjà de l'opus précédent, pas vu, et n’est pas sans nous rappeler le Ed O’Ross de Double détente - rentre dedans comme un butor ! Tel un Terminator, il butte du molosse dans un lupanar, poursuit notre héros Kyle Reesé dans une chasse en bagnole à coup de fusil à pompe puis termine sur un duel d’anthologie dans un magasin de sport. Les mano à mano suivants ne seront pas de ce niveau d'excellence mais après une boucherie mémorable et un scénario qui assume presque jusqu’au bout ses choix – les tous derniers plans, liés à la franchise, sont en trop -, à Lungren de nous cligner de l'oeil, complice, le temps d'un bel au-revoir bourrin puis à JCVD, sorte de Colonel Kurtz du cru, de conclure cette histoire de bien sombre manière. La réflexion n’est pas en reste : le spectateur n’est-il pas qu'un mouton sanguinaire qui, comme la meute dans son enclos, réclame encore et encore du défouloir ? Le trop plein de violence de nos gladiateurs atteindrait presque mieux les buts recherchés par les Orange mécanique, The Wrestler et autre Bronson avec ce seul regard, le dernier, plein de dégoût, d'un JCVD grandiose. A revoir pour confirmer / infirmer cet avis mais sur une première vision, c'est franchement de la bonne.