A tes souhaits
Note de l'auteur Naoki Urasawa :
[Éternuement] S’échappe de manière impromptue. Désigne les histoires courtes, par opposition aux histoires longues sérialisées. Déforme temporairement tout visage, même celui des plus belles femmes.
Marrant, en plein COVID, de lire un manga dont la couverture représente une gamine sans masque sur le point de t'éternuer à la tronche.
D'où ce titre, marrant, donc. Les histoires le sont aussi, certaines plus que d'autres, et celle-là me plaît beaucoup, tandis que celle-ci un peu moins. Voilà de l'accessoire-plaisant pour tout fan, avec comme gros morceau "Vise la lune", co-scénarisé avec le vieux complice Takashi Nagasaki. En fait d'histoire courte, celle-ci est tellement dense qu'elle pourrait figurer le pilote d'une de ces sagas dont Urasawa a le secret. A un gosse lui ayant gentiment offert une pomme, un clochard lui prédit un avenir aussi radieux que trouble. Le gosse grandit et... bref. Parvenir à être aussi passionnant et immersif en quelques pages seulement : chapeau l'artiste. Idem pour "Le royaume des Kaiju". Celui-ci narre l'arrivée d'un geek français (!) dans un archipel véritablement visité par de gros Godzillas. Le gars visite, les tour operator existent, un monstre arrive... c'est cool.
"S'il y a autant de batailles dans la mer ces temps-ci, c'est parce que les producteurs radinent sur les décors en pleine ville". Et si le final, potache, clôt rapidement le délire, il n'empêche qu'il y avait là matière à une rampe de lancement pour quelque chose d'aussi neuf que la morve d'un gosse crachant son génie sans s'en rendre compte.