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After This Our Exile

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les avis de Cinemasie

7 critiques: 3.32/5

vos avis

8 critiques: 3.25/5



Elise 2.75 une film gâché par sa deuxième partie redondante
Ordell Robbie 2.75 Bien exécuté et interprété. Mais souvent trop forcé dans la noirceur.
Yann K 3.5 Première heure sublime et la suite élégante. Une réussite même si un peu long.
Xavier Chanoine 3.5 Un road movie difficile
jeffy 4.25 Droit au coeur
Anel 3.5
François 3
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


une film gâché par sa deuxième partie redondante

After This Your Exile est passionnant dans sa première partie, où l'on suit vraiment toute la famille, entre la mère au bout du rouleau, le fils qui ne veut pas choisir qui il veut suivre, et le père autoritaire mais sans convictions. Cependant, la deuxième partie n'est plus qu'une suite de déboires du père et du fils. Et difficile d'être attendri par un personnage qui n'est rien d'autre qu'une grosse crapule aux promesses éphémères. 2h40 dont la moitié à admirer ce ramassis de la saloperie humaine ne m'a absolument pas donné envie de m'attendrir sur son sort, et je dirais plutôt que j'avais clairement envie de passer la main à travers l'écran pour donner des baffes à Aaron Kwok (qui n'y est pour rien le pauvre, il joue juste le rôle). La mise en scène est certes très jolie, limitant un maximum l'ennui inhérent à un film si long, mais pas assez pour vraiment supporter les excès démontrés par le personnages principal. Des films avec des gens tellement accrocs aux jeux d'argent qu'ils en gâchent leur vie, j'en ai vu des tas, mais au moins ils n'étaient pas si long. Bref, je suis un peu déçu, mais il faut reconnaître au moins que les acteurs sont très bons et que la mise ne scène limite la déception.



18 avril 2007
par Elise




Un road movie difficile

Débutant comme le mélodrame de base, After this our exile de Patrick Tam est en définitif bien plus fort qu'il laisse imaginer. D'ailleurs, corrigeons nous immédiatement, nous ne sommes absolument pas en face d'un mélo, mais bien devant un drame cruel et pessimiste une fois son introduction passée. La scène de ménage entre Sheng et sa femme Lin cache un mal-être bien plus poussé, en effet cette dernière n'en peut tout simplement plus de la relation qu'elle entretient avec son époux, et décide de tout plaquer pour s'installer ailleurs. Problèmes financiers, problèmes sentimentaux proches de la violence pure et simple et abandon d'un gosse dont elle ne sait que faire malgré tout son amour pour lui. Voilà le constat de départ. Ce malaise ambiant se ressent aussi dans la mise en scène de Patrick Tam, qui dans un montage absolument effréné, ne cesse de varier ses cadrages et la véracité de ces derniers, comme pour souligner la fureur qui prédomine dès les dix premières minutes.

Une fois l'introduction brute de coffre passée, After this our exile change complètement de ton, pour virer une bonne fois pour toute dans le road movie de forme classique (plans étirés, musique de fond discrète, aspect contemplatif pour accentuer la solitude du père et de son fils), mais particulièrement recherché dans le fond. Rencontre avec des personnages tout aussi largués comme cette Fong (Kelly Lam), dont on ne connaît pas grand chose de sa vie, et qui rappelle à elle seule l'ensemble du cast féminin d'un Les Anges Déchus pour son côté zonard et paumé, séquences de vols improvisées pathétiques mais nécessaires pour la survie des deux êtres, cadre exotique aux accents latins rappelant encore une fois Wong Kar-Wai, et neutralité absolue dans le traitement des personnages. Pas de complaisance ni de pitié pour Sheng (étonnant Aaron Kwok) et Boy (Goum Ian Iskandar), tout juste Patrick Tam apporte un peu de réconfort à la pauvre Lin (Charlie Young plus belle que jamais) en l'exilant (naturellement) vers des contrées lointaines et dont on ne saura finalement pas grand chose sur son avenir.

En fait, After this our exile est l'épisode d'une vie de paumés, juste un épisode, sans début ni fin. Le spectateur atterrit là où ça va mal (l'introduction éprouvante) et suit les mésaventures des protagonistes sans pour autant en connaître l'issue finale, d'où cette finesse dans l'écriture du duo Tam/Tian empêchant leur métrage de se terminer par un bête "the end". Maintenant, cette volonté de ne jamais répondre aux questions du spectateur pourra en laisser plus d'un sur la touche, moi le premier. Mais rien qui n'empêche d'apprécier comme il se doit cette douloureuse escapade épuisante, superbement interprétée par des acteurs impliqués (dommage que Charlie Young n'ait pas un rôle plus important) et doté d'un fond grave mais jamais vulgaire. Retour gagnant pour Patrick Tam.



12 mars 2007
par Xavier Chanoine




Droit au coeur

Retour gagnant derrière la caméra pour Patrick TAM Ka-Ming avec ce drame familial. Dans un genre qui est délicat à manier, il réussit avec assez d'aisance à éviter les principaux écueils. Il nous invite à suivre une longue descente aux enfers d'un fils et de son père après le départ leur mère/femme. Intéresser le spectateur pendant 2 heures au désespoir des héros nécessite une réelle maitrise de la narration. On sent immédiatement la grande maturité de Patrick Tam dès la première de déchirure du couple Aaron Kwok/Charlie Young, l'alternance des cadrages associée à un montage très nerveux en fait un modèle du genre.

Malgré sa maitrise technique, Patrick Tam évite aussi l'écueil de mise en scène trop démonstrative qui nuirait à l'intimité du récit. Laissant tout l'espace à ses acteurs, les enfermant dans leur environnement jusqu'à l'ultime logique de leurs actes, c'est la vie qui se déploie sous les yeux du spectateur. Une vie déchirée, meurtrie mais n'est pas là pour apitoyer. Malgré l'intimité qui se tisse avec les personnages, à aucun moment on ne sent de jugement affleurer. C'est certainement là la plus grande force du film, ne pas prétendre à une objectivité mais savoir rendre les faits tels que les personnages les perçoivent. Si quelques scènes du film restent en mémoire encore longtemps après l'avoir vu, c'est le climat général qui marque le plus. Il est facile d'imaginer à quel point Aaron KWOK Fu-Sing s'est investi dans son personnage et combien cela à dû lui en couter. Sa performance est simplement remarquable et à coup sûr sans équivalent dans le reste de sa carrière. Il est parfaitement épaulé par le jeune garçon interprétant son fils et Charlie YOUNG Choi-Nei dans le rôle de la mère abandonnant son foyer réussit à faire passer la fragilité de son personnage pour ne pour le rendre antipathique.

After This Our Exile est un film fort, comme il n'est pas donné d'en voir. Un film qui sait conserver son équilibre tout en étant traversé de part en part par l'émotion, un film qui donne à voir combien l'homme est fragile sans pour autant être désespéré, un film plein de rage et de résignation, simple et émouvant, un film qui nous réconcilie avec le cinéma!

12 mars 2007
par jeffy


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