Chiang-mai, nord de la Thaïlande, 6h du matin. L'écho d'un clocher parcourt un campus encore désert. Quelques papiers, certainement abandonnés par des étudiants trop pressés, volent au vent. Dans un bassin, un oiseau mort, que l'on devine gonflé par les gaz de décomposition, remonte à la surface. Une employée (nous l'appelerons Mme Phrakapathinbong-Antalaganakorn), s'apprête à hisser glorieusement les couleurs du royaume lorsqu'elle aperçoit un collier, brillant parmi les feuilles mortes. Réjouie de cette chance matinale, c'est avec entrain qu'elle tire sur le câble. Le contact d'un liquide étrange sur son front lui fait lever les yeux. A 30 mètres du sol, le corps d'une jeune fille, empalé sur le mât, démontre avec insolence que les tribus cannibales amazoniennes n'ont pas le monopole de la technique.
Le spectateur averti comprend alors que seule une force surnaturelle a pu projeter la malheureuse à une telle altitude. Intuition confirmée par l'apparition d'une bande son inquiètante accompagnant l'élargissement du cadre. Au premier plan, pend maintenant le combiné décroché d'un téléphone public. Fondu. Générique.