ma note
-/5
Merci de vous logguer pour voir votre note, l'ajouter ou la modifier!
moyenne
3.36/5
20 30 40
les avis de Cinemasie
6 critiques: 3.46/5
vos avis
11 critiques: 3.48/5
Sincère et sensible
Pas de fioriture, pas d'encombrement visuel, 20 30 40 est la simplicité du film de moeurs, du mélo décrivant trois histoires de femmes, trois générations différentes. L'évasion et les ratages pour la vingtaine, les doutes d'une femme de 30 ans et le désespoir d'une quadragénaire, voilà le portrait que nous dresse Sylvia Chang. Son regard posé et réfléchit sur les situations que vivent ces trois femmes font de 20 30 40 un film résolument mâture et exempt d'artifices narratifs plombeurs. Au contraire, l'oeuvre est légère et parsemée de touches humoristiques savoureuses en particulier lorsque le personnage de Sylvia Chang est traité par cette même Sylvia Chang (actrice, réalisatrice et scénariste), à croire qu'elle nous déroule sa propre biographie par l'intermédiaire des portraits de femmes. Chaque histoire a sa sensibilité, son charme.
Xiao Jie et Tong Yi employées par Shi Ge (Anthony Wong) rêvent toutes deux de devenir chanteuses, une utopie confirmée par le manque de talent de ce premier. On pense voir débouler sous nos yeux un futur duo de "fausses jumelles" de choc, à la manière du célèbre groupe de canto pop TWINS formé par deux donzelles de charme, Gillian Chung et Charlene Choi (connaissant en 2004 un énorme succès) mais on assistera finalement qu'à la séparation de ces deux demoiselles qui ont clairement décidé de choisir deux chemins bien différents, non sans un petit pincement au coeur. Quant à Xiang, impossible de savoir sur quel pied danser à force d'essuyer les trahisons. Peut-être que son piano fétiche lui sauvera la mise un jour ou l'autre. Pour finir, Lily représente la femme typique n'acceptant pas très bien sa quarantaine, seule et exerçant un sympathique boulot de fleuriste, jusqu'à ce qu'elle rencontre un ancien ami de collège, Jerry Zhang (superbe Tony Leung Ka Fai). Sylvia Chang s'amuse alors à peindre de savoureux portraits de personnages sans pour autant éviter les facilités : la tristesse que l'on supprime grâce aux dramas coréens et aux pots de glace que l'on vide aussi vite que l'on pleure, la symbolique du piano, la relation forte entre Xiao et Tong qui n'aboutit finalement à pas grand chose de très concret, et le fait que toutes ces personnes se croisent (sans se connaître évidemment) rappellent un peu ce que propose Wong Kar-Wai. Tout de même un film recommandable.
Téléfilm surbudgétisé
Ce dont souffre 20 30 40 au visionnage, c'est de la progression en terme d'écriture scénaristique des séries télévisées. On en attend en effet mieux du cinéma que d'être du bon téléfilm surbudgétisé. Surtout quand un 24 est lui du grand cinéma d'action sur petit écran. 20 30 40 ressemble en effet à trois épisodes d'une série télévisée sur la façon dont des femmes négocient des tournants importants de leur vie artificiellement reliés. Le "lien" est ici un basique dispositif "hasard et coïncidences" censé souligner les points communs des situations de ceux qui se "croisent" par delà leurs "différences" diverses. Sauf que ceci relève d'un procédé usé à tort et à travers par le cinéma contemporain. Formellement, ce n'est là encore que du cliché ou de la facilité. Soit du cadrage de près censé nous "rapprocher" des émotions des personnages, de la caméra à l'épaule en forme de procédé reflétant lourdement l'agitation intérieure des personnages, du joli cadre pour faire joli. Mais aucun regard de cinéaste à l'horizon. Bref rien qui fasse oublier la banalité formelle d'un tel film. Bien sûr, on trouve là dedans de l'observation bien sentie et du gag sympathique tel qu'on peut aussi en trouver dans un Ally Mc Beal ou un Sex and the city. Mais rien qui permettrait au film de laisser un trace post-visionnage plus durable que la comédie romantique coréenne de base.
Chronique très bien sentie
Peu de pays savent produire ce que Sylvia Chang fait ici avec 20 30 40 : une chronique du quotidien où se mêle parallèlement 3 histoires qui sont autant de remises en causes à 3 âges différents de la vie d’une femme, et ce de manière aussi naturelle que juste de ton. On pense à Short Cuts, à Smoke, mais aussi à Inarritu pour cette façon inimitable de faire se croiser dans un même plan des personnages dont on connaît la vie mais qui ne se connaissent que de vue, soulignant le fait que la description des rapports humains entreprise ici peut toucher n’importe qui, y compris son voisin de palier, y compris soi-même, et qu’elle a donc une dimension universelle. De l’innocence des 20 ans et des premiers véritables émois amoureux (Angelica « The Eye » Lee et Kate Yeung – c’est fou ce qu’elle ressemble à Liv Tyler – réussissent à créer une intimité lesbienne palpable même si « trop soft »…) au retour à zéro d’une femme mature fraîchement divorcée (cf. l’hilarante scène du prof de tennis) en passant par la période d’incertitude d’une trentenaire bouffée par son boulot et qui n’a aucune vie privée, Sylvia Chang offre de beaux moments de cinéma sans jamais ennuyer grâce à cette légèreté qui prouve qu’elle a du recul et qu’elle ne se prend pas trop au sérieux. Bref, on applaudit des deux mains, car c’est du beau boulot.
Magnifique portrait de 3 femmes
Sur trois histoires parallèle s'entrecoupant de temps en temps sans pour autant intéragir, Sylvia Chang décrit bien les vies amoureuses de trois femmes d'âges différents, avec les problèmes spécifiques à chaque tranche d'âge, les questions que chacune d'elle peut se poser face à la sollitude. Le point fort du film est qu'il n'est jamais ennuyeux, car comme le dit François, le fait de raconter trois histoires différentes et de passer de l'une à l'autre permet de ne pas user de longueurs et de développements poussifs comme s'il n'y avait qu'une seule histoire, et quelques touches d'humour sont agréablement apportées par Anthony Wong et Richie Ren. Les trois femmes principales sont vraiment attachante et très bien interprétées, et on prend vraiment du plaisir à aller jusqu'au bout du film. Film grandiose.
22 octobre 2004
par
Elise
Film intelligent
20:30:40 se classe dans les comédies de moeurs aux accents parfois dramatiques.
Un film de 113 minutes sur un tel sujet qui ne semble jamais long, voilà déjà un bel exploit. Mais Sylvia Chang fait encore mieux, elle nous livre ici une véritable vision du féminisme (le vrai, pas celui qui se contente de situer la femme à l'égal de l'homme) à la fois sans complaisance sur les compromissions que la vie sociale induit sur les rapport homme-femme ou plutôt femme-homme, sur les naïvetés et les aveuglements de la relation à l'autre, et tout cela avec une véritable tendresse pour ses héroïnes. Le constat sur la place de la femme dans la société d'aujourd'hui pourrait parfois semblé désabusé mais c'est avant tout une vision réaliste qui pour brosser son tableau ne s'appuie pas sur l'aspect caricatural que pourrait prendre les personnages. tout cela est filmé de manière élégante par Sylvia Chang, et c'est finalement la lucidité de la démarche qui est le plus gros point faible du film, car faire passer la bétise assomante du quotidien dans lequel ses personnages se morfondent, passe par un rythme assez lent mais qui n'évoque jamais l'ennui.
Pour moi 20:30:40 est l'équivalent "sérieux" de Sex and the Beauties, alors 2004 année de la femme à Hong-Kong ?
PS: ah oui François me rappelle que ce film est Taïwanais, mea culpa, mais je pense que beaucoup d'hongkongaises se sentiront concernées.
Un nouveau (triple) portrait d'excellente qualité de la part de Sylvia Chiang
Il est évident que les films de Sylvia Chiang ne sont pas forcément la tasse de thé des fans typiques du cinéma de HK. Rythme assez lent, portraits de gens très communs dans la société actuelle, humour assez léger loin des "cantoniaiseries" habituelles... Pourtant ses films méritent largement le coup d'oeil pour tous ceux qui aiment voir des histoires qui sonnent juste, tout simplement. Il est évident qu'on ne s'évade pas tellement du quotidien avec des histoires qui y sont profondément ancrés. Mais la pertinence des portraits fait passer un bon moment à chaque fois. 20, 30, 40 se montre au niveau de son casting de choix, et sait faire la part des choses entre un propos un minimum intéressant et une forme assez plaisante et distrayante.
En choisissant de dresser trois portraits de femme d'âge différent, la réalisatrice (et scénariste) se simplifie beaucoup les choses. Une seule histoire aurait nécessité plus de développement et aurait surtout risquer d'ennuyer un peu le spectateur. En faisant se croiser les trois histoires en permanence, mais sans vraiment les mêler les unes aux autres, elle augmente l'intérêt du récit significativement. Le propos touchera sûrement plus la gente féminine, mais nous autres bons gros mâles mal dégrossis pouvons tout de même en profiter. Surtout que le scénario fait preuve d'un humour très réussi, les femmes se moquant d'elles même plutôt que se moquer des hommes. Bien sûr, on ne rit pas aux éclats, et le rythme demande d'être un minimum réveillé pour voir le film. Mais jamais on ne tombe dans le cliché ni le gag facile.
Comme on pouvait s'y attendre, les actrices et acteurs sont excellents, avec un trio/quatuor féminin d'excellent niveau. Pourquoi quatuor? Car il est difficile de dissocier Angelica Lee de Kate Yeung (révélée par le méconnu Demi-haunted), toutes deux étant fort convainquantes. René Liu et Sylvia Chiang sont également très à l'aise, et les seconds rôles masculins ne déméritent pas non plus (excellent Anthony Wong). Au final, si le film ne révolutionnera pas votre quotidien, il se montre juste, pertinent et drôle. Sylvia Chiang continue donc sur sa bonne lancée en nous offrant un nouveau film très solide.
Un bon petit film qui aurait pu être encore mieux
Bonne idée de départ que ce regard sur un morceau de vie de trois femmes différentes. Hélas le film traine beaucoup en longueur (presque 2h) et les connexions entre les personnages sont pauvres, domage car les rencontres entres elles auraient pu être intéressantes. Le scénario manque donc de piment et de rythme, il n'en est pas en reste par contre question sentiments : la réalisatrice Sylvia CHANG Ai Chia nous plonge entièrement dans l'intimité féminine la plus reservée.
La BO sonne faux parfois avec le reste du film, mais bon c'est pas génant.
J'ai bien aimé le choix du casting ainsi que l'association HK-Taïwan.
Girl Power.
"20 30 40" ne plaira pas à tout le monde. En dressant le portrait de trois femmes d'âges différents (cf: le titre du film), il est plutôt susceptible de toucher en premier lieu un large public féminin. Et en plus de ça, les sujets sont traités avec maturité - bien que l'humour ne soit pas oublié pour autant - et ne tombent jamais dans un pathos ridicule et excessif.
"20 30 40", c'est donc trois histoires dans un seul film. Ce n'est pas vraiment ce qu'il y a de plus original (on repensera à un film comme "The Hours", par exemple, qui lui se déroulait à trois époques différentes, ainsi qu'aux films de Wong Kar-Wai, dont l'influence plane également au-dessus de "20 30 40"), mais ça ouvre d'ores et déjà des perspectives intéressantes. Quel regard posera Sylvia Chang (qui joue la plus âgée des trois) sur des générations postérieures et sur sa propre génération, pour en citer une.
Mais venons-en déjà à la façon dont elle introduit le sujet. On découvre les trois femmes dans un aéroport de Taipei, et on a rapidement droit à une première bonne idée de mise en scène : un plan-séquence faisant le lien entre elles, pendant que le titre du film apparait progressivement à l'écran.
Pour les présenter brièvement, on a donc Lily (Sylvia Chang), fleuriste quadragénaire ayant une situation familiale semblant stable, avec un mari et une jeune fille. Ensuite, on a Xiang (Rene Liu), trentenaire exercant la profession d'hôtesse de l'air, passant son temps au téléphone à discuter avec ses deux petits amis du moment, avec lesquels elle semble jongler au gré de ses envies. Et enfin, la jeune Xiao Jie (Angelica Lee), qui débarque à Taipei après avoir quitté la Malaisie et ses parents, pour tenter sa chance dans le milieu de la chanson.
Puis les choses vont commencer à se mettre en place, et on s'en doute, elles vont chacune vivre des situations qui vont bouleverser leurs quotidiens, le tout rythmé par de fréquents tremblements de terre (ce qui instaurera de véritables moments de panique et accentuera l'impression de fragilité des personnages au sein de leur milieu). Ainsi, Lily va découvrir que sa situation de couple en apparence idéale, cachait en fait une réalité inacceptable, et va se mettre à tout faire pour rencontrer un homme qui puisse vraiment la rendre heureuse (ce qui entraînera les situations les plus cocasses, lorsque par exemple Lily tentera de séduire un instructeur de tennis) ; Xiang va avoir de plus en plus de mal à gérer ses relations et peinera à trouver un équilibre ; Xiao Jie va tomber amoureuse de sa partenaire (Kate Yeung, dont la ressemblance avec Liv Tyler est frappante) dans le girls band qu'aura formé son manager, Shi Ge (Anthony Wong, dans un rôle d'anarcho-hippie cheveulu, à la "cool attitude").
Bref, sur une durée proche de deux heures, on aura jamais le temps de vraiment s'ennuyer, les événements se succédant sans grands temps morts, et Sylvia Chang basculant de la vie d'une femme à une autre avec aisance. Le film offre quelques rebondissements, qui, sans vouloir surprendre le spectateur pour lui faire remettre la vision du film en question, apportent un second souffle non-négligeable aux histoires.
A noter que quelques seconds rôles complètent ce tableau déjà fort appétissant, avec les apparitions de Leung Ka-Fai et Richie Ren.
Comme on l'a vu plus haut, et au regard des thèmes majeurs qui sont développés (l'amour et la solitude), "20 30 40" est une bonne opportunité pour Sylvia Chang de proposer ses conceptions à travers ses personnages.
Lily - qui est logiquement la plus proche de la cinéaste, mais ne sera jamais mis plus en avant que les autres -, doit reconstruire une vie sentimentale à un âge où la beauté et la santé commencent à lui faire défaut, provoquant par conséquent sa crainte de finir sa vie seule. Celle-ci va alors se prendre en main et aller jusqu'à mener une "nouvelle" vie, à base de soirées en discothèques, plutôt que de se laisser aller. Sylvia Chang fait donc de son personnage, une femme forte, préférant oublier plutôt que pardonner, mais assez humaine pour se laisser aller à quelques moments de désespoir, qu'elle ne filmera jamais de face, mais toujours à travers un écran ou un rétroviseur, la mise en scène allant ici de pair avec l'intention du personnage de ne jamais exposer sa faiblesse aux yeux des autres.
Xiang n'a pas encore vécue de relation stable et se révèle plutôt indécise par nature. Son emploi d'hôtesse de l'air se pose en reflet de sa condition de vie : elle est l'avion qui va d'un aéroport à un autre sans jamais définitivement se poser (on se souviendra au passage de "Days Of Being Wild" et de la métaphore de l'oiseau sans pattes). Sylvia Chang nous propose en outre, de nous immerger quelques fois dans ses pensées, à travers de brefs rêves ou flashbacks. Ceux-ci mettent son comportement ambigu en valeur, Xiang étant capable de perfidie - mais les hommes ne sont pas malmenés pour autant, l'un d'eux étant plutôt violent avec elle - tout en étant fragilisée par son manque de repères. Ce qui va la faire réagir au bout du compte.
Quant à Xiao Jie, personnage le plus innocent, c'est la découverte de l'amour qu'elle va vivre... avec une personne du même sexe. Sylvia Chang ne va finalement que timidement aborder la question de l'homosexualité dans son film, puisqu'un personnage masculin va intervenir et briser l'harmonie du "couple". A noter que les séquences faisant intervenir Xiao Jie sont filmées avec une caméra plus instable, accentuant l'impression de fragilité du personnage.
"20 30 40" ne se veut pas un discours didactique, Syvlia Chang n'enfonçant jamais le couteau dans la plaie de ses personnages comme un Aronofsky a pu le faire. Tout n'est pas rose dans la vie des trois femmes, l'unité dramatique n'est pas négligée, mais le ton résolument féministe du film leur évite de jouer les souffres-douleurs de la réalisatrice et n'amènera pas le spectateur endurci jusqu'aux larmes.
Cette dernière aurait aussi pu faire passer plus de chose au rayon culturel et social, comme par exemple un discours anti-majors plus appuyé, susceptible d'être tenu par Shi Ge, ou encore une critique sur l'univers des stars fabriquées. Elle aurait pu aussi traiter de prostitution, de drogue ou d'autres sujets très en vogue actuellement pour sensibiliser le public, mais s'en tient finalement à ces maux tout aussi universels et touchants que sont les problèmes relationnels et la solitude qui peut en découler.
Au rayon mise en scène, outre les quelques détails signalés plus haut, on peut noter l'emploi des voix-off pour développer plus directement la psychologie des personnages ; qui permettra aussi lors d'un passage, de se substituer à un dialogue. L'ensemble est de bonne facture, moins statique que bon nombre d'autres productions Taïwanaises, mais pas clippesque ni "hype" pour autant.
Quant à la musique, elle se fera en général très discrète, ce qui la rendra oubliable, mais l'apparition du morceau "I Want Your Love" au cours du film ainsi qu'au générique de fin (morceau qu'on aura pu entendre dans le très musical "The Hole" de Tsai Ming-Liang), relèvera la qualité de l'ensemble.
Au final, on se retrouve avec un film de qualité de cette année 2004, bien écrit, bien interprété et soigneusement mis en scène par une cinéaste qui apporte un regard concis sur l'amour et les femmes, dans un paysage cinématographique Taïwanais inégal en terme de qualité, mais sur lequel il faudra probablement compter à l'avenir.
un bon film qui n'atteind pourtant pas des sommets
cette comédie de moeurs teinté de film d'auteur est franchement de bonne qualité, pourtant elle manque d'emprise, elle reste trop sage et anecdotique. l'humour fait légérement sourire, le jeu d'acteur est incontestablement le point fort du film, et visuellement c'est pas transcendant mais agréable.
20 30 40 n'est pas à conseiller à tous le monde, c'est encore une fois un bon film, avec de très belles séquences au ton juste, il manque néanmoins le petit plus qui l'aurait propulsé comme un film majeur et marquant, car cela reste un petit film sans grande prétention.