Chair payée
Quatrième film de la série à avoir été sorti en 1965, il bénéficie pourtant d'une réalisation soignée et d'un parti pris intéressant - ne pouvant cependant empêcher le public lassé de déserter progressivement les salles lors des futures aventures.
Le réalisateur Akira INOUE, plus connu pour ses implications en tant que chef-décorateur sur la série des "Gamera", met énormément de soin à travailler décors et mise en scène. La beauté plastique et l'éclairage sont de toute beauté et sa mise en scène accompagne parfaitement moments intimes, batailles fulgurantes et thèmes récurrents westerniens au cours de l'épisode. Quintessence même de la série - au-delà du scénario - il brosse le sensible portrait de chaque protagoniste.
Le thème plus adulte - le trafic de prostituées - et un Zatoichi plus enragé lors de son combat final que jamais - rompent avec la tradition du simple film populaire et familial et perpétuent parfaitement l'image esquissée du masseur aveugle depuis le sixième épisode.
Un très bon crû !
Ah les femmes, toujours les femmes !
Décidemment, Zatoichi se laisse souvent impliquer dans des histoires dangereuses pour aider ces demoiselles. Cette fois-ci encore, il se retrouve au milieu d'une histoire de corruption de la part de l'intendant associé au chef du village. A eux seuls, ils ont la main mise sur de nombreux établissements lucratifs, dont la salle de jeu et la maison close !
Notre masseur aveugle doit donc déjouer leurs plans diaboliques qui ont déjà coûté la vie de son maître masseur et forcé sa fille à la prostitution.
Bref un scénario intéressant, même si par rapport aux précédents épisodes, j'ai été déçu par l'adversaire final (fameux duel de fin de film) un peu faiblard face à Zatoichi, qui rappelons-nous est désormais devenu une légende pour tous les habitants de la région (et pour nous aussi hihihi) !
Classique mais efficace.
Zatoichi c'est un peu le version japonaise du western. Cela dit on peut plus ou moins généraliser au chambara, mais c'est particulièrement vrai pour cette série et "baby cart".
Le rythme calme et posé du film contrebalance la violence sèche des affrontements et permet d'installer l'ambiance tout en faisant monter la tension.
Tables de jeux, yakusas et prostitution sont une fois de plus au rendez-vous, et tout ça ne peut se régler qu'au sabre. Katsu est une fois de plus mémorable en zatoichi et apporte une fraicheur incroyable aux scènes les plus noires.
Pas grand chose à dire sur cet opus assez proche des autres, si ce n'est qu'on passe un bon moment. Pas indispensable, mais a voir pour les fans.
