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Redline

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.69/5

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6 critiques: 3.62/5



Arno Ching-wan 2.75 The Very Thin Redline
Astec 4 A fond, à fond, à fond !
drélium 4 SpioooouuuuuuuaaaaaaaaammmmmmmvRRRRRbOOOMSSSSSHorAA !!
Ordell Robbie 4 Un peu de grâce motorisée, beaucoup du charme déjanté d'un Dead Leaves.
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The Very Thin Redline

J’aurais vraiment aimé dire de ce DA qu’il est à la vitesse ce que le canadien Rock & Rule fut à la pop rock. Je m'attendais à découvrir un nouveau shoot sensoriel à la Mind Game. J’étais prêt, avant de le voir, à scribouiller tout un tas de trucs sympas sur la bête. Vraiment. Mais une fois la grosse boîte de cassoulet ingurgitée, le bilan s’impose : je ne partage malheureusement pas l’enthousiasme des copains.

Si l’intro en forme de nitro – bel anagramme – vaut son pesant de turbo dans le moteur, et si ces gros clin d’œil à Mad Max et au Fonzie de Happy Days amusent un temps, j’attends d'eux qu’ils s’évaporent assez vite tel un brouillard se lèverait à l’orée d’une somptueuse forêt. Hétérogène, la forêt. Les cactus côtoient les cèdres, les crocus poussent sur les chênes, les champignons sur les rochers, les chemins commencent nulle part pour y retourner et les ours serrent la patte aux lapins. De leur côté, des iguanes se prenant pour des caméléons tentent tant bien que mal de se faire passer pour des castors. Je schématise. Et ?...

La démo Koike est indéniablement concluante rayon animation : la carrosserie rutile, les scènes d’accélération procurent un booste incroyable et plusieurs passages délirants assurent le show, donc la moyenne de mon ressenti. Mais dans le forfait tout compris la narration s’avère catastrophique, le scénario laborieux, les personnages trop peu écrits avec des scènes de flashback honteuses qui respirent l’improvisation totale.  Cette cool attitude – cynique et non naïve - côtoie celle d’un Afro Samurai aussi gratuit que léger et immédiatement oubliable. A côté, Venus Wars et autre Wonderful Days sont des sommets de SF. Quant aux scénarios trop volontiers décriés de l’écurie Audi-Besson, ils sont en comparaison à revoir à la hausse à coup de cric.

J’avoue que l’esthétisme de l’objet ne m’a pas emballé non plus. Ni ses couleurs criardes ni son soundtrack ne m’ont procuré le moindre plaisir. Là, on baigne dans la case « chacun ses goûts » puisqu’ailleurs le vide est parfois comblé par des apparats qui me bottent. Apparats pas là. Apparemment. L’apparat ment ? Pas forcément. Ne rien dire n’est pas mentir.

Koike est un génie de l’animation. Tout comme Yuasa, il a besoin d’un cadre pour s’exprimer pleinement, non pas juste d’une love story à deux yens ni d’une armada de recyclages gênants. Du papi bricoleur à quatre bras de Chihiro à la belle Faye de Cowboy Bebop pour les persos, de plein de brics et de brocs pour un univers de SF peu crédible à surtout des auto citations : du supérieur en tous points Dead Leaves à World Record, en passant par le court de Kawajiri, Running - paye ton tribut - Man, en une dizaine de minutes mille fois plus intense que cette boursouflure. Voilà, c’est dit. Et ça m’en coûte. 

 


19 décembre 2011
par Arno Ching-wan




A fond, à fond, à fond !

Oubliez les Fast and Furious, 60 Secondes Chrono, Speed Racer et autres Death Race. Oubliez d'ailleurs tout ce qui a jamais été fait en matière de film de courses, et même, en matière d'expérimentations visuelles sur la vitesse (oui, oubliez aussi la séquence moto d'Akira), car rien ne peut prétendre rivaliser avec l'intensité de ce que propose Redline. Pour le prix d'une grosse cascade dans un blockbuster hollywoodien, Takeshi Koike a sans doute réalisé le film de course ultime.

Pour un film de course, Redline a su prendre son temps. Takeshi Koike (Animatrix : World record), collaborateur de longue date de Yoshiaki Kawajiri et du studio Madhouse, animateur surdoué jouant dans la catégorie des « karisuma animators », la « A list » des génies de l'animation japonaise, signe avec Redline un premier long à la gestation bien longue. Près de 5 années auront ainsi été nécessaires à Koike pour en achever la production. Officiellement annoncé par le studio Madhouse en 2006, accompagné d'un pilote particulièrement bluffant, le film s'était ensuite fait plus discret, générant attente et spéculations. Finalement achevé en 2009, trop tard pour une projection annoncée puis déprogrammée de l'édition de la même année du Festival d'Animation d'Annecy, Redline est revenu faire un tour hors-compétition à l'occasion de l'édition 2010. Une exploitation, en forme de course de fond plutôt que de vitesse, qui atteste du caractère atypique du projet. Une course qui a pris fin en octobre de l'année dernière, du moins pour l'étape japonaise, avec la sortie du film dans les salles de l'archipel. Mais dores et déjà Redline aura au moins confirmé 2 choses : le talent de Koike et la force de frappe du studio Madhouse qui lance dans le grand bain un énième prodige, en lui laissant carte blanche. Il faut forcément avoir la foi en tant que studio pour favoriser de tels projets, pour produire un truc à la limite de l'indigestion et qui ne pourra séduire que les férus d'animation et certains cinéphiles. Et Jean Alesi.

               

Et il fallait surtout que le studio ait pleinement confiance dans le talent de Koike pour lui donner le « go » sur un film dont le scénario, sur une idée originale de son comparse réalisateur Katsuhito Ishii (Le Goût du thé, Funky Forest), doit tenir tout entier sur une contravention pour excès de vitesse : JP, un pilote casse-cou dont le rêve est de se qualifier pour la Redline, la course underground la plus réputée et violente de l'univers, se voit donner une chance d'y participer alors qu'elle doit se tenir sur le monde de Roboworld, une planète gouvernée par des militaires belliqueux farouchement décidés à en empêcher le déroulement. A lui de gérer la concurrence ultra-relevée, dont la belle Sonoshee fait partie, son mécano de génie grincheux et son directeur technique véreux, ainsi que les attaques toujours plus démesurées de la soldatesque de Roboworld. Mais surtout, à lui de résister aux accélérations hallucinées qu'impose la Redline... Ne cherchez pas plus côté scénario, il n'y a pas. Amitié, amour, vitesse, action, humour, une caricature politique d'un régime militaro-fachiste en guise de contexte et un univers futuriste décalé résument parfaitement Redline côté écriture. Fin de la check-list. Le film de Koike ne donne clairement pas dans le cérébral et fait délibérément le choix de la simplicité pour mieux mettre le paquet sur le sensoriel en mettant en scène des séquences de courses plus effrénées, plus excessives, et surtout plus speed les unes que les autres. Vous voyez les meilleures scènes de courses du Speed Racer des frères Wachowski ? Ou n'imprte quel film qui fait référence en la matière dans votre esprit ? Du karting à côté de la course d'introduction de Redline. De la course de majorette même. Après chaque morceau de bravoure de Redline, après chaque séquence de course – l'essentiel du film – on se dit qu'il sera impossible d'aller plus loin, de faire plus intense, et pourtant si. Redline va toujours plus vite, toujours plus fort, jusqu'à la rupture, jusqu'à la ligne d'arrivée et une scène de fin qui fait glisser le film du sensoriel au sensuel...

Film d'animateur, film pour l'animation, pour une certaine forme d'animation qui met en avant toute la force et la vitalité de l'animation en 2D, Redline est aussi traversé de références assumées, la série animée originale Speed Racer ( Mach Go! Go! Go!) de la Tatsunoko et les films L'Équipée du Cannonball et Death Race 2000 en tête. Mais ce qui prédomine avant-tout reste une approche et un style d'animation dont la voie a été pavée par le vétéran décédé (2009) et admiré par toute une génération d'animateurs japonais, Yoshinori Kanada. Ce style se caractérise essentiellement par une animation survoltée, mettant l'accent sur l'exagération, le rythme, les perspectives improbables et les déformations en tout genre. La taille de la banane dont est affublé JP en guise de coupe est là pour en témoigner. Ne reste plus qu'à espérer que le film trouve preneur pour la France, ce qui tarde. Des négociations étaient en cours pendant Annecy 2010 justement, avec une certain éditeur français dans le vent, spécialisé dans l'animation japonaise... On espère qu'elles ont abouti.



05 mars 2011
par Astec




SpioooouuuuuuuaaaaaaaaammmmmmmvRRRRRbOOOMSSSSSHorAA !!

Redline marche sur un fil ténu non sans menus écueils, mise tout sur l'explosion graphique et ricoche avec insouciance sur un scénario prétexte qui n'évite pas le déballage de toutes les scènes typiques inhérentes aux films de course futuristes. Alors ça fait plaisir de kiffer ce F-Zero animé où tout plan explose à chaque seconde dans un déferlement de chara-design à la pointe du cool et de bolides impossibles en fusion totale avec leurs conducteurs mais on ne peut s'empêcher de regretter la dernière goutte qui aurait pu le transcender vraiment, lui offrir la teneur tant attendue et l'amener au niveau ultime à l'instar d'un Mind Game.

Redline reste derrière cette ligne qui emporterait totalement le spectateur hagard. Tout est merveilleusement sublime et éjaculatoire niveau animation et graphisme mais même la tentative de rendre plus surréaliste encore la course finale avec l'intervention d'une armée de bolides en fusion humanoïde-machine et de deux super puissances de frappe Tetsuoesques qui veulent détruire les coureurs n'emporte pas totalement dans la stratosphère animée. Tout comme Dead Leaves, ce puits de déflagrations visuelles et d'humour intergalactique connoté Cobra ne prend pas totalement aux tripes, arborant fièrement son vide thématique environnant.

Mais piouuu, l'animé nitroglycérine beau et hystérique au sens noble du terme est bien là malgré tout, un Dead Leaves plus beau, beaucoup plus beau, un Speed Racer de l'extrême oserais-je dire, un Star wars racers qui a la classe aussi, bref la nouvelle référence animée du film de course futuriste.



03 septembre 2011
par drélium


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