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Red Corner

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 2.75/5

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6 critiques: 2.38/5



Ghost Dog 2.75 Ca aurait pu être bien pire
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Ca aurait pu être bien pire

Certes, vu de loin, il peut sembler hypocrite de la part des américains de dénoncer le système judiciaire chinois actuel comme gangrené par la corruption et l’abus de pouvoir alors que, dans le même temps, leur pays - première puissance économique du monde - condamne encore à mort certains de ses concitoyens trop pauvres pour se payer un avocat décent, ou bien acquitte 2 soldats américains après qu’ils aient écrasé une petite fille avec leur char en Corée du Sud, provoquant la colère de toute la population. Mais cela, Jon Avnet le sait pertinemment et n’hésite pas à le rappeler dans son film par le biais de l’avocate chinoise jouée par Ling Bai. Il se contente seulement de raconter une histoire qui l’a touché, celle d’un américain accusé d’un crime qu’il n’a pas commis suite à un complot fomenté par des personnalités très haut placées dans l’establishment chinois, et à partir de là disséquer la mentalité d’un peuple trop longtemps soumis et ayant appris à se taire, à courber l’échine lors d’évènements sanglants comme la Révolution Culturelle dans les années 60 ou la place Tien An Men en 1989.

Bien sûr, Red Corner n’est pas un grand film, faute à une mise en scène bien sage, à des décors orientés studios (puisque tourné à Hollywood) et à l’interprétation monolithique de Richard Gere qui, homme d’affaires ambitieux ou tôlard agonisant nu dans un cachot immonde d’une prison, est toujours aussi bien coiffé et possède le même petit sourire charmeur aux lèvres. Ce qu’on trouvera - peut-être - intéressant ici, c’est un combat apparemment perdu d’avance contre une machine administrative chinoise complexe et bardée de tabous (cf. Qiu Ju), une histoire d’amour malheureusement pas très enthousiasmante, des rebondissements correctement orchestré (l’évasion pour rejoindre l’Ambassade, la fin du procès) et surtout une description de l’âme chinoise mise à jour. Un spectacle agréable donc, qui ne se contente pas de dénoncer aveuglément à tout bout de champ avec une grosse louche de bons sentiments à l’américaine. N’oublions pas que Richard Gere est « persona non grata » en Chine depuis 1994 pour ses prises de positions sur la situation au Tibet ; c’est plutôt bien qu’il y ait encore des gens « poil à gratter » qui essayent de remuer les choses, et même si Red Corner a une portée limitée, le coup valait d’être tenté.



22 décembre 2002
par Ghost Dog


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