Détective Conan est une des meilleures séries de ces dernières années. Best-seller au Japon, grand succès en France aussi (tout est relatif, on reste dans la sphère des initiés), il ne manque pas de qualités : un dessin clair et stylé, des personnages attachants, une ambiance maîtrisée. Malheureusement, il souffre aussi de quelques défauts...
On est en présence du syndrome de la réussite inespérée : vous commencez une série, ça marche fort, et vous devez continuer vaille que vaille. Seulement, si Dragon Ball avait réussi à conserver un intérêt relatif moyennant l'introduction fréquente de nouveaux personnages majeurs, ici on a quelques errances et pas grand chose de nouveau sous le soleil. Globalement la série s'est divisée en deux parties : Shinichi avec ses amis de primaire, et Shinichi avec Ran et son père. Le problème est que cette séparation n'apporte pas tant de différences que ça au niveau des affaires traitées. Seule l'introduction du personnage de Sherry nous a laissé entrevoir un avenir plus... mouvementé.
Hélas, après 26 tomes parus, la trame originale ne paraît être qu'une sortie de secours pour combler les manques d'inspiration. Les meurtres en chambre close se déroulent à un rythme convenu, sans que rien ne puisse sembler mener cette histoire à une conclusion.
Pourquoi le noter si bien en conséquence ? Ça se lit bien, une histoire de temps en temps, sitôt lu, sitôt oublié. En faisant abstraction du fait que c'est sensé être une série avec une histoire de fond se déroulant, on passe un très bon moment de lecture.
Dans le domaine de la vache à lait, Conan fait vraiment le bonheur de son auteur et de Dargaud. Il n’y a pas de gros reproche à faire à la série. Le thème est intéressant, l’entrée en matière avec l’intrigue des hommes en noir a créée une bonne atmosphère, mais plus les volumes s’enchaînent et moins l’histoire avance. Les enquêtes se succèdent sans présenter de grand rapport entre elles, si ce n’est les personnages et de temps à autres une allusion aux hommes en noir pour retenir les lecteurs. Ainsi retrouve-t-on épisodiquement la problématique de départ : à savoir comment Conan redeviendra-t-il Shinichi ?
Malgrè cette déception, ce manga reste très bon et très captivant. Les histoires sont assez diversifiées et suffisamment alambiquées pour ne pas trop lasser. On peut trouver que les personnages se trouvent étonnement souvent sur les lieux d’un crime, mais bon sans ça Batman et tous les autres super héros n’auraient pas non plus le lieu d’être.
Il reste à espérer que la fin n’arrivera pas de façon abrupte et bâclée...
Détective Conan est une véritable réussite. Le fil conducteur de l'intrigue (la recherche de ceux à qui Shinichi doit d'avoir rajeuni de 10 ans) est captivant, mais le plus remarquable dans cette série réside dans les nombreuses intrigues que le jeune détective doit démêler. Gosho Aoyama ne se cache pas d'être un fan de romans policiers et de Sir Arthur Conan Doyle (d'ailleurs Shinichi choisit "Conan" comme nom d'emprunt...), et l'on s'en rend compte tout au long du récit! Des histoires complexes et captivantes, à l'image de celle où évolue Sherlock Holmes. Des rebondissements incéssants, des détails oubliés qui permettent de confondre le coupable... Tout ce qui fait le charme de Baker Street transporté à Tokyo!
Des intrigues remarquablement pensées servies par un dessin de qualité et beaucoup d'humour pour un manga de très grande qualité. Si vous êtes (comme moi) passionné par les aventures de Holmes, ne passez pas à coté de détective Conan : ce manga est fait pour vous.
Un seul reproche tout de même : Conan et Mouri se trouvent (à mon goût) beaucoup trop souvent "par hasard" sur les lieux du crime. Après tout Mouri est détective et commence à jouir d'une certaine réputation, pourquoi les clients ne viendraient-ils pas solliciter ses services à son bureau comme on le voyait faire à Baker Street ? On pourrait également parler du nombre élevé de meurtre (pour Scherlock Holmes presque la moitié des affaires traitées ne comportent pas de cadavres, mais des objets ou personnes disparues etc.), mais alors on commence vraiment à ergoter...
