Chaque nouvelle production de la Milkyway Image est pour moi un événement.
Mais ne vous y trompez pas, même si ce film est produit par Johnnie TO Kei-Fung, il ne se rapproche en rien de ses « polars ». En effet aucune situation n’est réellement oppressante et plusieurs touches d’humour sont même disséminées par-ci par-là. D’ailleurs la musique, style année 60, qui nous accompagne tout le long est légère et ne nous emporte jamais vers le dramatique. Le film pourrait s’apparenter à une pièce de théâtre découpée en trois actes, chacun d’eux commençant par un petit prélude où le rôle principal de l’acte nous apparaît déguisé comme le héros auquel il s’apparente.
Après une introduction où l’on voit tous les protagonistes de la pièce entrer en scène suite au meurtre d’un chef de triade par Sung le photographe (Patrick Tam), le premier acte est pour Hak le journaliste (Jordan Chan) qui doit trouver une histoire autour de ce meurtre. Le second acte est pour Sung, qui alors s’inspire très fortement des papiers de Hak pour commettre de nouveaux meurtres. Et enfin le dernier acte est pour Mickael l'inspecteur(Sunny Chan), c’est lui qui devra décider de la fin de l’histoire. Mais peut-il avoir tous les éléments en main pour contrôler cette fin ? Les acteurs jouent assez bien, aucun n’a un gros charisme et c’est parfait pour ce film. Jordan Chan avec des cheveux un peu long dans le cou et des lunettes incarne parfaitement le journaliste ; on sent très bien que Sunny Chan ne contrôle rien du tout pendant les trois quart de l’histoire et Patrick Tam est comme dans un « film » suivant un scénario établi au jour le jour.
Ce long métrage se laisse voir et on se demande comment cela va se terminer, surtout qu’à chaque fois on assiste aux situations terminales des scènes, puis le réalisateur nous montre comment elles se sont déroulées, et ceci même pour la scène finale. Bref un film sympathique , qui n’a rien de transcendant mais qui nous fait passer un agréable moment. Et surtout faîtes attention, parfois la réalité dépasse la fiction !
06 septembre 2001
par
Junta
Cadavres exquis
Semblant vouloir rendre hommage à un certain cinéma français de la Nouvelle Vague, tout en mettant en scène selon un schéma moderniste, Derek Chiu rend un petit polar sympathique, surprenant pour le ciné HK en général.
Cinéma français de par l'affichage claire du mot "FRENCH" au détour d'une séquence.
De par l'utilisation de la musique, airs accordéonnés typiques de la France des années '60s (ou du "PJ" télévisuel de nos jours).
De par un plan final, repris des premiers films de Leos Carrax.
L'intrigue est assez surprenante et semble effectivement improvisée au jour du jour, tant quelques revirements semblent inattendus et le jeu des comédiens volatiles.
Le tout donne un petit film assez frais et surprenant dans sa manière d'être traité, pas très loin des expérimentations d'un Derek Yee dans sa forme.
Mais pas très passionnant non plus; l'intrigue se traine par moments et au final, l'ensemble semble plus bancal qu'original.
A signaler, la toute fin assez imorale, incroyable pied de nez à tout ce dont on serait habitué d'un schéma classique.
A noter tout de même le ptich originel, énorme charge contre les triades en général et leur implication dans le cinéma en particulier :
Si l'intrigue tourne autour d'un meurtrier, qui tue des chefs de triades pour nulle autre raison que le plaisir de ... ben, en fait, on ne saura jamais...débarasser le monde d'eux, il est à noter un petit détail, déclencheur de l'idée des assassinats et pas si anodins que cela : c'est effectivement suite à l'intervention de "KING", premier chef de triade assassiné, dans le labo de développement de pellicules ciné, que le héros s'empare du poison...Et c'est avec les matières premières d'un développement de péllicule, qu'il tuera tous les chefs de triades...
Charge subtilement noyée par la suite du métrage, l'on peut tout de même se poser la question, s'il n'y a pas un message très clair de la part du réalisateur, qui semble bien plus inspiré dans ce joli exercice de style produit par Johnnie To (rélative liberté de production), que dans l'ensemble de sa filmographie (films de commande...).
pas très palpitant mais assez sympa, frais et original pour tenir le spectateur jusqu'au bout. on a une ambiance et un style inédit à HK, ça change!
Heaven's assassin
Un produit labellisé MilkyWay fort inhabituel réalisé par Derek Chiu avec un Jordan Chan méconnaissable dans le rôle d'un journaliste. Le film raconte l'histoire de trois destins qui se croisent et s'entrecroisent, trois personnages radicalement opposés : un tueur en série, un policier et un journaliste.
Derek Chiu traîte son sujet sur un ton plutôt léger à la limite de la caricature, pas de flonflons ni d'effets racoleurs mais un certain manièrisme et une ambiance décontractée qui a parfois tendance à ennuyer. La réalisation est plutôt maîtrisée, certaines scènes sont originales et les interprètes plutôt bons. Tout est donc rassemblé pour donner un bon film, mais on s'ennuie fermement car c'est un peu trop répétitif et pas assez jusqu'auboutiste.
Un film original donc, qui se laisse regarder, mais un peu trop statique pour emporter ma totale adhésion.
Bon travail
Ce film est très bien filmé, bien interpreté et produit par des pro, alors jolie quoi... une critique à l'image du film, simple et efficace sans décapé!
17 septembre 2001
par
LoKar