L'Arnaque
La bande-annonce est une pure merveille de précision et de mise en scène…quelle déception, que de se retrouver – dès les premières images – face à l'un de ces innombrables productions nipponnes plus proches du téléfilm du luxe, que d'un long-métrage maîtrisé. Fujiwara Tatsuya, propulsé superstar au pays du soleil levant depuis son apparition dans les deux "Death Note", peine à crédibiliser son rôle, pourvu d'une petite moustache hirsute très peu en phase avec son look par ailleurs. Faudra faire le deuil de son personnage tant fantasmé sur bande-annonce comme redoutable tueur à gages.
Pourtant, les tours d'escroqueries sont assez formidables dans leur exécution…mais pourquoi – au diable – avoir viré vers ce pseudo-thriller politique autour du rapt sans aucun enjeu ?!! Après avoir filmé le rapt, s'ensuit ainsi un jeu au chat et à la souris entre Goro et des puissants hommes d'affaires ripoux, qui va coûter cher au garçonnet. Ses interventions – pour tenter de soutirer quelques sous par un chantage puéril – semblent totalement vains et il faudra al remarque d'un personnage secondaire, qui le décrit comme un escroc professionnel, maître dans les arts martiaux (sic) et redoutable machine à penser pour mollement s'en convaincre.
Le pire sont sans aucun doute les pseudo-scènes d'action à venir au bout de ¾ du métrage. A l'instar des nombreux films de gangsters coréens, les acteurs se battent sans aucune chorégraphie pensée au préalable; un procédé, qui donne droit à des combats plus véridiques, mais également moins dynamiques; la même chose concerne une course-poursuite en voiture, sans aucune doute la plus mollassonne depuis celle des bisseries philippines de la fin des années 1970.
Le scénario – du coup totalement prévisible – s'achemine ENFIN vers la revanche tant attendue, mais qui sera torché en 3 minutes 24 secondes avec un héros aux lèvres crispées, mais la gâchette tout sauf facile. Un épilogue ridicule et voilà le produit emballé.
Au moins le réalisateur Sakamoto Junji ("Another Battle", "Aegis") aura-t-il eu le bon goût de ne pas rallonger le supplice à deux heures, durée devenue standard ces jours-ci dans les produits nippons (comme coréens)…mais 97 minutes étaient déjà 97 de trop !!!
