L'envolée sauvage
Après son "Danse de la cigogne" et des longues années à travailler pour la télévision vietnamienne (où il a notamment "importé" la téléréalité, NGUYEN PHAN QUANG BINH est de retour pour l'ambitieuse adaptation de la nouvelle "Boundless Field".
Comme souvent, le Vietnam a vu les choses en grand en allouant un important budget et en attribuant le premier rôle à l'omniprésent Dustin Nguyen, ancien cador de "21, Jump Street" et actuel garant pour des succès de films vietnamiens à l'international.
Pas sûr, que le film se vendra aussi bien, que ses derniers films d'arts martiaux; en tout cas "Floating Lives" permet à Dustin d'affiner son jeu dans un rôle beaucoup plus dramatique, même si pas très compliqué. Foulant les terres du film d'auteur en prenant tout son temps, Dustin doit se contenter de rester bord-cadre, clope au bec et tenter de jouer les écorchés vifs aux sentiments refoulés. Là encore, les scénaristes ne donnent pas dans la dentelle avec une prostituée au sexe volontairement engluée pour ne plus pouvoir avoir des rapports par des épouses jalouses avant qu'il y ait meurtres et viols en cascade. On ne le dira jamais assez, le cinéma vietnamien est un cinéma, qui s'exprime énormément par la douleur et la souffrance avec des séquences souvent choc, pas si éloignées de l'actuel cinéma coréen…Des scènes de violence, qui tranchement par rapport aux nombreuses séquences beaucoup plus calmes, petits détails en apparence insignifiants, qui prennent toute l'ampleur sur un grand écran, comme le courant du Mékong, l'éclosion des feuilles de lotus, etc.
Un scénario, que l'on devine tout de même adapté d'une nouvelle, car très peu riche en rebondissements, en-dehors d'une fin un brin précipitée et surchargée en malheurs, qui enlève un peu de la maestria de la fine observation des personnages, nature et du comportement humain en général. Une demi-réussite pour cause d'un film un peu "forcé", mais qui est une nouvelle fois absolument magnifique en terme d'images.
