L'émotion à fleur de peau
Après quelques films plutôt dans une veine fantastique (comme le fort sympathique Bio Zombie), Wilson Yip s'intéresse au drame, accompagné de son scénariste fétiche, Matt Chow, avec qui il réalisera ses meilleurs films. Bullets Over Summer n'est peut être pas aussi abouti que Juliet in Love (son film suivant), mais sa réussite est du même genre: pas de surdramatisation, des touches d'humour, un réalisme confondant, une réalisation soignée, une interprétation de haute volée.
Ici la dimension polar semble être pourtant majoritaire, surtout au début, avec un duo de flics tout ce qu'il y a de plus classique, deux amis complémentaires et un peu tête brulée, face à des criminels sans peur et sans reproche. Rien de bien nouveau, mais c'est bien mis en scène, on retrouve déjà les filtres de couleurs rendant l'image plus délavée (avec ses tons de vert) qu'immaculée. Puis le film commence à dériver lentement, dès que les deux policiers font la rencontre de la grand mère.
Et c'est là que le film touche, avec des personnages intéressants, des dialogues bien écrits et des situations tour à tour cocasses, dramatiques, émouvantes, le tout à un rythme assez trépidant. Le personnage de Francis Ng est celui qui attire le plus l'attention, même si on s'habitue aux performances du grand Francis, il est difficile de lui résister tant les qualités et défauts de son personnage sont bien rendus.
Il est alors un peu dommage que les dernières minutes n'exploitent pas mieux le formidable potentiel émotionnel qui s'était bati lentement. Non pas que le final soit convenu et sans impact, au contraire, il sait réserver son lot de surprises et de moments forts. Mais on a l'impression que tout se passe trop vite, autant pour les protagonistes que pour les spectateurs. Peut-être est-ce la leçon de ce film qui réussit à mettre beaucoup de choses en 1h30 et à montrer que tout peut basculer en une seconde du sourire aux larmes, et inversement.
Rempli de moments forts, très bien réalisé par un Wilson Yip inspiré, bien mis en musique, monté et écrit, porté par un Francis Ng au sommet de son art, Bullets over Summer est un petit monument d'urgence, un film à l'émotion à fleur de peau et qui préfigure bien le futur chef d'oeuvre de Wilson Yip, Juliet in Love, une autre histoire de famille reconstituée écrite par Matt Chow et avec Francis Ng.
Polar ou comédie sentimentale ?
Dans cette œuvre signée Wilson Yip, le mélange entre les 2 genres que sont le film policier et la comédie sentimentale prend une dimension étonnante, celle d’un déséquilibre criant dont on ne sait finalement quoi penser. Si le premier quart d’heure est synonyme d’action avec un braquage dans un supermarché (des flingues, des morts et des prises d’otages), le rythme ralentit subitement lorsque les 2 flics incarnés par Francis Ng et Louis Koo sont désignés pour surveiller un assassin prénommé Dragon dans un appartement faisant face au sien, chez une vieille dame sénile.
Le film prend alors un virage brusque pour suivre la direction des relations humaines ; pour la première fois de leur carrière, nos 2 flics se retrouvent sédentaires, vivant 24H/24 au même endroit. Forcément, ça tisse des liens, à commencer par la grand-mère formidablement interprétée par Helena Law, mais aussi avec des jeunes filles du quartier… On se dit que tout va bien finir, que leurs vies seront enfin stabilisées, et puis non : on repart pour un quart d’heure d’action qui me semble tout à fait injustifié, incohérent et pas crédible du tout. Pourquoi Francis Ng doit-il risquer sa vie pour quelques dollars en affrontant le caïd du coin, alors qu’il aurait très bien pu subvenir aux besoins du bébé de sa copine avec sa paye de flic ? J’avoue avoir du mal à comprendre.
Outre cette fin qui gâche tout, on ne peut nier que, malgré un manque évident de moyens financiers, la mise en scène est d’un niveau supérieur à la moyenne et l’interprétation excellente, notamment celle de Francis Ng, impressionnant en flic bourru en mal d’amour.
Tellement humain
Sous couvert d'une intrigue policière bien légère, Wilson Yip nous renvoit en pleine figure les destins d'hommes et de femmes aux prises avec leurs désillusions et leurs rêves. Dfficile de ne pas souffrir et esperer avec eux devant la qualité de l'interpretation, soutenue par une mise en scène sobre et efficace. Francis Ng y est tellement bon que l'on pourrait croire qu'il tient le film a lui tout seul, ce qui est pourtant loin d'etre le cas.
Un tres grand film.
Et un polar de référence de plus à Hong Kong, un !
Ce film, comme Where a good man goes, m’a beaucoup touché. L’histoire est celle de 2 flics en planque chez une grand-mère pour retrouver un voleur/tueur nommé Dragon.
Le scénario permet de confronter des personnages venant d’horizons divers et avec des personnalités bien différentes, c’est en cela qu’il me fait penser à where a ... et qu’en quelque sorte il m’a procuré les même sensations et sentiments.
Le casting est parfait, chaque acteur/actrice incarnant à merveille son personnage ainsi que sa personnalité : Francis NG Chun-Yu est un flic asocial n’acceptant de travailler qu’avec un seul partenaire, toujours à deux doigts de démissionner. Louis KOO Tin-Lok est un jeune dragueur, qui malgré son travail de flic reste quand même un gamin, contrairement à d’habitude l’interprétation de Louis n’est pas neutre, collant à merveille au rôle. Helena LAW Lan est une habituée des rôles de grand-mère (logique ;) ), donc pas de problème pour elle. Les 2 autres rôles sont pour Michelle MOK Nga-Lun en gamine légèrement agaçante et Stephanie LAM Mei Jing adorable en femme enceinte. Le poste du bad guy est pour Joe LEE Yiu-Ming, glacial à souhait, difficile de faire plus charismatique pour un méchant, il a vraiment la « gueule de l’emploi ».
La réalisation est soignée, stylisée quand il le faut, plus classique lors des scènes intimistes. Le départ est brut, peu d’artifice, il décrit la violence et la dureté des actes de Dragon, cette partie est plutôt intense. Par la suite c’est le quotidien de la planque qui prend le dessus. Lors de ces séquences, pas besoin d’artifices, les émotions passent bien mieux ainsi. Puis sur la fin l’action reprend ses droits, certaines personnes diront que le final est filmé de manière « clipesque », moi je pense qu’il est soigné et très visuel, n’oubliant pas les émotions. La musique est très rock, intense durant les gunfights, se transformant en canto-pop (assez belle) pendant les moments plus calmes. Elle s’intègre impeccablement avec les situations qu’elle accompagne.
La partie centrale du long métrage permet de s’attacher aux personnages, de développer leur personnalité et de mieux comprendre en grande partie leurs réactions. C’est cet aspect psychologique qui donne sa force au film, elle constitue sa moelle épinière. Le contact et les différences de chacun feront évoluer tous les protagonistes, parfois de manières inattendues.
Au final je dirais que nous avons là un polar intimiste digne des meilleures productions hong-kongaises. Un scénario peu original mais accrocheur et humain couplé à une réalisation de choix. Une belle réussite à tous les niveaux.
15 février 2002
par
Junta
Dommage
Bullet over Summer ne manque pas de qualité : casting excellent, personnages assez attachants, bon rythme, moments chaleureux touchant souvent au but, humour assez efficace.
Mais un script trop moyen et prévisible nivelle cette comédie dramatique sous couvert de polar vers le bas, empêchant l'émotion d'atteindre de plus haut sommet.
14 décembre 2021
par
A-b-a
"Explosive Cops" = pétard mouillé !!!
« Hero » est la cause de tout ceci ! « Hero », magnifique film de Zhang Yimou, que je m’étais pourtant juré de haïr ; mais voilà : je me suis pris une grosse claque au moment, où je m’y attendais le moins et cette vision m’a donné des ailes pour me replonger dans ma vidéothèque personnelle de films asiatiques.
Profitant d’un moment d’inattention de ma chère et tendre (qui a une aversion contre tout ce qui est sous-titré en anglais…ce n’est pas facile tous les jours…), j’ai donc fébrilement déballé un des films chouchous de ce site, le bien-nommé « Bullets over Summer ». Suite logique d’un voyage initiatique commencé depuis peu dans l’univers Wilson Yip, après les visions successives de « Bio Zombi », «Skyline Cruisers » et « Juliet in Love » ; films qui ne m’ont guère convaincus.
Je ne sais pas pour vous, mais parfois il y a des noms, qui vous hantent ; des réalisateurs qu’on aimerait pouvoir aimer ; des films qui ont l’air attrayants d’après leur pitch ; des affiches, qui vous font baver…et puis … nib. Nul. On n’accroche pas. D’autant plus frustrant, qu’on était prêt à …
Le cas Yip est un de ces réalisateurs…Qu’est-ce que je bavais devant sa filmo, devant les articles enthousiasmants de nombreux fans, devant les photos de tournage…et quelle déception que de découvrir ses films somme toute très moyens.
Je reviendrais plus longuement sur mes principaux reproches dans les critiques traitant ses films un par un, pour uniquement me concentrer sur le cas des « Bullets » ici.
J’avais été prévenu, que le film allait plutôt se concentrer sur l’attente des policiers planqués ; qu’il y aurait un début et une fin tonitruants ; que le film allait être peuplé de personnages improbables (comme dans tous les films de Yip) et de scènes incohérentes, voire surréalistes. Ouais, ouais, ouais, j’en re-demande, j’en suis friand…malheureusement, ni les personnages, ni les scènes issus de l’univers pourtant foisonnant de Yip ne m’emballent vraiment. Parlant personnage, celui du loser, du décalé par rapport à la société est récurrent dans la filmo de Yip, mais brossé avec plus ou moins de bonheur selon ses films. Mon préféré reste encore celui de Jordan Chan dans « Bio Zombi » !
Dans « Bullets », Francis Ng interprète à peu près le même personnage que celui de « Juliet in Love ». Son jeu vaut ce qu’il vaut : ses mimiques et poses sauront agacer les uns et séduire les autres. Personnellement, j’adhère. Quant au traitement de son personnage…bof. Entre super-flic ultra-cool, écorché vif et brute incontrôlable, nous avons droit à toute une palette de couleurs et d’émotions…Soit. En revanche, le re-virement de son personnage en fin de film ne m’a guère convaincu ! Il n’a certes plus rien à perdre, se sachant condamné, mais de là à agir de la sorte…
D’ailleurs, c’est le principal défaut de ce film : autant le début est fun, exagéré d’une manière jouissive et renouant avec un certain cinéma HK des tardives années 80 et la suite intéressante dans ses idées brouillonnes et embryonnaires, autant la fin arrive comme un cheveu sur la soupe et déballe un ramassis de séquences sans queue ni tête. Très finement amenée (au moment, où l’on s’y attend le moins), elle s’enchaîne à un rythme effréné, mais délaissant toute logique (tant au niveau du personnage de Francis, que de celui du méchant) et raisonnable. Vraiment très dommage, car j’aurais eu plus d’indulgence, si Yip avait abouti le développement de sa deuxième partie (calme) du film.
En fait, « Bullets over Summer » est pour moi le parfait brouillon du futur succès « Juliet in Love », ce dernier reprenant personnages (Francis, Helena Law=Sandra Ng), séquences entières (l’hôpital, la bouffe entre « bons » et truands…) et même la fin - qui s’intègrera dans ce cas précis - bien plus logiquement et m’aura même arraché l’une ou l’autre larme. Je suis et resterai un gros sensible devant des films ; tant par rapport à ce qui me touche, que ce qui m’énerve. « Bullets » m’a énervé ! En attendant la suite de l’œuvre de Yip et en espérant, qu’il saura aboutir un jour ses idées nerveuses, mais brouillonnes.
(Désolé d’avoir à casser la bonne moyenne générale des notes ; moi aussi, j’aurais aimé à lui mettre un « coup de cœur »…)
Essai pas concluant.
"Bullets over summer" n'est pas vraiment un film raté, mais c'est encore moins un film réussi. En effet, la photographie poussiéreuse et le montage fait par un manchot anorexique epileptique font que l'ensemble est moins percutant qu'on aurait pu le croire.
L'histoire avait pourtant de quoi séduire, et les relations entre les protagonistes sont assez intéressants, mais le final grand guignol vient noircir le tableau. Comme le côté technique est un peu douteux, "bullets over summer" ne dépasse jamais le stade du film qui aurait pu marquer.
Dommage. En fait j'ai détesté.
Summer of love, summer of death
Deux thrillers HK cuvée 99 semblent avoir marqué les mémoires en particulier: l'un,
The Mission, marquait l'apogée de la grammaire propre à Johnnie To; l'autre,
Bullets Over Summer, gratifiait le genre d'un gros bol de sang frais et fut l'œuvre de la consécration pour Wilson Yip. Ce qu'il y a d'intéressant dans ce dernier, c'est d'abord le parti pris de contourner l'usage du polar local en ne faisant de l'enquête menée par le tandem de flics qu'un prétexte plus ou moins solide à une vraie dimension humaine, laquelle se garde bien de sombrer dans le sentimentalisme ou le mélo glucosé. Les deux protagonistes mettent leurs activités entre parenthèses le temps de profiter pleinement de sa flânerie pour le premier et de découvrir l'amour pour le second. Pitch au départ guère renversant mais qui, une fois entré dans le contexte d'une intrigue criminelle routinière à la base, change sacrément la donne. La force du métrage réside ensuite dans une direction d'acteurs très libre qui permet à Francis Ng – fabuleux comédien, de la caste d'un Tony Leung Chiu-Wai ou d'un Lau Ching-Wan – et Louis Koo de s'émanciper des rôles trop souvent stéréotypés qu'on leur a imposés, à eux comme à tant d'autres. En jouant sur la spontanéité, voire parfois l'improvisation, bien plus que sur la performance « préfabriquée », ce duo d'interprètes trouve ici matière à un beau travail de composition. Enfin, le film dans son déroulement et sa tonalité versatile – on passe de scènes pour le moins explosives à des ambiances douces-amères et vice versa – se révèle extrêmement plaisant à suivre, suscitant une impression de spontanéité et d'exotisme qui forge d'une certaine manière un nouveau style de polar HK après l'avènement John Woo / Tsui Hark, le cynisme Kirk Wong / Ringo Lam et la révolution Milkyway. Il manque pourtant quelque chose à
Bullets Over Summer afin qu'il puisse passer de la stature d'un (très) bon film à celle d'un chef-d'œuvre. Un scénario plus travaillé ? Une mise en scène plus ambitieuse et/ou affranchie de ses artifices stylistiques du moment ? Un peu des deux, sans doute. Là où le vainqueur
The Mission affiche une radicalité parfaite dans son approche, l'outsider de Wilson Yip aurait mérité une épure et une finition plus marquées pour atteindre la sphère des classiques du genre. Reste un bon moment de cinéma, surprenant, habile, touchant et paré d'une magnifique bande originale. À voir ne serait-ce que pour l'admirable prestation de Francis Ng.
Surprenant, original...
Un film qui mélange plusieurs genres, et trouve sa propre voie, servi par une bonne interprétation, bonne chose puisque l'interet principal du film réside justement dans ses personnages.
Sur fond de polar, nous assistons à des rapports humains, mais aussi à des problemes sociaux propre à chacun des personnages.
Pour couronner le tout, le rythme du film alterne avec des séquences extremement bien réussites, où l'on voit évoluer notament le super méchant du film, charismatique à souhait.
La fin est par contre un peu confuse, c'est dommage, mais l'interprétation, la réalisation et l'originalité de ce film en font un genre plutôt unique.
A voir absolument une fois !
TRES BON POLAR
Un savoureux mélange. Entre action, comédie, scènes dramatique, bullet over summer est une réussite. A voir absolument.
Simple et efficace
Là franchement, en toute simplicité, Wilson Yip m’a vraiment épaté. Bullets over Summer est un petit bijou et une réelle surprise. Le scénario est pourtant des plus banales : des flics en planque chez un occupant. Seulement, c’est la cohabitation dans cette planque qui éveille un immense intérêt, notamment grâce è des personnages au caractère fort. Deux acteurs se distinguent dans Bullet over Summer : Francis Ng et Helena Law. Le premier est éblouissant en flic dur au cœur tendre, un peu en marge de sa hiérarchie. Helena Law est émouvante dans le rôle de cette petite vieille perdue dans ses pensées, dans sa tête et dans ses souvenirs. Louis Koo est aussi très bon, et Michelle Mok apporte un peu de fraîcheur au film. On a l’impression que Wilson Yip a su tiré profit du maximum du potentiel de Bullet over Summer et de ses comédiens. Bullet over Summer est en fin de compte une belle réussite.
A voir
Bullets Over Summer s'inscrit dans la lignée de ces néo-polars de la fin des années 1990 (genre par exemple que la Milkyway Image de Johnnie To fournira beaucoup). Il est étonnant pour moi de découvrir ce "polar social" plutôt remarquable de le part d'un réalisateur que je connaissaiss jusqu'alors pour des blockbusters (SPL, Flashpoint, les Ip Man...). En effet il y a un côté petit film indépendant qui est assez savoureux (renforcé par la photographie vétuste) , très bien joué, dans un film où ce sont donc les séquences intimistes qui sont plus réussies que l'action. Le long final, un peu laborieux, n'est peut être pas si surprenant: on était prévenu depuis le début, mais je ne peux m'empêcher de préférer la partie centrale du film où les dialogues étonnants et les relations chaleureuses s'enchaînent.
25 janvier 2012
par
Hotsu
bullet time
Bullets over summer, anti-the Mission fuit le style et fait sentir qu'on le fuit, qu'on le déjoue, qu'on déjoue la pose qui par le rythme et l'étendue sonnerait trop pur, trop beau. Le style, c'est attitude, affectation, arrières pensées non désintéressées. Ce qui frappe le plus dans Bullets over summer, c'est le ton imprimé par le montage et le dispositif narratif. Un ton alerte et primesautier, discontinu et nu. Coupures (ruptures dans l'histoire), bonds (à coups scénaristiques), parenthèses. Surtout les parenthèses. Dans ces moments où les enjeux se dissolvent jusqu'au négligeable, la vie s'adoucit et beaucoup de sens passe en peu de matière. On prend le temps de se poser pour manger, discuter, mourir. Le film s'étire, se fluidifie dans le visage souple et élastique d'un Francis Ng qui joue les gros durs. Cette sensibilité qui cherche à emprunter tant de routes différentes, est remarquable dans le cinéma Hongkongais.
summer time...
Mélange de polar, drame social et comédie, ce film est une réussite.
Les acteurs sont excellents, la réalisation rythmée et l'histoire originale.
Il "été" une fois un très bon film.
Bon film, si on ne s'attend pas à un film d'action.
Dès le début, ça par en polar HK comme je les aime. Puis, ça se calme direct pour partir dans un style love/drame/un peu comique...
C'est vrai que l'action ne se réveil qu'à la fin, (juste après une scène de repas bien tendu, que j'ai bien aimée) et que les gangsters, on sait pas trop d'où ils viennent.
Mais j'ai bien aimé l'histoire quand même, la réalisation aussi, et quelques scènes (genre la pièce qui roule dans la gouttière).
Je pense que si on ne le voit pas en s'attendant un polar, ce film peut-être bon, pas exceptionnel, mais bon.
3/5 (par ce qu'à la fin, ça m'ennuyait un peu, en fait j'ai préféré la partie "non-action" du film)
L'histoire sans fin.
Le génie de Wilson Yip, c'est celui du gnangnan. Dans ses deux grands films à la gloire de l'amour, de la mort, de l'héroïsme d'un quotidien qui ne l'est jamais vraiment, il y a toujours beaucoup de sirop, beaucoup de larmes et un peu de sang. C'est du "moody cinema" qui trouve ses antécédents chez Wilder, Cukor ou Sturges plus que chez Melville ou Peckinpah (chez Woo, par exemple). Pourtant, comme pour les plus grand cinémastes de Hong-Kong, il s'agit toujours d'une scénographie du drame. Mais à l'excès de boursouflure qui est celui de Woo, Hark, Wong Kar-waï ou certains films de Ching Siu-tung, Poon Man-kit ou Ronnie Yu, la trajectoire de Wilson Yip suit celle de l'excès d'une sentimentalité (d'hypersentimentalisme, si l'on préfère), où les éléments du cinéma (personnages, histoire, intrigue, etc.) sont pareillement dissous. Surexposés chez les premiers, ils sont sousexposés chez Wilson Yip ou chez Fruit Chan. Mais le résultat est le même : procurer un substitut à la pauvreté impossible d'une image qui, ici et maintenant, spécialement à Hong-Kong, ne peut être que pornographique. Le gnangnan, chez Wilson Yip, c'est l'instrument de la résistance. La raison pour laquelle il est encore possible de faire du cinéma.
Bonnes intentions, bon scénario mais réalisation un peu trop stérile...
Ce n'est certainement pas en voyant ce film qu'on pouvait se douter que ce même réalisateur réaliserait des bombes telles " SPL" ou " Ip Man". Mais j'ai vraiment été touché par cette histoire et le casting impécable (la mamie est à pleurer de rire) mais la réalisation et la musique sont trop orientées " vieux film d'action années 80" ce qui m'a empêché de pleinement jubiler du spéctacle. Francis Ng, Louis Koo et la magnifique Michelle Mok: de bons ingrédients avec la bonne recette pour une sauce qui au final ne prend pas, complétement.
Un délir de plus avec Francis!!!
En tant que fan de francis,je peux dire que celui-ci a une sacré ambiance!Je n'écrirai que très peu,comme je n'aime pas retranscrire tout un film avec un texte,je prendrai que le minimum pour pas en dire trop.La mise en scène est très bonne,les musiques sont vraiment sympa,dommage que la plupart des musiques de films chinois ne soit pas édités.......l'histoire se met assez vite en place,sa maladie,leur espionnage depuis un appartement,la jeune fille mignonne et un gang ainsi que d'autres surprises avec un excellent rebondissement à la fin.Je vous le dis,mème en y regardant la bande-annonce,elle n'enlèvera aucun effet de surprise!!Saïkoso...iiioo..
Instant de douceur dans un monde si dur
Pause ! C'est vraiment ce qui caractériserait ce film. Yip met ici en avant la vie de deux policiers : l'un jeune, presque désinvolte mais toujours présent lorsqu'il s'agit du travail. L'autre plus agé, qui cherche enfin un sens à sa vie, au moment où elle prend fin.
Le film commence comme un polar "conventionnel", mais bien vite le rythme se ralentit, et n'allez pas croire que c'est un défaut : c'est surement là son plus grand atout. L'action est moins présente et le scénario, tout autant que la réalisition nous permet de nous plonger quelques instants dans la vie de ces deux hommes. Un film qui sonne vrai malgré quelques "dissonnances", sommes toutes peu choquantes au vu de l'harmonie qui s'échappe de ce film. N'a t'on pas envie de rejoindre durant leur repas ce semblant de famille regroupant mafieux, policiers et grand-mère sénile ?
Lecture. Car la vie n'est jamais aussi paisible que ça, surtout lorsque l'on est flic. D'un coup d'un seul le film reprend, bascule et nous mène vers cette fin, certes attendue mais amenée de façon relativement subtile pour être plausible. Un bien beau moment s'est achevé, et malheuresement la vie n'est pas aussi douce que ce foyer auquel nous étions déjà attachés.
En somme, Bullets over Summer est servi par une histoire originale, mais surtout par une sincérité dans l'interprétation (magnifique Francis Ng !) et une réalisation sans artifice qui nous montre, sans subterfuges, des instants passionants de la vie. Chapeau.