Avant la projection du film vous avez précisé que l'histoire qu'on allait voir était un film de cinéma, et pas un direct-to-video ou un drama télévisé, pourquoi avoir eu le besoin d'insister sur ce point ?
D'habitude lorsque vous travaillez sur un film pour le grand écran vous ne faîtes que le produire, qu'est-ce qui vous a poussé sur Birth Right à passer derrière la caméra ?
H.N : Effectivement j'ai produit les films des autres pendant très longtemps, pour être tout à fait honnête j'ai eu envie de réaliser un long -après plusieurs courts- car en regardant autour de moi je ne voyais pas de réalisateur très intéressant. Il y a beaucoup de réalisateur qui connaissent leur métier en tant que technicien, mais qui n'ont pas assez de charisme pour imposer leur personnalité sur un tournage. En effet pour moi le cinéma c'est ça, un réalisateur et une équipe à diriger, et le réalisateur est la tête pensante, le créatif, et comme je n'imaginais personne pour réaliser cette histoire je me suis dit que je pouvais le faire.
En ce qui concerne les conditions de tournage, Mlle Yagyu avant la projection a dit qu'elle avait beaucoup souffert et que c'était très difficile, quelles sont les limites que vous avez fixées envers les acteurs et envers vous ?
YAGYU Miyu : Pour ce qui est de la direction d'acteurs on a fait que se plier aux exigences de M Hashimoto, ce qui était difficile c'était surtout les conditions de tournage car on a véritablement été enfermés dans cette pièce sans fenêtre pendant plusieurs jours, ça me donnait envie de m'enfuir...
H.N : De toute façon je n'aime pas les actrices qui répondent, et en règle général je n'aime pas les personnes qui ne suivent pas mes directives lors d'un tournage...
Les scènes d'affrontements étaient-elles chorégraphiées ?
Y.M : Chorégraphié n'est pas le bon terme, la directive c'était qu'on se tape réellement dessus, car en effet en règle générale au cinéma lorsque quelqu'un gifle une autre personne il n'y a pas de contact, le coup porté est simulé, or pour les prises M Hashimoto nous a demandé de ne pas simuler mais de nous battre réellement, en nous disant que si c'était bien joué, engagé, une seule prise suffirait. Finalement une seule prise n'a pas été suffisante...
H.N : C'est parce que vous ne vous êtes pas données à 100%...
Doit-on en conclure que les ecchymoses sur les genoux de Mlle Miyagu sont réelles ?
Y.M : Les bleus sont vrais...
Au final c'est quoi le plus difficile, donner ou recevoir des coups ?
Y.M : Et bien je ne m'étais jamais battu avant ce film, donc je ne savais pas comment m'y prendre, paradoxalement le plus simple pour moi c'était de me faire taper...
H.N : L'idée c'était que dans le film de toute façon que ce soit le personnage de Mika ou celui de Ayano ce sont des personnes qui ne sont pas habituées à se battre. Dans la vie c'était aussi leur première fois donc ce qui est rendu à l'écran est très réaliste car dans les deux cas c'est une découverte. Ce qui était important c'était qu'on ne décèle pas de technique de combat, sinon ça aurait eu l'air artificiel... Pour la réalisation on avait positionné les caméras de telle sorte qu'elles soient libres de leurs mouvements, et surtout on ne voulait pas créer l'affrontement sur la table de montage ou en leur donnant trop d'indications, on voulait vraiment que ça rende naturel.
Spoiler
Par rapport au scénario, pourquoi avoir ressenti le besoin d'expliciter dans les moindres détails les raisons de l'abandon de Mika ? Quoiqu'il arrive on comprend très bien ce qui pousse celle-ci à agir, et je trouve que si l'histoire avait été moins précise dans l'exactitude des faits l'impact de son geste aurait tout aussi fort, voir plus car entouré de certaines zones d'ombre qui entretiennent le mystère...
H.N : Pour moi c'était important d'expliquer car le personnage de Mika est d'un point de vue objectif une criminelle, son acte est moralement répréhensible, donc je trouvais important que le spectateur ait accès à son histoire de façon à compatir avec elle, d'éprouver de l'empathie. La scène du flashback me paraissait indispensable pour qu'on sache ce qu'il lui est arrivé, et la scène du téléphone... j'aurais peut-être pu inverser les deux scènes... la conversation téléphonique aurait alors surpris tout le monde... Dans tout les cas je trouvais également cette scène très importante car elle déclame des événements tragiques pour elle avec une froideur et un sens du détail assez effrayants et étonnants, qui détonne alors avec le climat d'enfermement et de non communication. De plus les éléments donnés dans la conversation téléphonique n'étaient pas dans le flashback, donc je ne voyais pas comme redondant d'inclure ces deux passages au montage.
Fin spoiler
En ce qui concerne la séquence et le plan final, à quel moment du processus de création le dénouement et cette image ont été pensés ?
H.N : Tout était écrit avant le premier tour de manivelle, pour Birth Right très peu de choses ont été improvisées une fois le tournage lancé. À l'inverse certaines scènes prévues ont été retirées lors du final cut.
Merci à M HASHIMOTO Naoki et Mesdemoiselles YAGYU Miyu et OHO Sayoko pour leur disponibilité, à Léa Le Dinma pour la traduction et à Clément du Public Système.