La liste complète des résultats est consultable ICI.
Commençons par les dernières statuettes délivrées lors de cette cérémonie, elles viennent couronner After this our exile, un film qui avait fait une belle unanimité auprès de la rédactions (voir nos avis ICI), qui obtient la récompense du meilleur film et de la meilleure réalisation. Si on ajoute à cela le prix pour le meilleur scénario et une double récompense pour Goum Ian Iskandar, le petit garçon dans le film, on peut considérer que le film a été récompensé à hauteur de ses nominations. Il faut dire que Patrick Tam a su pour son retour à la réalisation s'entourer d'une équipe solide. On remarque notamment la présence à la photographie de Mark Lee Ping Bin, le directeur photo fétiche de Hou Hsiao Hsien (8 films ensemble) qui a derrière lui plus de 20 ans de carrière et qui a travaillé également avec Ann Hui et Yuen Woo-Ping. Si le tournage a été parfois éprouvant, l'équipe a fait preuve d'une cohésion remarquable, on peut en prendre pour preuvre le discours d'Aaron Kwok aux Golden Horse suite à sa récompense comme meilleur acteur, un discours de près de 4 minutes assez hors normes pour ce genre de cérémonies. La seule déception relative concernant ce film vient d'ailleurs de la non-récompense d'Aaron Kwok qui pouvait pourtant faire figure de favori comme meilleur acteur, il en sera question un peu plus bas.
Qu'en est-il de l'autre grand favori parmi les nominés, La cité interdite? Eh bien force est de reconnaître que le blockbuster de Zhang Yimou fait assez pâle figure, puisque la seule récompense de premier plan revient à Gong Li pour son interprétation de l'impératrice, le film se contentant ensuite d'engranger 3 prix techniques assez secondaires: meilleure direction artistique, meilleurs costumes et maquillage ainsi que celui de la meilleur chanson. Zan Yimou pourra toutefois se consoler avec la consécration de Riding Alone comme meilleur film asiatique.
Autre grand perdant de la soirée, le grande vainqueur de l'année dernière, Johnnie To avec ses 9 possibiltés de récompenses pour Exilé et Election 2. Il repart avec un zero pointé, enfin c'est une expression puisqu'il semblerait que certaines personnes l'ayant gentillement prévenu que sa présence ne s'avérait pas nécessaire, il a pu éviter de partir les mains vide puisqu'il n'est jamais arrivé à cette soirée cqfd!
Continuons avec ceux qui n'ont pas eu grand'chose à se mettre sous la dent ce dimanche soir avec Fearless qui n'obtient que la récompense pour la meilleure chorégraphie martiale, une statuette qui pouvait difficilement échapper à Yuen Woo-Ping vu la concurrence cette année. Minimum syndical donc de ce coté là aussi. Peau de chagrin aussi pour A battle of wits (meilleur monatge), Confession of pain (meilleure photographie) et pour The Banquet (meilleur second rôle féminin pour Zhou Xun récompensée pour la deuxième année d'affilée).
Qui donc en dehors de l'équipe de After this our exile pouvait donc sortir satisfait de cette soirée? Incontestablement Lau Ching-Wan avec une statuette récompensant le meilleur acteur. Il faut dire que celle là, peu de personnes s'y attendait. Il faut dire que My name is fame est déjà un film très moyen (et encore ce qualificatif est plutôt bienveillant) et que la prestation de Lau Ching-Wan ne saurait se comparée à celle de ses principaux rivaux pour ce titre, Aaron Kwok en tête, mais aussi Chow Yun-Fat ou Jet Li. Il est donc légitime de se poser la question : pourquoi ce choix? On pourrait avancer différents arguments. Tout d'abord accorder les 3 principales récompenses (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur) pour un même film se justifierait plus difficilement avec un film comme After this our exile qui n'a rencontré qu'un succès assez moyen en salles comparé aux films qui avaient rafflé ce tiercé gagnant ces dernières années (Election, Infernal Affairs, Shaolin Soccer). Le second argument concerne le cas Lau Ching-Wan. Depuis une année 1999 exceptionnelle (Running ou of time, Where a good man goes, Victim), Lau Ching-Wan a joué dans une vingtaine de films qui ont en commun une chose: la qualité de jeu qui lui était demandée ne risquait pas d'entamer plus de 20% de son potentiel d'acteur! Un acteur tel que lui n'a jamais été récompensé en tant que meilleur acteur jusqu'alors malgré des nominations pour des films tels que Big Bullet, Full Alert, The Longuest Nite ou The Victim. On pourait presque déduire ce qui a pu se passer dans la tête du jury : le risque d'infarctus de Lau Ching-Wan doit être supérieur à celui de le voir de nouveau avoir un rôle correct d'ici ses 20 prochains films, donnons lui donc cette récompense maintenant car on ne sait pas quand on pourra trouver une autre occasion de récompenser cet acteur qui fût (et reste) un des pilliers du cinéma hongkongais! De plus il n'est pas assez vieux pour être consacré pour l'ensemble de sa carrière (Run Run Shaw avec son siècle avait déjà pris la place de l'honorable ailleul pour sa contribution à l'ndustrie cinématographique locale ce 15 avril). La seule solution était donc de lui donner cette récompense pour ce qui est effectivement son moins mauvais rôle de ces 5 dernières années. De toute façon l'enthousiasme de Lau Ching-Wan lors de sa remise de prix et la dose de bonne humeur qu'il a apporté serait déjà une bonne raison de lui avoir attribuer cette récompense. Tant mieux pour lui donc!
Le seul autre film qui sort sinon avec les honneurs de cette soirée, mais qui du moins s'en tire honorablement est celui des frères Pang Re-Cycle, meilleurs effets visuels et meilleur son. Sur ses trois nominations, il ne pouvait pas espérer plus.