la Shaw Brothers

Sommaire

Introduction


Run Run, Runje et Runde Shaw

Studio légendaire dont l’âge d’Or s’étend de 1957 à 1983, la Shaw Brothers fut avant tout une gigantesque catapulte du cinéma Hong-Kongais contemporain et un vaste vivier de talents, qu’ils soient acteurs, réalisateurs, scénaristes, producteurs ou chorégraphes. Dirigé principalement par les frères Tan Sri Runme et Run Run Shaw (noms malais acquis à titre honorifique), le studio restera à jamais un formidable vecteur démonstratif d’un cinéma de divertissement haut en couleurs qui touche à tous les genres avec une facilité qui n’a d’égal que son unité.

Des comédies, musicales ou non, aux films épiques en costumes, films martiaux au sabre ou à mains nues en passant par les films érotisants, les films déviants, de mafia, les drames et les comédies nonsensiques, la Shaw Brothers et son catalogue de plus de 800 films rayonne autant aujourd’hui dans le monde qu’elle a pu le faire à son époque en Asie, poussée par des éditeurs prêts à réhabiliter avec talent le mythe et des fans qui puisent en elle une source intarissable de rêveries et de fantaisies. Sa réussite financière acquise avec le temps lui a donné les moyens d’installer une certaine idée d’un kitsch luxueux foisonnant d’idées créatives au service d’un cinéma spectacle avec un grand S rarement égalé.

Fondation

Fondée en 1924 à Shanghai par Tan Sri Runme Shaw (1901-1985), troisième fils d’une famille de sept enfants, rejoint en 1926 par son sixième frère Run Run Shaw et soutenue par leur aîné Runje Shaw déjà familier du théâtre et brillant avocat, la Unique Film Company, prémisses balbutiants de la future grande "Shaw Brothers", débuta par la distribution de films muets et développa petit à petit l’industrie cinématographique naissante incorporant la compagnie Hai Seng basée à Singapour bientôt dirigée par Run Run. Pas à pas, ils créèrent des salles de cinéma à travers tout le pays, Malaisie et Singapour tout d’abord, dans les grandes villes principalement, mais aussi dans les plus reculées des campagnes grâce à des cinémas ambulants.

 

En 1929 à Singapour, les frères Shaw distribuèrent le premier film parlant "The jazz singer" avec Al Jolson. Ce film américain fut bientôt suivi par les films de Laurel & Hardy et ceux des Marx Brothers. Puis les frères Shaw produirent avec l’aide de Runje le premier film parlant chinois "The Nightclub Colours", suivi de "White Dragon", premier film musical cantonais exploité avec succès à Canton en 1934.

Avec la grande dépression des années 30, les frères Shaw continuèrent non sans difficulté à produire des films malaisiens à Singapour. A partir du milieu des années 30, et ce jusqu’aux années 80, la compagnie se diversifia aussi avec la création de parcs d’attractions à Shanghai, énorme succès où les familles se retrouvaient en masse pour se divertir dans les manèges et les salles de danse spécialement créées à cet effet.

Après la grande dépression, la compagnie s’étendit monopolisant l’extension du cinéma du sud-est asiatique en général. En 1939, elle possédait 139 cinémas à travers Singapour, la Malaisie, la Thaïlande, l’Indonésie et l’Indochine. Pendant cette période, 70% des films projetés dans ces cinémas étaient américains, 16% étaient britanniques et 13% seulement chinois. Les plus grandes salles pouvaient accueillir de 500 à 800 personnes.

Période de guerre

Avec l’invasion japonaise et la seconde guerre mondiale, tous ces cinémas furent réquisitionnés pour la propagande et les frères Shaw furent forcés de travailler pour les japonais. Les parcs d’attraction tout d’abord fermés furent réouverts par la suite au public sous la bannière japonaise. Les frères Shaw étaient payés une misère par les japonais pour avoir le "privilège" de passer des films de propagande et quelques films indiens. Les films hollywoodiens, tout d’abord acceptés au début de l’occupation, furent naturellement rapidement interdits de diffusion. Avec l’invasion de Shanghai par les japonais en 1937, les studios Shaw furent détruits. Heureusement forts prévoyants, les frères Shaw s’étaient déjà implantés à Hong-Kong depuis 1934 grâce à un autre frère, Runde Shaw, responsable du studio Nanyang, qui privilégia alors les objectifs commerciaux plutôt qu’idéalistes ou revendicatives. Ainsi, en 1935, la majorité des productions Shaw étaient des opéras musicaux cantonais créés uniquement pour divertir. De tous les films produits par Hong Kong entre 1938 et 1940, seuls 13 étaient mandarins, tous les autres étaient cantonais.

La reprise

La guerre terminée et avec le retour des britanniques à Singapour et en Malaisie, le public a faim de divertissement ce qui permet à la Shaw de s’accroître à nouveau de manière exponentielle. En 1950, Runde fonde la Shaw and Sons Ltd dont la principale activité est de produire des films en mandarin pour tout le sud-est asiatique. D’autres membres de la famille intègreront la compagnie comme Shaw Vee Kong en 1960, troisième fils de Runje, puis Harold Shaw, fils de Run Run et Shaw Vee King, fils de Tan Sri Runme qui serviront notamment de promoteurs dans les festivals internationaux. La publicité a toujours été une grande force de la Shaw et ce depuis l’âge du muet, par les affiches notamment, puis par des moyens plus sophistiqués, des évènements par exemple comme des élections de Miss, des exhibitions d’arts martiaux et même des galas de voyance et autres joyeusetés. Plus sérieusement, Sir Run Run Shaw fut un ardent collaborateur de Masaichi Nagata, président de la compagnie Daiei au japon, lorsqu’il créa l’Asian film festival en 1953 comme vitrine du cinéma asiatique, qui devint un formidable puit de récompenses pour les studios Shaw.

Les années 60 : l’empire Shaw

En terme de production internationale de films chinois, même les films de qualité venus de Chine, Hong-Kong et Taiwan ne pouvaient rivaliser face aux Etats-Unis, à la Grande-Bretagne, à l’Europe et même au Japon.

En cette fin des années 50, la firme a forte à faire avec sa concurrente directe, la Motion Picture & General Industry. Runde Shaw, en brillant légiste et fin stratège, insuffle de nouvelles directions capitales. Il crée une nouvelle compagnie de production, la Shaw Brothers, en 1958. Puis, c’est l’ouverture officielle de 46 hectares de studios de tournage inaugurés le 6 décembre 1961 à l'est de Kowloon situés dans la Clearwater Bay. Les studios Shaw sont nés. En 1962, il engage un certain Raymond Chow, ancien journaliste promu chef de production qui sait aussi bien communiquer qu’oser. Il permet la coproduction de films avec le géant japonais Daiei et engage même des techniciens expérimentés de cette compagnie afin de bénéficier de leur savoir faire. La Shaw devient le plus grand studio du monde. Toutes les étapes de la création sont réunis en un seul lieu composé de 25 départements et plus de 1500 techniciens, des dortoirs pour les équipes de tournage, les ouvriers et les acteurs, la création des décors en dur par des artisans, la réalisation, l'édition, l'enregistrement, la sonorisation, la post-synchronisation. Tous les films Shaw vont pouvoir être tournés en couleurs (Eastman color) et projetés en cinémascope (Shawscope). Le premier film en couleurs estampillé "Shaw Brothers" sera The Kingdom & the beauty (1958) de Li Han-Siang et un premier succès immédiat.


"The kingdom & the beauty" et "The bride napping".

En 1962, le succès de 4 films en couleurs, Madam White Snake (1956) coproduit avec la Toho, The Magnificent Concubine (1960), Dream of the Red Chamber (1961) et Bride Napping (1962), confirme l’entrée en force de l’ère de la couleur à Hong-Kong et le succès de son pionnier, la Shaw Brothers, qui s’engage alors dans la production à grande échelle passant de 13 à plus de 40 films par an.

En 1965, la Shaw possède 35 compagnies sous sa coupe, 9 parcs d’attraction, 3 studios de production, à Hong Kong, Singapour et Kuala Lumpur, 130 cinémas à travers tout le sud est asiatique dont 70 salles en Malaisie et 19 à Singapour où 30 salles indépendantes ne passent que des films Shaw. De plus, les films américains de Universal, Warner et United Artists sont exclusivement distribués par la Shaw. A partir de 1967 et la sortie de Dragon gate Inn de King Hu, les productions Shaw dépassent systématiquement les films étrangers. L’anniversaire de la Shaw est d’ailleurs fêté avec une grande ferveur populaire, et ce jusqu’en 1980.

L’âge d’Or

1957 - 1983 fut l’âge d’or de la Shaw avec de nombreuses récompenses et l’émergence des premières grandes stars.

Des stars féminines tout d’abord avec la première "Reine des films asiatiques" Lin Dai (1953 – 1967), qui, avec plus de 50 films à son actif, trois titres de meilleur actrice à l’Asian Film Festival (Kingdom and the beauty (1958), Les belles (1960) et Love without end (1960)) et de nombreuses acclamations pour ses prestations dans The lotus lamp et Last woman of Shang en 1963, toucha à tous les genres en vogue comme les films épiques, les comédies, les histoires d’amour et les comédies musicales. Malheureusement, dépressive, elle se suicide en 1964, cinq mois avant son trentième anniversaire.

Ivy Ling-Po rejoint la Shaw en 1962 et éclate un an plus tard dans The Love Eterne. Elle conquit à son tour le titre de "Reine des films asiatiques" en 1964 au 11ème Asian Film Festival pour son rôle dans Lady General Hua Mulan puis est récompensée à nouveau en 1975 dans Empress dowager.

Li LiHua de son côté joue dans plus de 100 films dans des rôles allant du personnage le plus pauvre à celui de reine. Elle est récompensée à de nombreuses reprises notamment dans Empress Wu et The grand Substitution en 1963.


"Hong Kong Rhapsody" et "Temple of the red lotus".

Éclipsée un temps par ses premières grandes dames, Li Ching prend bientôt la relève, tout d’abord remarquée et récompensée dans The mermaid (1964) et Susanna (1966), elle se révèle elle aussi dans tous les genres, notamment la comédie musicale Hong Kong Rhapsody (1968), l’horreur dans Mission Impossible (1970) et le film épique en costumes dans The New One Armed Swordsman aka "La Rage du Tigre (1971) et The 14 Amazons (1972). Elle est reconnue comme l’une des membres du "Super trio" des stars féminines complété par Ivy Ling-Po et la petite dernière, et pas des moindres, l’éclectique Lily Ho, récompensée pour son rôle masculin dans The 14 Amazons de Cheng Kang, et qu'on peut découvrir également dans The Silver Fox (1967), dans des thrillers comme The Lady Professional (1971), des comédies comme The Warlord (1972), et des films plus érotisants comme Intimate Confession of a Chinese Courtesan (1972) et Sex, Love and Hate (1974).

Tous les acteurs de la Shaw sont issus soit du ballet, de l'opéra, de la danse ou du chant, formations adéquates pour réussir dans des films de pur divertissement qui ont pour public majoritaire, les habitants des quartiers pauvres des grandes villes, au taux de population parmi les plus élevé du monde, qui recherchent avant tout à s'évader du quotidien. Run Run Shaw s'intéressera d'ailleurs à l'immobilier vers la fin des années 70 et sera à l'origine de la construction de nombreux immeubles où logeront des milliers de familles peu aisées, notamment à Hong Kong.

Le cinéma martial : les femmes à l’honneur

Les films d'arts martiaux, films de sabre (wu xia pian) ou films de kung-fu représentent plus du quart des du catalogue Shaw. Dans ce domaine, les femmes sont aussi les premières à détenir le monopole de l'affiche. deux en particulier, Cheng Pei Pei et Shih Szu, deviennent des légendes, façonnant une image resplendissante de sabreuses invincibles avec des films comme Lady of Steel (1970), The Shadow Whip (1970) et The Lady Hermit (1971).

Cheng Pei Pei, élevée dans la tradition du ballet, débute comme chorégraphe de danse. Dans son premier film The Lotus lamp qu’elle a chorégraphié, elle joue un homme, chose fréquente dans les films chinois, opposée à la légendaire Lin Dai. Le film qui la révéla pour de bon comme une grande star de l’action reste Come drink with me (1966) de King Hu, véritable révolution du style martial de l'époque. En 1971, après The lady Hermit, elle fait une pause dans sa carrière et se marie. L’énorme succès de ce film propulse alors le second rôle du film, Shih Szu, sur le devant de la scène. Taiwanaise élevée comme beaucoup d'autres dans le ballet et la danse, elle rejoint le studio en 1969 et jouent dans de nombreux succès parmi lesquels Thunderbolt Fist (1972), The Shadow Boxers (1974), The Young Avenger (1976) et Jade Tiger (1977) où elle excelle en femme de poigne mystérieuse.

D'autres femmes se distingueront encore, notamment Chin Ping toujours dans le domaine du film de sabre. Arrivée en 1962 à la Shaw, elle a notamment perfectionné son jeu à l'académie des arts de la Toho et se fait remarquer dans de nombreux films tels que The Crimson Palm, Temple of the Red Lotus (1965), The Twin Swords (1968) et The Killer Dart (1968). Pour terminer ce rapide panoramique, citons la talentueuse Ching Li, Lily Li-Lili, protégée de Liu Chia Liang et brillante combattante dans ses films de kung-fu, Betty Loh Ti, Kara Hui ou encore Cecilia Wong.

Le cinéma martial : les hommes renouvellent le genre

Chang Cheh et Run Run Shaw.

Il faut attendre la fin des années 60 et des films comme Chinese boxer aka "Le boxeur manchot" (1970) avec Jimmy Wang Yu et "King boxer" aka Five fingers of death aka "La Main de fer" (1971) avec Lo Lieh pour que les films martiaux, dans un élan de renouvellement nécessaire, misent sur les talents masculins. C’est le début de l’ère des grands combattants héroïques qui consacre principalement David Chiang, Ti Lung, Lo Lieh, Jimmy Wang Yu, Gordon Liu et Alexander Fu Sheng dans les films de Chang Cheh et ceux de Liu Chia Liang. Les deux plus grands réalisateurs du genre suivent pourtant une trajectoire bien distincte. Liu Chia Liang débute comme chorégraphe de Chang Cheh mais se désolidarise bientôt de la vision violente des arts martiaux que l’ogre distille invariablement tout au long de sa centaine de films montrant le plus souvent des mutilations fertiles en héroïsme. Élève d’un maître formé par un descendant direct de Wong Fei Hong, Liu chia Liang de son côté forge son propre style, plus léger, puisant dans les véritables valeurs des arts martiaux, la paix du corps et de l’esprit, notamment dans sa fameuse trilogie 36th chamber avec Gordon Liu en vedette, son demi-frère adoptif.

Les années 80 : le déclin

Séances de postsynchronisation et de sonorisation.

Le renouvellement des talents, acteurs et réalisateurs est le point capital auquel la Shaw n’a pas su faire face à partir de 1979 où la nouvelle vague Hongkongaise voit le jour. Raymond Chow l'avait déjà compris en 1971 où il quitta la Shaw pour créer la Golden Harvest. Il décrochera ensuite le "contrat du siècle" avec Bruce lee et enchaînera les succès avec le savoir-faire d’un grand dénicheur de talents. Les kung-fus comédies de Jackie Chan et de Sammo hung, et bientôt les films de Tsui Hark et d’autres encore prennent la relève dans le cœur du public alors qu’il ne reste bientôt plus que Liu Chia Liang et le vieux Chang Cheh en têtes de proue de la Shaw, et que les grands noms comme Lo Lieh, Ku Feng, King Hu ou Jimmy Wang Yu sont partis trouver le succès ailleurs. Submergée par la nouvelle vague Hong-Kongaise, la Shaw produit difficilement une vingtaine de films par an et vend progressivement certaines de ses salles de cinéma. La production de films Shaw s'arrête en 1983 et les énormes studios de tournage ferment finalement leurs portes en 1985 après un dernier rush de productions "bis" et folles dont Holy flame of the martial world ou Buddha’s palm par exemple, qui utilisent les forces des concurrents, une audace sans limite, tout en gardant la patte Shaw, en particulier sa fantaisie, ses décors inimitables et son amour de la peinture rouge. Le temps des grands drames épiques des années 60-70 est bel et bien révolu.

Néanmoins, la Shaw produit encore à cette époque des films en Inde, au Pakistan, aux Philippines, à Taiwan, au Japon, en Indonésie, en Thaïlande, au Vietnam, aux USA et en Europe, la plaçant au premier rang des producteurs internationaux. La Shaw développe aussi avec succès d’autres activités comme la création de grands magasins et d’une chaîne de télévision, la TVB (Television Broadcasts Limited), lancée par Run Run en 1973 et encore active et compétitive aujourd'hui sur le satellite.

Aujourd’hui la Shaw produit surtout des séries télévisés, coproduit plutôt des films étrangers et distribuent avant tout de gros films, européens et américains entre autres, dans tout le sud-est asiatique. Elle a aussi recentré ses activités vers la fructification de salles de cinéma géantes (plusieurs milliers de places), et l’immobilier avec la construction de complexes ultra modernes. Mais son immense catalogue rempli de pépites est ravivé par des prescripteurs tels que Quentin Tarantino et présenté de nouveau sous son meilleur jour grâce à des éditeurs comme Celestial à Hong Kong (250 titres réhabilités à ce jour) et Wild Side en France pour le plus grand plaisir des fans qui n’ont pas fini de faire vivre son nom.

Les 5 réalisateurs incontournables
Chang Cheh

l'ogre de la SB est incontestablement le réalisateur qui laissa la plus grande marque aux studios, ne serait-ce que par le nombre de ses films, presque une centaine. Lui qui avait toujours rêvé d'arriver à 100 mourut le 22 juin 2000 à quelques 3 films d'y parvenir. Inspirateur du cinéma de John Woo, l'héroïsme sanglant décliné dans presque tous ses films donna autant de chefs d'oeuvre que de médiocres redites, de plus en plus nombreux avec les années. Plus que cela peut-être, Chang Cheh fut avant tout un grand découvreur de talents et un personnage légendaire à lui tout seul.

Liu Chia Liang

plus grand chorégraphe martial du cinéma old school et véritable maître confirmé maîtrisant à la perfection toutes les armes du kung-fu, Liu Chia Liang laisse un héritage conséquent et inimitable dont le plus beau fleuron reste (pour la plupart), sa trilogie de la 36ème chambre avec son demi-frère adoptif Liu Chia-Hui aka Gordon Liu en vedette. Il réalisa notamment par la suite Combat de maîtres avec Jackie Chan et est réapparu récemment avec le mitigé Drunken Monkey, hommage au kung fu "à l'ancienne" qui fit sa gloire.

 

Chu Yuan

grand spécialiste des wu xia pian teintés de fantastique sur fond d'intrigues à tiroirs très souvent adaptées de romans, notamment de Gu Long, il laisse plusieurs chefs d'oeuvre absolus comme Killer Clans ou The Magic blade, et une majorité de très bons films où les combats au sabre, proches de l'esprit japonais du chambara, soutiennent l'intrigue plus que l'inverse. Il s'illustra aussi dans beaucoup d'autres genres avant cela comme la comédie, l'action, la romance ou le drame.

King Hu

Ésthète, intellectuel, spirituel, privilégiant la démarche artistique et la beauté du plan aux effusions de violence faciles, King Hu a débuté comme assistant du grand Li Han-Hsiang et a étendu les limites du cinéma d'arts martiaux grâce à sa vision proche de celle d'un peintre engagé qui lui vaut pour certains le titre de plus grand réalisateur chinois de tous les temps. Après quatre films dont le célèbre L'hirondelle d'or, il quitte la Shaw devenue trop étroite pour son désir d'indépendance et d'expérimentation et continue à tourner à Taïwan où il réalise ses plus grands chefs d'oeuvre Dragon Inn, Touch of zen et Raining in the mountain. Il meurt le 14 janvier 1997 alors qu'il préparait avec John Woo un film épique chinois qui l'aurait certainement remis sur le devant de la scène.

Li Han-Hsiang

premier grand réalisateur du cinéma HongKongais, Li Han Hsiang est à l'origine des premiers succès de la Shaw avec des films comme The Kingdom and the beauty. The Magnificent concubine, The Empress Wu ou The Love eterne. Son domaine de prédilection était le drame historique, genre dans lequel il fut récompensé à plusieurs reprises au festival du film asiatique. Il mourrut en 1997 à Pékin.

Bien entendu, il y a d'autres réalisateurs touche à tout qui méritent au moins d'être cités pour éviter les jalousies : Ho Meng-Hua tout d'abord avec une palette de films de genre divers et variés plus ou moins déviants, Cheng Kang et ses deux films les plus connus 12 gold medaillons et Les 14 amazones, mais aussi les folies de Kuei Chih-Hung, les drames érotiques de Lo Chen, les romances sexy de Lu Chi, et encore les kung fus de Pao Hsueh-Li, les films d'action de Sun Chung, les comédies de Wong Jing à ses débuts, les intrigues romanesques de Yen Chun, et pour finir les drames épiques du vétéran Yueh Fung. Autant de réalisateurs qui ont fait la grandeur et la diversité de la Shaw brothers et qui prouvent qu'au delà des films martiaux, la firme a su briller dans tous les genres.

Les 10 acteurs incontournables

Jimmy Wang Yu

Première véritable star masculine des films d'arts martiaux, Wang Yu restera un peu comme le petit frère cinématographique de Bruce Lee. Jouant souvent des héros charismatiques et suffisant, mais sans la présence physique du légendaire petit dragon, le bon Jimmy a tout de même inscrit plusieurs films mythiques à sa filmographie (les deux premiers One armed Swordsman, Golden Swallow). Sa carrière post Shaw Brothers ne sera hélas pas aussi mémorable.

Ti Lung

Probablement l'acteur Shaw Brothers au physique le plus avantageux, le beau Ti Lung restera cependant un peu dans l'ombre de David Chiang, acteur fétiche de Chang Cheh qui préfèrait sa fragilité à la prestance de son collègue. Ti Lung reste pourtant comme un des seuls acteurs crédibles à la fois martialement et dramatiquement parlant. Marquant chez Chang Cheh, il a su se diversifier et tourner avec les plus grands, ainsi que faire perdurer sa carrière par delà la chute de la Shaw Brothers.

 

David Chiang

Acteur fétiche de Chang Cheh malgré un physique peu adapté à l'action sanglante des plus grands films de l'Ogre, David Chiang a su s'imposer grâce à un jeu dramatique tout en fragilité et en nuances. Avec une vraie gueule de cinéma et un sourire copyrighté, David avait un don certain pour jouer les branleurs qui ont la classe. Sa carrière prolifique s'est étendue bien au-delà de celle de son réalisateur attitré, mais sans la même réussite.

 

Lo Lieh

Probablement un des acteurs les plus charismatiques de l'époque, Lo Lieh n'aura jamais vraiment eu la carrière qu'il méritait. Souvent dans l'ombre des superstars de la Shaw (Wang Yu, David Chiang), cet acteur polyvalent imposait pourtant une présence physique et un charisme certains. Sa carrière s'est étendue bien au-delà dans la Shaw dans tous les genres possibles et imaginables.

 

Gordon Liu

Demi- frère du chorégraphe mythique Liu Chia-Liang, Gordon Liu restera pour beaucoup le célèbre moine de la 36ème chambre de Shaolin. Très crédible à la fois martialement et dramatiquement, Gordon était le parfait interprète pour son ainé, avec lequel il tourna plusieurs films légendaires du studio (la trilogie de la 36ème Chambre bien sûr, ainsi que le 8 Diagram Pole Fighters marquant la mort artistique de la Shaw).

 

Chen Kuan Tai

Artiste martial confirmé, Chen Kuan-Tai restera dans les mémoires pour son rôle de Ma Yung Chen dans Boxer From Shantung, ainsi que pour la présence physique qu'il savait apporter à chacun de ses rôles.

 

Yueh Hua

Acteur prolifique, Yueh Hua s'est imposé grâce à un jeu dramatique supérieur à la moyenne qui convenait notamment parfaitement aux intrigues travaillées des films de Chu Yuan.

 

Ku Feng

Acteur extrêmement productif, Ku Feng a joué des dizaines de seconds rôles pour la Shaw, avec les plus grands réalisateurs comme interprètes. Excellent dans l'interprétation dramatique, cet acteur souvent très à l'aise dans des rôles de méchant était aussi à l'aise en moine (Web of Death), en mendiant, en sorcier (Black Magic), en paysan, etc. Bref, à tout jouer, avec tout le monde. On murmure même qu'il serait en fait derrière le masque de Darth Vador dans Star Wars, et l'Alien, dans Alien.

 

Alexander Fu Sheng

Artiste martial confirmé jouant plus sur la rapidité que la puissance, Fu Sheng a vu son destin brisé en plein vol au début des années 80 lors d'un accident de voiture qui lui aura été fatal. Véritable pile électrique bourrée de peps, Fu Sheng avait un don pour la caricature comique (Legendary Weapons fo China) et les personnages enragés (8 Diagram Pole Fighter).

 

Derek Yee

Devenu depuis l'un des producteurs/réalisateurs/scénaristes les plus intéressants du cinéma de Hong Kong, Derek Yee a débuté sa carrière à la Shaw Brothers où son physique avantageux a été évidemment bien mis en avant. Mais bien loin de se reposer sur son seul physique, Derek ne s'est pas limité à des rôles purement martiaux, faisant déjà preuve à l'époque d'un intérêt certain pour des rôles dramatiques de qualité comme il en dirigera plus tard..

 
     
 
Les 10 actrices incontournables
 

Yvi Ling Po

Née en 1939 dans un contexte difficile de guerre, elle est abandonnée très jeune par ses parents. Elle arrive à Hong Kong en 1950 avec ses parents adoptifs et devient vite une très grande star des films mandarins succèdant à Linda Lin Dai au titre de nouvelle reine des films asiatiques. Après de gros succès comme Love eterne ou Lady General Hua Mu Lan, elle continuera de jouer jusqu'en 1971 et dans quelques autres films plus récents.

 

Cheng Pei Pei

Légende vivante, première icône féminine du cinéma martial, sa formation de danseuse a très vite été utilisé pour mettre en scène une vélocité martiale décuplée par son regard de braise et sa posture impeccable. Après une coupure dans sa carrière de 1974 à 1983, elle revient progressivement pour s'affirmer à nouveau dans des films comme Tigre et Dragon.

 

Shih Zhu

Digne héritière de Cheng Pei Pei, sa force de caractère et ses aptitudes martiales en font une représentante parfaite et respectée des combattantes agiles et féroces. Elle tourna avec les plus grands comme Chu Yuan dans plus de 40 films jusqu'à la fin de la Shaw en 1983.

 

Lily Li-Li

Actrice martiale avant tout, elle fut la première protégée de Liu Chia Liang avec lequel elle tourna des kung-fus. Respectée par les hommes, Lily Li est un peu le penchant à mains nues de Shih Hzu. Actrice complète, elle se caractérise avant tout par son attitude de battante, une agilité et des capacités martiales réelles.

 

Li LiHua

Autre grande dame populaire des premières heures du cinéma hongkongais au parcours très prolifique, elle débuta dans les années 40 et est immédiatement reconnue. Créatrice de sa propre compagnie de production avec son époux, elle rallie bientôt la Shaw où elle brille dans les romances et autres drames épiques de l'époque. Elle quitte Hong Kong pour les États-Unis au début des années 70 où son mari décède. Elle ne fera dès lors que quelques caméos.

 

Li Ching

Succédant aux reignes des premières grandes reines, elle tourne avec tous les plus grands réalisateurs de la Shaw à partir de 1965 et devient une figure emblématique qui joue aussi bien les reines costumées que des rôles plus sombres dans des films de genre. Une petite reine qui intègre le "super trio" complété par Yvi Ling Po et Lily Ho, référence incontournable aux yeux du public.

 

Lily Ho

Actrice brûlante aux charmes divins remarquée pour ses rôles sexy dans Till the end of time et surtout Knight of the knight où une scène dénudée fera scandale, Lily ho est une actrice polyvalente mais qui aura du mal à se séparer de son image sulfureuse, d'autant que ses rôles totalement décomplexés dans le très chaud Intimate confession of a chinese courtesan et Sex,love and hate ne font que nourrir ce personnage. Elle quitte ensuite brusquement le cinéma et deviendra une redoutable femme d'affaire ne faillissant pas à sa réputation de grande tigresse de la Shaw.

 

Chin Ping

Tournant dans une vingtaine de films en à peine 7 ans, Chin Ping, plutôt réservée dans sa vie privée, interpréta des rôles avant tout martiaux et toujours énergiques dans les films de Chang Cheh comme Magnificent trio ou Trail of the broken blade avant de goûter à d'autres genres comme la comédie musicale Hong Kong nocturne. Malgré son charme enfantin plutôt craquant, elle n'égalera jamais le parcours et le charisme de Cheng Pei et Lily Ho, ses partenaires dans ce film.

 

Lin Dai

Première grande "Reine des films asiatiques" née d'un ancien gouverneur de province, elle joue dans plus de 50 films et décroche trois titres de meilleur actrice à l’Asian Film Festival. Elle est la première représentante de la féminité, de l'élégance, du raffinement et d'une force de caractère qui forgeront les grandes dames de Hong Kong. Malheureusement, loin de l'image de ses films, dépressive, elle se suicide en pleine gloire peu avant ses 30 ans.

 

Betty Loh Ti

Née en 1937, elle subit elle aussi très tôt la perte de ses parents, elle débute sa carrière en 1954 mais ne trouve le succès qu'après son arrivée à la Shaw et éclate dans The love Eterne où sa prestation est acclamée. Tout comme Linda Lin Dai, elle meurt tragiquement en 1968, à l'âge de 31 ans.

 

Ching Li (oups, ça fait 11...)

Après avoir débuté dès l'âge de 6 ans, elle devient une star avec sa prestation dans When the clouds roll by et tourne ensuite dans de nombreux films de la Shaw, notamment avec Chang Cheh, ami de son père, puis avec Chu Yuan, avec lequel elle tourne une vingtaine de films dont ses plus grands chefs d'oeuvre. Elle côtoie les grands acteurs de l'époque et joue souvent les seconds rôles féminins un brin en retrait derrière Ti Lung, David Chiang ou encore Yueh Hua. Ching Li est donc une actrice moins starifiée que les "grandes reines" mais très attachante et au jeu sensible.

 
Les 10 films martiaux incontournables

Un seul bras les tua tous aka "The one armed swordsman" de Chang Cheh

Le film qui a inspiré The Blade de Tsui Hark, et premier opus d'une trilogie marquante. Chang Cheh n'était pas encore à l'apogée de son style sanguinaire, mais la beauté des décors en studio et le classicisme de l'ensemble en font assurément une date dans l'histoire des films martiaux.

La rage du Tigre aka "The new one armed swordsman" de Chang Cheh

Troisième opus de la série du sabreux manchot, et certainement le plus culte. Beaucoup moins raffiné que le premier opus, cette variation sur le même thème se montre bien plus proche du style Chang Cheh, avec qui plus est ses deux acteurs favoris, Ti Lung et David Chiang.

Le justicier de Shanghaï aka "Boxer from Shantung" de Chang Cheh

Si vous cherchez encore l'origine des films de John Woo, une partie de la réponse est assurément dans ce film. Porté par un Chen Kuan Tai très charismatique, cette épopée mafieuse a marqué les esprits grâce à son final dantesque et typique du style Chang Cheh.
La 36ème chambre de Shaolin aka "Shaolin 36th chamber" de Liu Chia Liang

Autre maître, autre style, la 36ème Chambre est un modèle de film martial, un meurtre, une vengeance, un entraînement. La maîtrise des arts martiaux du descendant martial de Wong Fei Hong resplendit ici, notamment via l'interprétation très appliquée de Gordon Liu.
Le sabre infernal aka "The magic blade" de Chu Yuan

Loin du sang de Chang Cheh et des arts martiaux du puriste Liu Chia-Liang, Chu Yuan instaurait un style basé sur la qualité des intrigues et l'atmosphère. Ce Sabre Infernal joue sur une ambiance très film noir avec des personnages loin de l'image typique du sabreur chinois.
La guerre des clans aka "Killer clans" de Chu Yuan

Film martial rime trop souvent avec film brutal. Chu Yuan démontre parfaitement le contraire avec ce suspense basé sur une intrigue à tiroir tiré d'un roman de Gu Long, et porté par un casting de grande qualité. Un jeu d'échec tactique savoureux porté par une réalisation très maîtrisée et des décors et costumes de tout premier ordre.
L'hirondelle d'or aka "Come drink with me" de King Hu

Véritable révolution martiale à l'époque, Come drink with me lance tour à tour les films martiaux vers une nouvelle ère plus dynamique, une combattante légendaire du nom de Cheng Pei Pei et enfin celui qui est considéré par certains comme le plus grand réalisateur chinois, King Hu, esthète et visionnaire qui réalise non seulement un film martial comme il n'en existait aucun à l'époque, mais aussi la première ébauche d'un voyage spirituel, véritable marque de fabrique du maître.
Heroes of the east aka "Challenge of the ninja" aka "Les démons du karaté" de Liu Chia Liang

Ultime démonstration martiale par le maître du genre. Reprenant le conflit séculaire entre les chinois et les japonais, Liu Chia Liang distille un kung-fu à teneur pédagogique où le sang ne coule jamais mais où les combattants, tous experts dans leur spécialité, délivrent un spectacle martial authentique et hors norme. Toutes les techniques chinoises et japonaises sont passées en revue et le début du film, comédie conjugale, apporte encore une fraîcheur supplémentaire. Une perle !

Les 14 amazones aka "14 amazons" de Cheng Kang

Film épique au budget colossal réunissant la crême des tigresses de la Shaw. Les 14 amazones, ç'est aussi un formidable classique captivant, à la réalisation classieuse digne des plus grands excès de la Shaw Brothers.

Golden swallow

... ou Eight Diagram pole Fighter
... ou Soul of the sword
... ou Vengeance !
... ou Jade Tiger
... ou Lady Hermit

... Enfin bref, difficile de choisir.

Les 10 films non martiaux incontournables

The bride napping de Yen Chun (1962)

L'un des premiers grands films de la Shaw où la charmante Betty Lo Tih en dame distinguée fait face à de nombreux quiprocos et une bonne dose d'humour véhiculée par les deux trublions Fung Ngai et Chiao Chuang. Film léger et gros succès agrémenté d'opéra chanté, le tout d'époque, évidemment.

Intimate confessions of a chinese courtisan de Chu Yuan (1972)

Drame érotique teinté de wu xia pian et de violence sanguinaire ici et là. Un film pourtant raffiné où une jeune femme capturée par des brigands devra choisir entre mourrir et devenir courtisane. Le danger et les complots s'entremêlent au sexe et au mensonge pour aboutir à une production atypique pleine de goût.
The love eterne de Li Han Hsiang (1962)

Énorme succès du box office HongKongais à sa sortie et plus grande adaptation du mythe des Butterfly Lovers revisité plus tard par Tsui Hark dans the lovers. Love eterne auquel King Hu a participé est un joyau des films costumés façon Shaw où le chant et l'opéra prennent une place importante.
The kingdom and the beauty de Li Han Hsiang (1958)


Histoire d'amour difficile entre un roi lassé de son trône qui part à l'aventure et tombe amoureux d'une belle vendeuse de vin. Un énorme succès et une romance en costume menée par une Linda Lin Dai resplendissante.
Last woman of Shang de Yueh Fung (1964)

Drame historique où l'on retrouve la belle et éclatante Linda Lin Dai.
The empress dowager de Li Han Hsiang (1975)

Fastueuse intrigue de palais où l'impératrice joue de sa force pour diriger à la place de l'empereur (Ti Lung), jeune et naïf. Elle-même sera influencée par l'oenuque impérial (Ku feng), remarquable en manipulateur fourbe. On y retrouve aussi la grande Ivy Ling Po ainsi que David Chiang dans un rôle tout en nuances.
Hongkong Nocturne de Inoue Umetsugu (1967)

Comédie musicale tout en excès qui réunit le trio de stars Cheng Pei Pei, Lily Ho et Chin Ping. Un énorme succès public qui engendrera une suite, Hong Kong Rhapsody avec Li Ching en vedette. Un foisonnement de kitsch et de bons sentiments pour les amateurs de films musicaux où tout le monde chante et danse de bon coeur.
The lotus lamp de Yue Feng (1965)
The monkey goes west de Ho Meng Hua de Ho Meng Hua (1966)

Film d'aventure, conte fantastique chamaré, comédie naïve retraçant l'odyssée d'un moine en quête d'écritures saintes qui rencontre un singe prisonnier d'une malédiction. Une version primale des films de la veine du Roi Singe réalisée par un spécialiste du genre débridée, Ho Meng hua.

Love without end de Doe Chin (1961)


... ou The enchanting shadow
... ou The goddess of Mercy
... ou Empress Wu Tse-Tien
... ou Lady General Hua Mulan


Là aussi, difficile de choisir... surtout que ç'est pas trop mon rayon ^___^.

 
Les 10 films les plus bis

Super Inframan de Hua Shan

Attention ! Le X-Or de la Shaw, le Superman chinois débarque en force pour inonder vos pupilles en manque d'images cosmiques. Utilisant toutes les ficelles de ses cousins japonais et en y ajoutant des moyens dignes de la Shaw Brothers, une galerie de monstres méchants retors, des décors, des accessoires et du kung-fu foisonant et déjanté, ce film 100% bis est un pur régal et un ride psychotronique ininterrompu où l'on retrouve l'indétrônable roi du bis de la Shaw, le Super Inframan lui-même, Danny Lee.

Mighty peking man de Ho Meng Hua

Mélange unique et naïf des films de monstre tels King Kong et Godzilla, ce Mighty peking man restera à jamais dans les anales des grands nanars. Présentant la blonde platine Evelyne Kraft en Jane de la jungle, un Danny Lee en Indiana Jones de fortune et un énorme yéti qui cassent des maquettes de ses grosse paluches poilus, ses nombreuses scènes grand-guignolesques et son ridicule constant le place dans les sommets intouchables des nanars de la Shaw.

Buddha's palm de Taylor Wong

Bien loin des wu xia pian classiques du studio, voici l'un des trop rares représentant de cette mini-vague de films martiaux fantastiques et psychédéliques du début des années 80, où le scénario rocambolesque tiré d'un célèbre roman fantastique, plusieurs dizaines de personnages hauts en couleurs, des combats câblés à outrance et des affrontements plus improbables et frénétiques les uns que les autres rappellent fortement le cultissime Zu, warriors of the magic mountain de Tsui Hark, en plus fou encore !

Holy flame of the martial world de Tony Liu

Autre représentant de cette mini-vague Shaw de wu xia pian fantastiques, Holy flame of the martial world est un autre défouloir hautement énergisant qui offre une suite frénétique de combats câblés, de techniques folles et d'ennemis pittoresques au milieu d'un scénario aux innombrables personnages. Bruyant et clinquant, cette pure folie est un autre incontournable et son énorme patate ravira les amateurs de films déjantés.

Heaven and hell de Chang Cheh

Trip psychédélique ultime de Chang Cheh qui se lâche comme jamais. Mélange improbable de tout et n'importe quoi. Indescriptible raz de marais de kung fu, de fantastique, de Seijun Zuzuki et autres films de genre japonais, d'humour cantonais, d'enfer et de paradis aux couleurs chamarées, avec en vedette Alexander Fu Sheng et les Venoms, ce Heaven and Hell est un énorme navet mais aussi et surtout un véritable sommet bis que l'amateur se doit de voir de toute urgence.

Bamboo house of dolls de Gwai Chi Hung

Film de prison de femmes rappelant inévitablement les films de blaxploitation américain de la même veine tel Black mama, White mama, Bamboo house of dolls se démarque par une mise en scène radicale d'un réalisateur précurseur de l'extrême HK qui ravirra l'amateur.

Five element ninjas de Chang Cheh

Kung-fu shaw de Chang Cheh dans sa période de "décrépitude", Super ninjas offre sans retenu un ballet de combats martiaux de haute volée, mêlant l'équipe des "mini-venoms" (successeurs des Venoms) et leur technique martiale irréprochable, une panoplie d'armes inventives et inédites, et cerise sur le gateau, une bande de ninjas féroces aux techniques particulièrement inventives. Un sommet du kung fu bis, naïf, sanglant et hyper violent.

Black magic de Ho Meng Hua

Film de sorcellerie où Ku Feng en sorcier machiavélique envoûte à répétition des couples jaloux au cours de séances de cuisine macabres à base de cadavres éventrés, de jus de serpent, j'en passe et des plus crades. Avec un Ti Lung totalement "shooté" et un Lo Lieh aussi détendu que dans L'enfer des armes. Ce petit film d'exploitation coloré bien qu'un peu mou a son mot à dire et trouvera sans peine quelques crédits auprès d'un public en quête de films à part.

Twinkle twinkle little star de Cheung Kwok-Ming

Parodie éclatée des films hollywoodiens surfant sur l'énergie des Z.A.Z. ou les folies de Mel Brooks, ce melting pot de gags lourdingues et de références à des films comme Star wars ou Taxi driver présente quelques scènes mémorables à défaut d'une cohérence des plus approximative et d'une réalisation en dents de scie.

Oily maniac de Ho Meng Hua

Film extrêmement mauvais mettant en scène l'imbattable Danny lee en homme goudron, cousin chinois du Toxic Avenger. Intrigue abyssale relevée par une profusion de poitrines dénudées. Particulièrement indéfendable !



.... Et une tonne d'autres merveilles à découvrir ! ... Là, je suis plus à l'aise. ^_^

date
  • mars 2012
crédits
Studios