| Type | Livre | |
| Editeur | Cahiers du Cinéma | |
| Date de Sortie | 02/05/2006 | |
| Prix constaté | 24 euros | |
| Plus d'info | Un livre sur Naruse Mikio signé Jean Narboni dans la collection Auteurs de l'éditeur. |
Avec cette étude consacrée au moins célébré des maitres reconnus du cinéma japonais des années 50, le livre de Jean Narboni ne se contente pas de continuer à combler un vide éditorial en français concernant un grand du cinéma japonais (1). La diversité des angles de lecture appliqués au cinéma de Naruse lui évite de tomber dans la simple canonisation auteurisante.
Narboni revient sur les malentendus autour de la première réception en France du cinéma de Naruse, malentendus indissociables de ceux autour de la réception dans l'hexagone du cinéma japonais dans son ensemble. Le livre cherche également à aller à contre-courant de bien des clichés sur la nature du cinéma de Naruse et ses liens avec le cinéma d'Ozu. Une intéréssante hypothèse d'une influence de Nuages Flottants sur le mésestimé Crépuscule à Tokyo ozuien s'y retrouve étayée par l'admiration manifestée par Ozu pour le film le plus célèbre de Naruse. Sont également explorés les liens de Naruse avec le contexte de l'industrie cinématographique nipponne, ses actrices, l'oeuvre de l'écrivain Hayashi Fumiko et et également les malentendus autour de la réception japonaise du travail du cinéaste. Les rapprochements les plus inattendus sont opérés avec l'oeuvre de Tchekov et des cinéastes bien moins attendus qu'Ozu tels que Bergman ou Antonioni.
Le livre se poursuit ensuite avec les résumés détaillés de 30 films considérés par l'auteur comme les meilleurs du cinéaste, résumés cherchant à dégager le rythme, la construction narrative des films de Naruse mais pouvant tout aussi bien servir à qui voudrait découvrir sans sous-titres ses films non montrés en Occident. Le hic, c'est que cette partie risque de ressembler à de l'inutile, du remplissage pour celui qui aurait eu l'occasion de découvrir l'oeuvre de Naruse dans toute son étendue lors de rétrospectives françaises ou à l'étranger. Et encore plus si des éditions DVD sous-titrées anglais ou français de larges pans de l'oeuvre du cinéaste voyaient jour dans le futur... Le tout s'achève par une filmographie du cinéaste.
Malgré la réserve formulée, un réservoir de pistes et informations intéréssantes aussi bien pour les amateurs de cinéma japonais classique que les cinéphiles en général.
(1) Le premier livre publié en Français sur le maître avait été celui d'Audie Bock édité par le Festival de Locarno en 1983.
Ordell Robbie
Tous ses textes
info
