Ne va pas assez loin dans sa critique
Récemment récompensé au dernier festival de Locarno pour la photographie de Cho San-Yoon,
Boys of Tomorrow ne marquera pas pour autant les esprits du fait de ses audaces qui se font toujours attendre. Les films mettant en exergue les relations à la fois tumultueuses et pleines de bravoure de deux frères de coeur sont particulièrement nombreux dans le pan cinématographique mondial et
Boys of Tomorrow ne cherche pas à s'en éloigner plus que ça, la faute à un grand manque d'ambition de la part du cinéaste. Si son filmage reste correct, sa volonté de casser les codes du film "fraternel" ne se ressent que trop rarement : Ki Soo et Jong-Dae vivent une enfance difficile dans un quartier modeste, Jong-Dae devient impuissant à partir du jour où son alter ego de coeur le frappa de rage au niveau de ses parties génitales. Depuis ce temps, les deux amis ne semblent plus partager grand chose. Jong-Dae reste incapable de trouver la fille de ses rêves et veut à tout prix posséder une arme à feux, tandis que Ki Soo semble être indifférent à tout, incapable de réagir face aux situations quasi désespérées. Son "frère" enchaîne les gaffes et les accidents, sa mère extrêmement croyante ne supporte plus son laisser-aller et la présence de Jong-Dae, plus rien ne va, le cinéaste dépeignant un univers autiste et désenchanté, où la moindre lumière d'espoir cache une dure réalité. Cet espoir, Jong-Dae va en voir la couleur grâce à l'obtention d'un boulot d'homme de ménage dans un hôtel bordel, après y avoir fichu un sacré boxon en agissant comme un vieux pervers avec l'une des escort girl, délires scatos et menaces au flingue.
Le chemin de la rédemption sera accompli lorsque Jong-Dae se rendra compte de sa bêtise : il y a l'appui de cet enfant gardé par Ki Soo, il y a aussi cette petite escort girl, qu'il humiliait hier et qu'il secourra demain, emprisonnée dans les mains d'un pervers scabreux. Le cinéaste tente alors de démontrer qu'il est fort possible de se trouver en comprenant ses actes passés, et Jong-Dae est le model même de cette rédemption non sans accros. D'abord bourreau pas malin puis justicier paumé, mais justicier tout de même, prêt à en découdre avec le personnel tordu de l'hôtel bordel où il bosse (s'apparentant d'ailleurs à une mafia locale) quitte à s'en prendre plein les dents. Voilà la morale, c'est en ayant des "couilles" que l'on peut avancer, joli paradoxe lorsque l'on sait que Jong-Dae n'en dispose plus que d'une. Une ironie ne masquant pourtant pas le manque de folie et une certaine hésitation de ton : oscillant entre film d'auteur parfois très propre et comédie d'action guère maîtrisée, Boys of Tomorrow se cherche sans se trouver. Les moments les plus idiots (les passages à tabac dans une majorité des cas) côtoient d'autres plus nostalgiques et auteurisants (les flash-back) créant une nouvelle fois son déséquilibre. Et si le directeur de la photo est capable du meilleur (les flash-back, le joli plan final sur l'autoroute) il propose aussi toute une palette de lumières et couleurs baveuses n'ayant rien à envier aux meilleur des Dessous de Palm Beach, notamment lors des -violentes- séquences se déroulant au sein de l'hôtel. Que dire aussi du personnage de l'escort girl dont on aimerait en savoir davantage? L'histoire de la perte de la bague, son complexe de petite taille, son avenir avec Jong-Dae ne semble pas non plus tout à fait tracé. Heureusement, le film ne se termine pas sur une note violente et poisseuse, juste sur les questionnements du môme envieux et curieux de savoir. Une relève plus qu'optimiste pour la jeunesse coréenne?
Boys, boys, boys
Boys of Tomorrow (2006) de Noh Dong-seok est un drame qui laisse septique.
Bof...
L'approche du sujet est particulière pour un film coréen, qui laisse espérer un film qui sort du lot. Mais plus ça va plus le scénario part dans toutes les directions, en laissant une impression de film très inégal au final. Le réalisateur NOH Dong-seok essaye de rattraper l'histoire sur la fin, en vain.